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Politique - Santé

Les FL proposent leur politique du médicament

De 1 milliard de dollars, le subventionnement pourrait tomber à 500 millions, estiment dans une conférence conjointe Ghassan Hasbani et Fadi Saad.

Les FL proposent leur politique du médicament

La commission du médicament des Forces libanaises au complet, à la conférence de presse. Photo FL

« La politique de subventionnement du médicament épuise le Trésor et coûte annuellement presque 1 milliard de dollars », constate le parti des Forces libanaises dont l’un des membres, Ghassan Hasbani, ancien ministre de la Santé, et le député Fadi Saad, membre de la commission parlementaire de la Santé, ont tenu une conférence de presse conjointe, au siège du parti, au cours de laquelle ils ont recommandé quelques mesures d’urgence destinées à en rationaliser l’importation et le subventionnement. Pour ces deux responsables, cette rationalisation pourrait permettre au Trésor de réaliser jusqu’à 500 millions de dollars d’économies. Ces mesures sont de nature, à leurs yeux, à lutter contre tout ce qui encourage l’exportation illégale du médicament ou son stockage, et à assurer, en contrepartie, ce qu’il convient de désigner comme « la sécurité médicamenteuse ».

Le plan des Forces libanaises prévoit :

– L’arrêt de l’importation de tout médicament dont il existe un équivalent local (en quantités suffisantes).

– L’arrêt de toute subvention des médicaments usuels vendus sans prescription (over the counter).

– Le subventionnement à 85 % des médicaments qui n’ont pas d’équivalents produits localement ou n’ont pas d’équivalent générique.

– Le subventionnement à 85 % des médicaments génériques, sur base du générique le moins cher, mais produit dans les pays agréés par le ministère de la Santé.

Par ailleurs, la commission a préconisé le subventionnement à 100 % des médicaments de marque ou génériques produits localement pour ce qui concerne leurs matières premières et à 85 % pour les matières d’accommodement, notamment pour les notices et l’emballage.

– L’octroi de la priorité absolue aux médicaments produits localement dans toute adjudication, avec pour objectif de permettre aux usines de parvenir à assurer 50 % des besoins locaux. L’ancien ministre prévoit aussi d’encourager deux usines au Liban à produire le même médicament pour éviter toute rupture de stock. Il existe 11 usines de production de médicaments au Liban, dont certaines sont des usines délocalisées de réputation mondiale. Selon une source médicale autorisée, le Liban subventionne quelque 5 500 médicaments divers, alors que les médicaments de base dont il a besoin ne dépassent pas les 500.

Relance du Laboratoire central

Pour sa part, le député Fadi Saad a défendu l’idée d’une relance du Laboratoire central, dont les activités ont été suspendues depuis les années 90 et dont le bâtiment, situé au voisinage immédiat de Aïn el-Tiné, a été annexé. Selon lui, la relance des activités du Laboratoire central n’excédera pas 3 millions de dollars, et peut être facilement compensée par l’arrêt du gaspillage.

M. Saad défend également la création d’une « autorité de régulation indépendante du médicament ». Le projet de loi créant cet organisme « est bien avancé en commissions et fait l’unanimité », a-t-il assuré.

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Le parlementaire défend également le processus de numérisation par code-barres des médicaments produits localement, pour permettre leur traçage et en interdire l’exportation illégale. Il défend également l’institution d’une carte santé électronique, ou plutôt celle d’une carte électronique unifiée sur laquelle toutes les données individuelles (identification, permis de conduire) seraient chargées. Selon lui, la Banque mondiale est prête à financer un tel projet.

Enfin, M. Saad soutient l’idée de la généralisation de l’ordonnance médicale unifiée et songe à rendre obligatoire la justification médicale de la mention « non substituable » (NS) des médicaments de marque par leurs génériques. En l’absence de cette justification, le remboursement par l’assurance-maladie serait fondé sur le prix du médicament générique le plus cher.


« La politique de subventionnement du médicament épuise le Trésor et coûte annuellement presque 1 milliard de dollars », constate le parti des Forces libanaises dont l’un des membres, Ghassan Hasbani, ancien ministre de la Santé, et le député Fadi Saad, membre de la commission parlementaire de la Santé, ont tenu une conférence de presse conjointe, au siège du parti, au...

commentaires (3)

Toutefois, il faut noter que les médicaments produits localement, bien que de bonne qualité, ne sont guère moins chers que ceux importés de marques reconnues. On a peur qu'ils abusent davantage de leurs prix, comme ça se passe pour les légumes, (pour ne donner qu'un exemple), où leurs prix sont abusifs une fois que les marchands locaux sont rassurés de l'absence de compétition.

Esber

21 h 51, le 01 décembre 2020

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Commentaires (3)

  • Toutefois, il faut noter que les médicaments produits localement, bien que de bonne qualité, ne sont guère moins chers que ceux importés de marques reconnues. On a peur qu'ils abusent davantage de leurs prix, comme ça se passe pour les légumes, (pour ne donner qu'un exemple), où leurs prix sont abusifs une fois que les marchands locaux sont rassurés de l'absence de compétition.

    Esber

    21 h 51, le 01 décembre 2020

  • C'est connu que le générique est moins chère que l'original

    Eleni Caridopoulou

    17 h 56, le 01 décembre 2020

  • Ces idées me semblent excellentes. Une remarque s'impose cependant. On part du principe que le générique est moins cher que l'original, or, ce n'est pas toujours le cas. Ainsi, il m'est prescrit un certain médicament fabriqué en Angleterre dont le prix en pharmacie est de 14 000 L.L., Il y a un an, il était devenu introuvable. Par contre, on pouvait se procurer le générique, fabriqué au Liban, pour la somme de ... 30 000 L.L.! Ce prix a., depuis, été abaissé à 16 000 L.L. Il reste cependant 2000 L.L. plus cher que l'original. Par quelle arnaque une telle aberration est-elle possible?

    Yves Prevost

    07 h 27, le 01 décembre 2020

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