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Société - Liban

270 familles syriennes ont fui Bécharré après les tensions, déplore le HCR

"Des jeunes ont pris d'assaut ma maison et nous ont insultés, ils ont frappé mes enfants et ont brûlé la maison, raconte une jeune femme. Ils m'ont punie pour un mal que je n'ai pas commis". 

Des réfugiés syriens ayant fui Bécharré après des tensions avec les habitants, ayant trouvé refuge dans un bâtiment de Tripoli, le 26 novembre 2020. Photo AFP / Ibrahim CHALHOUB

Quelque 270 familles de réfugiés syriens ont fui ces derniers jours la localité de Bécharré, dans le nord du Liban, a rapporté vendredi une organisation onusienne, déplorant des "représailles collectives" après une altercation impliquant un ouvrier syrien accusé d'avoir tué un habitant.

Après le meurtre lundi à Bécharré, l'ouvrier syrien en question s'est rendu aux forces de l'ordre, avait annoncé l'armée libanaise. Mais des jeunes de la région ont "viré" des Syriens du village, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Partis pour la ville côtière de Tripoli, capitale du Nord, plusieurs réfugiés syriens interrogés par l'AFP ont confirmé que leurs maisons avaient été prises d'assaut et certaines incendiées.

"Les punitions collectives (...) pour une communauté entière après un incident impliquant un seul individu sont inacceptables", a déploré vendredi une porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Lisa Abou Khaled. Elle a évoqué le départ de 270 familles et des "représailles collectives contre des Syriens" à Bécharré. "De nombreuses familles de réfugiés avaient très peur et certaines sont parties sans même emporter leurs affaires", a-t-elle souligné. Les réfugiés qui n'avaient nulle part où aller ont été installés dans des abris du HCR. Les familles reçoivent notamment "des aides alimentaires, un soutien financier d'urgence et un soutien psychosocial", a précisé Mme Abou Khaled. Selon l'Ani, quatorze de ces familles ont été temporairement abritées par des activistes de Tripoli, tandis que des bénévoles d'une organisation, en coopération avec une ONG néerlandaise, ont fourni des vivres à une centaine d'enfants, de femmes et de personnes âgées de ces familles.

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Une correspondante de l'AFP à Tripoli a vu des dizaines de familles syriennes près d'un centre de l'agence onusienne. "On a vécu de longues années à Bécharré après avoir fui la guerre en Syrie, jusqu'à cette nuit effrayante", raconte Oum Khaled, 31 ans, qui a fui le village avec ses cinq enfants. Elle rapporte "un assaut" contre sa maison qui a été "incendiée". "Des jeunes ont pris d'assaut ma maison et nous ont insultés, ils ont frappé mes enfants et ont brûlé la maison", raconte de son côté une autre réfugiée Hajia al-Daher, 28 ans. "Ils m'ont punie pour un mal que je n'ai pas commis", ajoute-t-elle. Exhibant des hématomes sur son corps et assurant avoir été battu, Yassine Hassan, 30 ans, narre un récit similaire. "Nous avons fui avec nos enfants, sans rien emporter de nos maisons".

Revenant sur les circonstances du meurtre de Joseph Tok, les Forces de sécurité intérieure ont souligné dans un communiqué que, lors de son interrogatoire, le Syrien M.H. avait avoué avoir tué la victime suite à une dispute les opposant depuis près d'un an. Il a indiqué avoir obtenu l'arme du crime auprès d'un de ses compatriotes, il y a cinq mois. Un mandat d'amener a été lancé contre lui. Les FSI précisent par ailleurs que le suspect a été arrêté par une de leurs patrouilles, ce qui contredit l'information qui avait été donnée par l'armée selon laquelle il s'était rendu. 

Le Liban dit accueillir sur son territoire 1,5 million de Syriens, dont près d'un million inscrits auprès de l'ONU comme réfugiés ayant fui le conflit dans leur pays. Les ONG n'ont de cesse de dénoncer les mesures discriminatoires et les discours de haine dont sont victimes les réfugiés au Liban, où l'immense majorité des partis réclament leur retour en Syrie.


