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Société - Rationalisation des subventions

L'industrie pharmaceutique libanaise capable de "produire plus", à condition d'être soutenue par l'Etat

Le président de l'ordre des médecins suggère que la BDL arrête de subventionner "20 marques différentes" de médicaments utilisés pour traiter une même maladie et que ces aides se concentrent uniquement sur le produit le moins cher.

L'industrie pharmaceutique libanaise capable de

Photo d’illustration Bigstock

Le président de l'ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a affirmé mercredi que les industries pharmaceutiques au Liban étaient "capables de produire" plus de médicaments, à condition qu'elles bénéficient d'un soutien de la part de l'Etat. Cette déclaration a été faite alors que les autorités sont actuellement en train d'étudier différentes façons de rationaliser les subventions octroyées dans plusieurs secteurs, notamment pour l'importation de médicaments, face à la diminution drastique des réserves en devises de la Banque du Liban (BDL) dont sont tirés les dollars nécessaires à ces subventions. 

Appelant lors d'une conférence de presse à "mettre en valeur les avantages de la production locale", le Dr Abou Charaf a souligné que cela permettrait de faire baisser le prix des importations en devises étrangères. Il a souligné que dans le pays, onze usines bénéficient des compétences nécessaires pour produire les meilleurs médicaments possibles. Ces industries permettent de fabriquer localement 1.160 remèdes, entrant dans les 20 catégories de traitement les plus importantes, notamment en ce qui concerne les maladies chroniques. "Les propriétaires de ces usines confirment qu'ils peuvent augmenter leur production, à condition d'être soutenus et aidés par l'Etat", a lancé le syndicaliste.  "Ce que nous réclamons en priorité, c'est que l'industrie pharmaceutique nationale soit soutenue, tout comme les génériques de bonne qualité et que les traitements pour les maladies chroniques restent subventionnés", a-t-il ajouté. Il a suggéré que la BDL arrête de subventionner "20 marques différentes" utilisées pour traiter une même maladie et que ces aides se concentrent uniquement sur le produit le moins cher.

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Charaf Abou Charaf a par ailleurs estimé que les pénuries de médicaments observées ces derniers mois sont dues aux "réserves" effectuées par les gens chez eux, par crainte d'une rupture de stock ou d'une augmentation des prix, et à la contrebande vers l'étranger, alors qu'à plusieurs reprises, des opérations de trafic ont été déjouées à l'Aéroport international de Beyrouth. Il a encore appelé à ce qu'aucun traitement sur ordonnance ne soit mis en vente libre. 

Insistant également sur l'importance du développement de l'industrie pharmaceutique locale, la présidente du syndicat de l’industrie pharmaceutique au Liban, Carole Abikaram, présente à la conférence de presse, a appelé à accélérer la procédure d'enregistrement des médicaments au sein du ministère de la Santé. Elle a de nouveau pressé la Banque du Liban de traiter les demandes de subventions pour l'importation des matières premières nécessaires à la production de médicaments "en maximum cinq jours".  

Mis en place pour faire face à la dépréciation de la livre, qui a perdu près de 80% de sa valeur en un an, le financement des importations par les réserves de la BDL bénéficie aux importateurs de carburant, de blé, de médicaments, d’équipements médicaux et de matières premières destinées à l’industrie pharmaceutique. Une partie des mécanismes en place leur permet d’acheter à la BDL et au taux officiel de 1.507,5 livres pour un dollar une partie des montants réclamés par leurs fournisseurs, à condition de fournir eux-mêmes la fraction restante. La proportion est de 85% ou 90% de dollars subventionnés pour 15 ou 10% de dollars "frais". 

Hier, à l'issue d'une série de réunions au Sérail, l'exécutif s'était mis d'accord sur une série de "principes" qui sous-tendront son plan complet concernant la rationalisation de ces subventions, prévoyant notamment que les médicaments de première nécessité et ceux pour les maladies chroniques et incurables devaient rester subventionnés et que les industries locales, tous secteurs confondus, devaient être mieux soutenues.

Le président de l'ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a affirmé mercredi que les industries pharmaceutiques au Liban étaient "capables de produire" plus de médicaments, à condition qu'elles bénéficient d'un soutien de la part de l'Etat. Cette déclaration a été faite alors que les autorités sont actuellement en train d'étudier différentes façons de rationaliser les subventions...

commentaires (1)

Beaucoup de médicaments produits au Liban sont plus chers que ceux "brand", produits en Europe ou en Amérique. On a peur qu'à force de les pousser au premier rang, on serait obligé de payer plus cher. Plutôt, agir en faveur d'acheminer des médicaments génériques dans des boîtes de 100 ou 1000 capsules, beaucoup plus redevable pour les malades et les tires payants.

Esber

21 h 31, le 09 décembre 2020

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Commentaires (1)

  • Beaucoup de médicaments produits au Liban sont plus chers que ceux "brand", produits en Europe ou en Amérique. On a peur qu'à force de les pousser au premier rang, on serait obligé de payer plus cher. Plutôt, agir en faveur d'acheminer des médicaments génériques dans des boîtes de 100 ou 1000 capsules, beaucoup plus redevable pour les malades et les tires payants.

    Esber

    21 h 31, le 09 décembre 2020

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