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Économie - Covid-19

Aménagements du confinement : le cas des commerçants abordé aujourd’hui

Les agriculteurs réclament des assouplissements concernant le couvre-feu en semaine et les dimanches.

Aménagements du confinement : le cas des commerçants abordé aujourd’hui

Une rue commerçante de Beyrouth. Photo P.H.B.

Mobilisés la semaine dernière pour réclamer des aménagements dans le cadre du confinement de deux semaines entamé le 14 novembre pour juguler l’épidémie de Covid-19, les commerçants libanais, et plus particulièrement ceux n’entrant pas dans les catégories des commerces « essentiels », devraient en principe être fixés sur leur sort aujourd’hui.Le sujet doit en effet être au cœur d’une réunion organisée à midi au Conseil économique et social (CES) à Beyrouth. Un rendez-vous probablement décisif auquel participeront le ministre de la Santé, Hamad Hassan, celui de l’Intérieur et des Municipalités, Mohammad Fahmi, les deux députés Farid Boustany et Assem Araji, à la tête respectivement des commissions parlementaires de l’Économie et de la Santé, et, enfin, le général Mahmoud Asmar, secrétaire général du Conseil supérieur de la défense. Côté secteur privé, les représentants des organismes économiques, l’organisation patronale dirigée par l’ancien ministre des Télécoms, Mohammad Choucair, de la Confédération générale des travailleurs au Liban, et l’Union des syndicats touristiques sont attendus.

Selon une source proche du CES, la réunion doit déboucher sur un « compromis viable entre les objectifs du Liban en matière de contrôle de l’épidémie de coronavirus et la survie du secteur commercial et touristique du pays », très critique vis-à-vis des modalités de cette période de confinement et l’inégalité du suivi opéré par les autorités pour le faire respecter d’une région à l’autre. Cette réunion était attendue depuis la semaine dernière et l’ultimatum lancé par l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) aux autorités.

Supermarchés et « dekken »

L’organisation avait alors demandé aux autorités de laisser les commerces non essentiels ouvrir ou de les indemniser, en faisant notamment valoir que plus de neuf établissements sur dix respectaient les mesures sanitaires, selon une évaluation commandée à une société qui dépêche des clients mystères sur les lieux. L’ACB avait en outre martelé que le secteur, déjà sinistré par la terrible crise que traverse le pays, ne pouvait vraiment plus se permettre de fermer ses portes. « La réunion d’aujourd’hui va principalement se focaliser sur les commerces et les restaurants », a indiqué une source proche du CES à L’Orient-Le Jour. On ignore encore si les aménagements qui pourraient être adoptés seront immédiatement appliqués ou s’ils le seront après le 30 novembre, à la fin de la quinzaine de confinement, qui pourrait être prolongée.

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La nécessité d’envisager des aménagements aux modalités du confinement actuel semble d’autant plus s’imposer que de plus en plus de commerçants, essentiels ou non, semblent déterminés à braver les interdits pour sauver leur affaire. Selon des témoignages concordants, nombre de fleuristes, garagistes, libraires et autres commerces qui étaient supposés fermer ont en effet discrètement ouvert leurs portes pour recevoir des clients dans des régions où le confinement était globalement respecté. Si certains sont passés entre les mailles du filet, d’autres ont été verbalisés, à l’instar d’une commerçante d’Achrafieh, qui, selon un des témoignages recueillis, a écopé d’une amende de 20 millions de livres. Sur l’application de livraison Toters, certaines enseignes alimentaires – commerciales et restauration – étaient marquées comme ouvertes dimanche, alors qu’un couvre-feu total est supposé être en vigueur ce jour-là. Dans plusieurs localités, du nord au sud du pays, au moins un commerce d’alimentation générale (« dekken » supérettes, voire certains supermarchés) était également ouvert ce même jour. « Il y a une zone grise dans la décision qui fixe les modalités du confinement : s’il y a bien un couvre-feu imposé le dimanche, le texte n’interdit en revanche pas expressément aux commerces essentiels d’ouvrir », relève un commerçant sous couvert d’anonymat.

Grève envisagée

Pendant que les commerçants espèrent, les agriculteurs, eux, trépignent. S’exprimant vendredi soir, le président du syndicat des agriculteurs de la Békaa, Ibrahim Tarchichi, a également appelé les autorités à accorder des dérogations aux agriculteurs. Une position qui rejoint celle exprimée une semaine plus tôt par l’Association des agriculteurs (AA) dirigée par Antoine Hoyek.

« Le confinement pénalise beaucoup notre secteur sans que les mesures mises en place ne semblent réellement efficaces sur le plan sanitaire (le nombre de contaminations reste élevé, malgré une baisse ce week-end, NDLR) », a souligné le syndicaliste contacté par L’Orient-Le Jour. Comme l’AA, il souligne l’incompatibilité de la programmation des périodes de couvre-feu (de 17h à 5h le lendemain tous les jours de la semaine et toute la journée les dimanches) avec les impératifs des agriculteurs « qui doivent de plus se dépêcher de récolter ce qu’ils peuvent » à l’approche de l’hiver. « Les agriculteurs ne peuvent pas se permettre d’attendre pour récolter et écouler leurs marchandises, parce que nos biens sont périssables et que chaque décalage dans les plages de livraison aux grossistes peut occasionner des pertes », confirme Antoine Hoyek.

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Dans le détail, les agriculteurs demandent à pouvoir circuler au-delà de 17h la semaine et en journée le dimanche. Ils souhaitent également que les marchés et les grossistes soient autorisés à réceptionner des marchandises agricoles après le couvre-feu et à ce que les commerces vendant des équipements agricoles puissent ouvrir. Si l’AA n’a pas menacé de faire grève, le syndicat des commerçants de la Békaa a appelé les autorités à ne pas « l’obliger à envisager cette option », selon Ibrahim Tarchichi.

Avant le début du confinement, les industriels avaient, eux aussi, fait pression pour obtenir des aménagements, non sans un certain succès.

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