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Société - Coronavirus au Liban

1.119 nouveaux cas à la veille d'une réunion attendue du Conseil de défense

La commission ministérielle recommande un bouclage généralisé du 14 au 30 novembre ; la CGTL et les industriels s'élèvent contre cette option.

1.119 nouveaux cas à la veille d'une réunion attendue du Conseil de défense

Des soignants dans une chambre de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth. Photo d'archives AFP / ANWAR AMRO

Alors que le pays attend une décision du Conseil supérieur de la défense, qui devrait être prise mardi, concernant un éventuel confinement à l'échelle nationale, la pandémie de coronavirus continue de se répandre rapidement. Durant les dernières vingt-quatre heures 1.119 cas supplémentaires (dont 40 en provenance de l'étranger) et neuf nouveaux décès ont été enregistrés, selon le bilan officiel publié lundi par le ministère de la Santé. Une nette baisse qui s'explique par la diminution, par deux, du nombre de tests effectués les dimanches. Ces chiffres font grimper à 95.355 le total des cas enregistrés depuis l’apparition de la pandémie dans le pays le 21 février dernier, au nombre desquels 732 décès et 52.677 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées à ce jour, 831 sont hospitalisées, dont 305 aux soins intensifs.

Le directeur de l'hôpital gouvernemental de Tripoli, Nasser Adra, fait partie des personnes contaminées, a annoncé ce dernier, appelant les citoyens à prendre au sérieux la pandémie et les mesures de prévention. Le président de l'ordre des médecins de Beyrouth, le Dr Charaf Abou Charaf, a dans ce cadre mis en garde contre une pénurie de médecins, dix-sept d'entre eux étant actuellement hospitalisés aux soins intensifs après avoir contracté le coronavirus, et cent maintenus à l'isolement. Si les statistiques restent mauvaises, "il ne restera plus personne pour soigner les patients", a-t-il averti. Il a en outre regretté qu'entre 15 et 20% des citoyens ne respectent pas les mesures de prévention contre le virus, comme le port du masque et la distanciation sociale. Et le Dr Abou Charaf d'appeler les forces de sécurité à prendre des mesures sévères contre les contrevenants.

Recommandation de boucler le pays du 14 au 30 novembre
Depuis ce lundi matin, le bouclage localisé, stratégie qui était appliquée depuis fin août pour lutter contre la pandémie, est annulé. Dans ce contexte, les écoles publiques et privées, ainsi que les instituts techniques, resteront fermés pour les cours en présentiel, a annoncé dimanche le ministère de l’Éducation. Ces mesures ont été prises dans l'attente de la décision demain du Conseil supérieur de défense concernant un bouclage total du pays. Le couvre-feu, qui empêche toute circulation entre 21h et 5h reste, lui, en vigueur.

En prévision de cette réunion, la commission ministérielle en charge du coronavirus, réunie sous la présidence chef du gouvernement sortant, Hassane Diab, a formulé au Conseil supérieur de défense une recommandation de bouclage généralisé de deux semaines à partir du samedi 14 jusqu'au lundi 30 novembre à l'exception de l'aéroport international de Beyrouth. A l'issue de la réunion de la commission, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a estimé qu'il était "logique de boucler le pays durant deux semaines". "C'est vrai, il y a des craintes économiques, mais nous avons atteint un stade où il est difficile d'assurer un lit pour les patients contaminés par le virus, a-t-il ajouté, affirmant que d'ici deux semaines, nous aurons préparé 60 lits de soins intensifs dans les hôpitaux gouvernementaux". "J'ai tenu à avoir des conditions favorables pour le bouclage et j'ai demandé au ministère de la Défense d'inspecter les rations alimentaires à assurer pour les familles les plus pauvres, a encore dit M. Hassan.

Commentant plus tôt dans la journée la situation, à l'issue d'une réunion avec des représentants syndicaux, le ministre sortant de la Santé a estimé qu'un confinement total du pays permettrait au secteur de la santé de "reprendre des forces", revenant par ailleurs sur l'importance pour les hôpitaux privés de s'équiper pour recevoir davantage de patients. Un reconfinement total est réclamé depuis plusieurs jours par les autorités et le système médical, mais rejeté par le secteur privé et industriel. "Les bouclages localisés n'ont pas donné les résultats escomptés", a déploré M. Hassan lors d'une conférence de presse, à l'issue d'une réunion avec des représentants syndicaux. Le nombre de contaminations continuant d'augmenter, un confinement total représenterait "une opportunité pour le secteur sanitaire de récupérer des forces et de se préparer" pour la suite, a estimé le ministre.

"Résultats catastrophiques" sur l'économie
Prenant la parole après le ministre, le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara el-Asmar, a indiqué être opposé à tout confinement total, qui aurait selon lui des "résultats catastrophiques" sur les travailleurs et l'économie du pays, déjà en crise. Il a dès lors appelé les autorités à s'entretenir avec les organismes économiques et la CGTL pour prendre des mesures en conséquence. Les hôpitaux sont "obligés" d'accueillir les patients, a encore souligné M. Asmar. Réagissant également à la pénurie de lits hospitaliers, le président du syndicat des transports terrestres, Bassam Tleiss, a exhorté le gouvernement sortant, et notamment le ministère de la Santé, ainsi que le syndicat des hôpitaux privés, à "ouvrir immédiatement les portes des établissements hospitaliers".

Les industriels libanais ont eux aussi tenu un sit-in devant le ministère de l'Industrie afin de rejeter tout confinement "total ou partiel" dans lesquels ils seraient inclus. Dans un communiqué lu lors de cette manifestation symbolique, les industriels ont affirmé qu'il refuseraient de respecter "tout confinement partiel ou total". "L'industrie est le seul secteur au Liban qui peut assurer trois milliards de dollars par an" dans le pays, ajoutait le texte.

Par ailleurs, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont indiqué dans un communiqué que, depuis les premiers cas de coronavirus détectés dans les prisons, 553 contaminations avaient été enregistrées à Roumieh, parmi lesquelles 464 ont entièrement guéri. Quatre prisonniers sont encore positifs dans la prison de Batroun, où dix-sept autres se sont rétablis, tandis qu'à Zahlé, deux prisonniers souffrent encore de symptômes légers et 237 ont guéri.

Alors que le pays attend une décision du Conseil supérieur de la défense, qui devrait être prise mardi, concernant un éventuel confinement à l'échelle nationale, la pandémie de coronavirus continue de se répandre rapidement. Durant les dernières vingt-quatre heures 1.119 cas supplémentaires (dont 40 en provenance de l'étranger) et neuf nouveaux décès ont été enregistrés, selon le...

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