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Sport

« Roi » Pelé contre « Dieu » Maradona, duel au panthéon

« Roi » Pelé contre « Dieu » Maradona, duel au panthéon

Sur cette photo prise le 9 juin 2016, l’ancien international de football argentin Diego Maradona (à gauche) et l’ancien footballeur brésilien Pelé posent après un match de football organisé par l’horloger de luxe suisse Hublot au jardin du Palais-Royal à Paris, à la veille du championnat d’Europe UEFA de football 2016. Diego Maradona est décédé le 25 novembre 2020. Patrick Kovarik/AFP

Qui est le meilleur joueur de l’histoire : Pelé ou Diego Maradona ? C’est l’éternel débat qui agite la planète foot depuis une trentaine d’années entre deux monuments que tout oppose, sauf leur présence dans le panthéon du sport.

Triple couronne contre champion 1986

Pelé a disputé quatre Coupes du monde et en a remporté trois (1958, 1962, 1970), record inégalé. Il avait à peine 17 ans quand il a conquis sa première couronne (plus jeune champion du monde de l’histoire), avec 6 buts dont deux en finale, pour décrocher le premier titre du Brésil et refermer la plaie ouverte par le « Maracanazo » de 1950. En 1962, il est blessé dès le deuxième match. Mais en 1970, c’est la consécration : Pelé est au sommet de son art au sein d’une équipe mythique.

Maradona, ignoré pour le Mondial – 1978 remporté par l’Argentine chez elle et transparent à l’édition suivante – fait irruption dans le gotha à la Coupe du monde 1986 : il la gagne « à lui tout seul », tant le capitaine de l’Argentine est charismatique et décisif, notamment lors du quart de finale contre l’Angleterre marqué par le « but du siècle » inscrit en solo et la fameuse « main de Dieu », les deux faces de la geste « maradonienne ». En 1990, il perd la finale et fond en larmes. En 1994, l’histoire vire à l’aigre : contrôlé positif à l’éphédrine, il est exclu de la Coupe du monde.

N° 10 contre n° 10

Les deux joueurs ont rendu mythique le n°10 l’un après l’autre, puisque Pelé a achevé sa carrière (1956-1977) à l’aube de celle de Maradona (1976-1997).

Le « Roi » évoluait dans une position correspondant actuellement à celle d’un « neuf et demi », penchant à gauche, lors d’une époque très prolifique en buts, d’où son total ahurissant de 1 281 buts en 1 363 matches, clubs et « Seleçao » confondus (record incluant des matches amicaux et homologué par la FIFA). Il domine également le classement des buteurs en équipe du Brésil (77 réalisations en 92 capes).

« D10S » (jeu de mots incluant le 10 dans le mot « Dios », Dieu en espagnol) évoluait plus en retrait, dans l’axe ou côté gauche mais en fait très libre, en meneur de jeu très offensif. D’où des statistiques de but moins ronflantes que son aîné (345 en 692 matches), mais une influence aussi prégnante assortie d’innombrables passes décisives.

Bon élève contre rebelle

Pelé a toujours présenté une image lisse et positive, et a évolué dans deux clubs seulement, Santos (1956-74) et le Cosmos New York (1975-77). Maradona (7 expériences de club), c’est le soufre, avec ses déclarations chocs, ses gestes polémiques sur le terrain, de son carton rouge au Mondial 1982 à sa « main de Dieu » au Mondial 1986, et ses démêlés extrasportifs, entre cocaïne et dopage.

Le Brésilien, qui fut ministre dans son pays, est proche des institutions, et a versé des larmes d’émotion lorsque la FIFA lui a remis un Ballon d’or d’honneur en 2013. L’Argentin, aux amitiés controversées avec les dirigeants de Cuba ou du Venezuela, a au contraire longtemps été en conflit avec la FIFA depuis sa suspension en plein Mondial 1994. « Ils m’ont coupé les jambes ! » avait-il alors pesté. Gianni Infantino l’a ramené dans le giron de la FIFA en 2016.

Comme un symbole, les deux hommes se partagent le titre de « joueur du siècle » en 2000 : Pelé le reçoit de la FIFA, Maradona d’un vote du public.

Brésilien contre Argentin, deux ego

Le meilleur, c’est moi. Les deux génies ne cessent de revendiquer le titre de joueur suprême, dans une rivalité qui oppose traditionnellement leurs pays, géants sud-américains. C’est surtout le volcanique Maradona qui titille son aîné, en estimant par exemple que sa place est « au musée » et en moquant sa soumission aux pouvoirs en place. Le placide Pelé répond que le palmarès fait foi (trois Coupes du monde à une) mais aussi que son cadet, par son usage de drogues, n’est « pas un exemple » pour la jeunesse. Comme de vieux sages, ils ont enterré la hache de guerre en 2016.Les deux idoles servent naturellement aux supporters des deux pays pour se chambrer, même si Pelé fait moins l’unanimité au Brésil que Maradona en Argentine.

À la Coupe du monde 2014 au Brésil, les fans argentins entonnaient, sur l’air de la chanson Bad Moon Rising des Creedence Clearwater Revival : « Maradona est plus grand que Pelé ! » De leur côté, les supporters brésiliens chantaient dans les stades, en faisant allusion au total de buts du « Roi » et à la cocaïne de Maradona : « Mille buts, mille buts, seulement Pelé... Maradona sniffeur ! »

Yann BERNAL/AFP

Qui est le meilleur joueur de l’histoire : Pelé ou Diego Maradona ? C’est l’éternel débat qui agite la planète foot depuis une trentaine d’années entre deux monuments que tout oppose, sauf leur présence dans le panthéon du sport.Triple couronne contre champion 1986 Pelé a disputé quatre Coupes du monde et en a remporté trois (1958, 1962, 1970), record inégalé. Il avait à...

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