Réagissant aux critiques de la présidence du Conseil après l’annonce de l’inculpation du Premier ministre sortant Hassane Diab pour « négligence » dans l’affaire des explosions du port, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a affirmé dans un communiqué que « l’enquête est menée avec minutie et prudence, dans le respect des usages juridiques et scientifiques requis dans ce genre de crimes ». « Certaines déclarations et analyses qui circulent dans la presse et sur les réseaux sociaux sont souvent fausses, imprécises et ne se basent pas sur des preuves », a mis en garde le CSM. Il a en outre rappelé que le juge d’instruction Fadi Sawan avait envoyé un mémorandum au Parlement le 24 novembre dernier dans lequel il estimait que « de sérieux soupçons pesaient sur certains responsables gouvernementaux (...) ». Le Conseil a indiqué que le bureau du Parlement a répondu à cette lettre le 26 novembre, affirmant qu’« aucun soupçon n’a été avéré concernant les personnes citées dans les documents envoyés » par le juge.
Le Conseil supérieur de la magistrature a ensuite rappelé que le parquet général près la Cour de cassation avait engagé des poursuites contre deux personnes supplémentaires et que le juge d’instruction les avait convoquées pour interrogatoire. « Le juge a décidé d’entendre plusieurs personnes en tant qu’accusées, notamment un chef de gouvernement et plusieurs ministres, ainsi qu’un chef de service de sécurité et un agent maritime. Il a également décidé d’entendre un ancien responsable militaire en qualité de témoin et a auditionné quatre autres témoins », ajoute le communiqué. Le CSM a indiqué avoir reçu aussi « 142 plaintes supplémentaires de la part de l’ordre des avocats » et avoir « entamé le nécessaire à cet égard ».
Le communiqué ajoute que le Conseil a formulé une demande de coopération internationale auprès de l’ONU afin d’obtenir les images satellites datant du 4 août 2020, ainsi que toute autre information concernant des mouvements aériens ou maritimes militaires qu’aurait détectés la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ce jour-là. Le Conseil a enfin déclaré que le juge d’instruction français, qui mène l’enquête en France après la mort de plusieurs ressortissants français dans l’explosion, a fait savoir que les résultats des échantillons prélevés sur le site du drame ne seront pas connus avant février ou mars 2021.
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