Quelque 270 familles de réfugiés syriens ont fui ces derniers jours la localité de Bécharré, dans le nord du Liban, a rapporté vendredi une organisation onusienne, déplorant des "représailles collectives" après une altercation impliquant un ouvrier syrien accusé d'avoir tué un habitant.Après le meurtre lundi à Bécharré, l'ouvrier syrien en question s'est rendu aux forces de...

commentaires (8)

Pourquoi ces syriens ne retournent pas chez eux alors qu’ils vivent dans la misère dans les autres pays. Ils peuvent très bien être accueillis dans les mêmes conditions sur leur territoire en Syrie et ainsi faire pression sur leurs autorités pour leur trouver des logements et subvenir à leurs besoins. N’est ce pas ces mêmes autorités qui les ont délogé et mis sur la route de l’exode. Le liban n’arrive même pas à assurer le nécessaire à sa propre population comment peut avoir pitié d’un autre peuple lorsque le nôtre est dans la misère totale. Il n’y a point de honte à avoir que celle de ces dirigeants qui ont permis qu’un afflux de migrants arrive sur notre sol alors qu’on ne peut pas leur assurer le stricte minimum. Ça n’est pas de la charité dont il s’agit mais c’est du troc politique et ce sont les libanais qui paient le prix fort à chacun de leurs complots pour satisfaire leurs intérêts sur le dos du peuple libanais. KHALASSSS

Sissi zayyat

14 h 23, le 29 novembre 2020

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Commentaires (8)

  • Pourquoi ces syriens ne retournent pas chez eux alors qu’ils vivent dans la misère dans les autres pays. Ils peuvent très bien être accueillis dans les mêmes conditions sur leur territoire en Syrie et ainsi faire pression sur leurs autorités pour leur trouver des logements et subvenir à leurs besoins. N’est ce pas ces mêmes autorités qui les ont délogé et mis sur la route de l’exode. Le liban n’arrive même pas à assurer le nécessaire à sa propre population comment peut avoir pitié d’un autre peuple lorsque le nôtre est dans la misère totale. Il n’y a point de honte à avoir que celle de ces dirigeants qui ont permis qu’un afflux de migrants arrive sur notre sol alors qu’on ne peut pas leur assurer le stricte minimum. Ça n’est pas de la charité dont il s’agit mais c’est du troc politique et ce sont les libanais qui paient le prix fort à chacun de leurs complots pour satisfaire leurs intérêts sur le dos du peuple libanais. KHALASSSS

    Sissi zayyat

    14 h 23, le 29 novembre 2020

  • Voilà le malheur du Liban, on accepte toutes misères du monde, quels que soient les réfugiés ils arrivent chez nous en pleurnichant, puis nous agressent et enfin ils crient au scandale quand le peuple en a marre de subir leurs méfaits. Les syriens sont partout saufs en Syrie, à Paris ils sont légion à mendier à tous les carrefours avec leurs ribambelle de gamins, la morve au nez et la main tendue, si on ne donne rien ils insultent et raye la voiture. Que fait Bashar le bon père du peuple ?

    Le Point du Jour.

    10 h 55, le 28 novembre 2020

  • Honte aux bcharriotes! Par ailleurs, "le suspect a été arrêté par une de leurs patrouilles, ce qui contredit l'information qui avait été donnée par l'armée selon laquelle il s'était rendu.". Il n'y a pas de contradiction. Le meurtrier, poursuivi par le citoyens a préféré se rendre aux forces de l'ordre de peur d'être lynché.

    Yves Prevost

    07 h 03, le 28 novembre 2020

  • des innocents aux mains pleines!

    Le Point du Jour.

    22 h 06, le 27 novembre 2020

  • Ca ne se fait pas ... la logique, l’humanisme, les droits de l’homme bla bla oui... je suis d’accord Mais bizarrement, ca ne me touche plus du tout... aucune larme... aucune empathie avec eux... désolé les amis ... on a trop pleuré pour notre pays à cause de ceux là même... leurs parents qui ont sans doute participé aux divers massacres, bombardements, par l’armée syrienne à l’époque où de nombreux d’entre eux en faisaient partie... je passe mon tour et mon honnêteté vous avoue que ca ne me touche plus...

    LE FRANCOPHONE

    21 h 35, le 27 novembre 2020

  • C'est scandaleux, un pogrom. Il n'y a pas une autorité, moukthar, gendarme ou autre pour mettre le hola à de telles pratiques? Quelle honte de s'en prendre comme ça à des innocents.

    Marionet

    21 h 23, le 27 novembre 2020

  • Bien sûr le Libanais est un peuple "supérieur", alors il peut se permettre des exactions... Pleutres!

    Gros Gnon

    19 h 01, le 27 novembre 2020

  • Speechless!!!! La Honte.

    Christine KHALIL

    18 h 07, le 27 novembre 2020

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