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Société - Coronavirus au Liban

Fahmi envisage une réouverture de certains commerces, 1.507 nouveaux cas

Plus de 11.000 procès-verbaux dressés par la police depuis le début du reconfinement le 14 novembre.

Fahmi envisage une réouverture de certains commerces, 1.507 nouveaux cas

Un policier arrêtant un automobiliste près de la corniche à Beyrouth, lors du reconfinement du pays, le 14 novembre 2020. Photo AFP / ANWAR AMRO

Au quatrième jour du reconfinement du pays, décrété pour enrayer la propagation de la pandémie de coronavirus et soulager le secteur hospitalier en crise, le Liban a enregistré mardi 1.507 nouvelles contaminations au coronavirus et 12 décès, selon le rapport quotidien du ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 107.953 le nombre cumulé des cas depuis l'apparition du virus dans le pays février, au nombre desquels 839 décès et 62.395 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées à ce jour, 866 sont hospitalisées, dont 325 aux soins intensifs. Malgré ce bilan toujours élevé, et pour tenter de calmer la grogne du secteur économique mis à rude épreuve, le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a envisagé une réouverture de certains commerces après vendredi.

Plus de 11.000 contraventions
Sur le terrain, les Forces de sécurité intérieure ont annoncé mardi soir avoir dressé 11.939 procès-verbaux entre le 14 novembre, date du début du reconfinement, et le 17 novembre à 19h, pour des violations des mesures mises en place. Ce reconfinement s'étend jusqu’au 30 novembre.

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Un couvre-feu est également en place de 17 heures à 5 heures en semaine et toute la journée le dimanche. La circulation alternée des véhicules est rétablie en fonction de leur plaque d'immatriculation. L'aéroport de Beyrouth, les ports et les postes frontières restent ouverts et les secteurs vitaux continuent de fonctionner.

Des mesures strictes qui ne plaisent pas à tout le monde, comme en atteste un rassemblement de plusieurs dizaines de personnes à Tripoli (Liban-Nord) mardi pour le deuxième jour consécutif afin de protester contre le bouclage en vigueur. Depuis samedi, plusieurs violations ont également été enregistrées à travers le territoire, notamment dans les souks populaires, comme à Tripoli, ou encore à Sabra dans la capitale Beyrouth.

Pour tenter de sensibiliser la population, des hélicoptères de l'armée libanaise ont largué des tracts au-dessus de Saïda, au Liban-Sud, sur lesquels est inscrit : "Restez chez vous. Le coronavirus n'est pas une blague".

Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah

Des commerces rouverts dès vendredi?
Alors que la grogne monte chez les commerçants qui, déjà en proie à une crise économique sans précédent, doivent fermer boutique pendant le confinement, le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a annoncé aujourd'hui que "certains commerces et services pourraient être autorisés à rouvrir après vendredi, en fonction du nombre de cas (de coronavirus)" dans le pays. Interrogé par un journaliste à l'issue d'un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, Béchara Raï, sur un allègement des mesures de fermeture de commerces, M. Fahmi a répondu : "C'est possible d'ici vendredi, cela dépendra du nombre de cas de contaminations. Les commerces dont nous avons besoin pourraient rouvrir à partir de vendredi si Dieu le veut". Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, avait affirmé la veille que les résultats "ne se manifesteront pas avant mercredi ou jeudi".

Montant au créneau pour défendre un secteur en lambeau, le président de l'Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, a demandé à ce que ce secteur soit exempté des mesures de fermeture. M. Chammas a ainsi jugé que le reconfinement "s'applique, concrètement, uniquement à ce secteur". "Nous réclamons à ce que la décision (de reconfiner) soit immédiatement réexaminée et que notre secteur soit traité comme tous les autres secteurs productifs, de sorte à pouvoir travailler à hauteur de 50% de nos capacités, à défaut de quoi, nous demandons des compensations", a martelé M. Chammas.

Fausses cartes de presse
De fausses cartes de presses circulent également entre les mains de certaines personnes souhaitant échapper aux restrictions en place, sachant que les journalistes en sont exemptés. C'est ce qui a poussé la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, de mettre en garde mardi contre cette pratique. "Le ministère de l'Information met en garde quiconque tente d'exploiter les médias qui travaillent pour le bien publique, en usurpant ou en falsifiant des documents de presse pour contrevenir au confinement et au couvre-feu", a averti la ministre dans le communiqué. "Le Code pénal libanais s’étend à de tels actes et les criminalise par une amende et une peine d’emprisonnement, de sorte que ses articles punissent explicitement le faux et l'usage de faux avec une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison", a-t-elle rappelé.

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Lundi, Mohammad Fahmi avait déjà mis en garde contre toute utilisation de fausses cartes de presse ou de cartes liées à des sites d’information qui ne sont pas enregistrés au ministère de l’Information. Il avait affirmé que les contrevenants pourraient être traduits en justice.

Le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a de son côté rappelé mardi que le reconfinement avait deux objectifs, à savoir "permettre au secteur médical et infirmier de reprendre son souffle en raison du nombre élevé de contaminations", et d'"augmenter le nombre de lits et équiper les hôpitaux privés pour ouvrir des services pour le coronavirus". "Nous avons demandé au président de l'ordre des médecins de réunir la société libanaise de pneumologie pour mettre en place un programme selon que l'état du patient soit léger ou grave. Les critères d’admission des patients doivent être unifiés d'autant plus que certains patients ne trouvent pas de place dans les hôpitaux" a expliqué M. Araji. Et d'ajouter : "Concernant les hôpitaux gouvernementaux, 56 lits supplémentaires leur seront fournis dans un premier temps, et quarante autres par la suite. Quant aux hôpitaux privés, certains d'entre eux ont répondu à notre demande (d'ouvrir des unités spécialement pour le coronavirus, NDLR), et nous demandons à ce que les fonds nécessaires leur soient débloqués". L'Etat doit plusieurs milliards de livres libanaises d'impayés aux hôpitaux publics et privés.

Au quatrième jour du reconfinement du pays, décrété pour enrayer la propagation de la pandémie de coronavirus et soulager le secteur hospitalier en crise, le Liban a enregistré mardi 1.507 nouvelles contaminations au coronavirus et 12 décès, selon le rapport quotidien du ministère de la Santé. Ces chiffres font grimper à 107.953 le nombre cumulé des cas depuis l'apparition du virus...

commentaires (2)

Si les procès verbaux ont été utilisés depuis des mois, on ne serait pas arrivé au stade actuel de gravité, et on aurait sauvé pas mal de vies. Ce n'est qu'en détresse qu'on recours aux mesures sérieuses, malheureusement.

Esber

19 h 51, le 17 novembre 2020

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Commentaires (2)

  • Si les procès verbaux ont été utilisés depuis des mois, on ne serait pas arrivé au stade actuel de gravité, et on aurait sauvé pas mal de vies. Ce n'est qu'en détresse qu'on recours aux mesures sérieuses, malheureusement.

    Esber

    19 h 51, le 17 novembre 2020

  • "... 1.507 nouveaux cas ..." - ah, quel beau nombre, que de souvenirs...

    Gros Gnon

    19 h 26, le 17 novembre 2020

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