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Nos Lecteurs ont la Parole

Que fait-on de nos sens ?

« Une nature à la fois extérieure sur laquelle on cherche à établir une emprise, et des humains avec un morceau de nature intérieure : on voit bien qu’envisager la nature de cette façon conduit à des contradictions » (Philippe Descola, CNRS Le journal, 2020).

Au-delà de la théorie du complot et de la chute des paramètres de la gouvernance, la population mondiale est en train de recomposer son quotidien. Est-ce en dernier recours des stratégies de survie sur une planète en déperdition ? Un réchauffement climatique dramatiquement accéléré, des restrictions économiques et des licenciements massifs dus aux conséquences de la pandémie de Covid-19 confirment-ils désormais que la seule priorité à considérer est de se prémunir des mutations à venir ?!

Comment donc résister si on occulte la petite voix intérieure indispensable au discernement ? Si c’est le cas, il s’agira de gérer en soi une autre crise de repères. Elle relate une histoire millénaire transmise par les apprentissages sensori-moteurs. Ils ont permis l’accès, le respect et la préservation des espaces naturels, des êtres animaux et végétaux. C’est grâce à l’appréciation des expressions tactiles, du non-verbal expressif et du toucher d’un bouquin que la découverte délibérée va s’instruire et faire son choix des choses de la vie. Ce terroir d’une richesse inestimable nous a longtemps façonnés d’une façon ou d’une autre. Il nous a pris la main pour explorer, partager et valider sensiblement un élan et la motivation dans un partage complet.

Néanmoins, si pour se prémunir de la maladie, de la mort et du licenciement, on devrait s’adapter de suite aux règles et aux directives afin de correspondre à l’urgence des comportements homogènes, que reste t-il d’une pensée qui réfléchit et se pose avant de s’engager pour une réponse particulière ? La norme est-elle devenue une habitude révolue qui interpelle en nous un tas de souvenirs dont ces histoires de grands-parents au sujet des bals masqués et des rôles étrangers ou tabous ?

Aujourd’hui, on devra obtempérer aux autorités « bienveillantes » quoique issues de démocraties périmées et dévastatrices de tant d’espèces !

Bien plus que de fermer boutique, de rouvrir quand cela est autorisé et de décider de faire vacciner en temps opportun, le citoyen va surtout dépendre de ceux qui prennent en charge sa santé selon l’ordre indiqué. Les personnes et les familles deviennent de plus en plus en contradiction avec eux mêmes. La crainte de s’approcher de l’autre et l’attention constante pour préserver la santé physique en famille semblent suffire pour subsister alors que ce qui est censé tenir est notre nature humaine, « un morceau de nature intérieure ».

Les mesures prises face au Covid-19 vont presque institutionnaliser un modèle directif qui culbute la donne du rapport vécu. « En réalité, nous sommes nous-mêmes des écosystèmes complexes, avec un microbiote extrêmement riche, dans lesquels il n’est pas facile de démêler la part de l’humain et celle du non-humain » (P. D. 2020).

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

« Une nature à la fois extérieure sur laquelle on cherche à établir une emprise, et des humains avec un morceau de nature intérieure : on voit bien qu’envisager la nature de cette façon conduit à des contradictions » (Philippe Descola, CNRS Le journal, 2020). Au-delà de la théorie du complot et de la chute des paramètres de la gouvernance, la population mondiale est...

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