Rechercher
Rechercher

Société - Santé

Les hôpitaux privés « pris entre le marteau des banques et l’enclume des importateurs »

« La circulaire de la BDL est inapplicable », estime le président du syndicat des hôpitaux privés, Sleiman Haroun.


Les hôpitaux privés « pris entre le marteau des banques et l’enclume des importateurs »

Le président du syndicat des hôpitaux privés au Liban, Sleiman Haroun. Archives ANI

Le président du syndicat des hôpitaux privés au Liban, Sleiman Haroun, a estimé hier que les hôpitaux privés sont « pris entre le marteau de la BDL et l’enclume des fournisseurs de matériel médical », jugeant « inapplicable » la circulaire 573 de la Banque centrale.

Cette circulaire impose aux importateurs qui achètent des dollars à la Banque du Liban au taux officiel (1 507,5 livres pour un dollar), dans le cadre de ses mécanismes de subvention aux importations (circulaire n° 530 et n° 535 couvrant le blé, le carburant, les médicaments, ou encore les équipements médicaux), de lui apporter leurs livres en espèces alors qu’ils pouvaient jusqu’à présent les transférer à partir de leurs comptes bancaires. Ce dispositif de subvention leur permet de couvrir l’essentiel de leurs besoins en devises (85 % pour la plupart des produits subventionnés), tout en les obligeant à fournir eux-mêmes le reste en dollars dits « frais » (soit en espèces, soit transférés depuis l’étranger). En pratique, les importateurs se retrouvent contraints de trouver non seulement suffisamment de dollars frais, mais aussi suffisamment de livres en espèces sur le marché pour pouvoir bénéficier du mécanisme, ce qui les amène à les réclamer aux hôpitaux (pour le cas du matériel médical ou des médicaments) qui eux-mêmes finissent par se retourner vers les patients. Ces derniers sont ainsi appelés à régler eux-mêmes les frais, au comptant, des prothèses et autres ressorts, plaques, valves, vis et accessoires chirurgicaux dont ils ont besoin avant d’être opérés.

« La circulaire de la Banque du Liban est inapplicable et il n’y a pas suffisamment de liquidités dans les hôpitaux coincés entre le marteau de la BDL et des banques, et l’enclume des importateurs, rendant impossible la fourniture de médicaments et d’équipements médicaux. Cela poussera les hôpitaux à annuler certaines opérations et à en reporter d’autres », a déploré M. Haroun lors d’une conférence de presse. Selon lui, cette circulaire constitue « le coup de grâce » au secteur hospitalier. « Pas une piastre des 2 500 milliards de livres que nous doit l’État ne nous est encore parvenue », a encore regretté Sleiman Haroun. « Le coût de l’hospitalisation a doublé en raison du taux de change élevé du dollar, alors que les tarifs actuels sont basés sur un dollar à 1 500 LL. Il n’est donc pas surprenant que le patient supporte une partie de ce coût », a-t-il estimé. « Il est inacceptable que notre argent soit bloqué dans les banques et que nos médicaments soient stockés hors de portée, dans les entrepôts des importateurs », s’est ensuite indigné M. Haroun. « Nous demandons au ministre de la Santé de résoudre ce problème immédiatement afin que le citoyen ne soit pas pris en otage et que les hôpitaux soient dégagés de toute responsabilité de préjudice causé au citoyen. »

M. Haroun a ensuite abordé la situation sanitaire qui ne cesse de se compliquer en raison de la pandémie du coronavirus. « Le coronavirus a paralysé les capacités du secteur hospitalier et rendu difficile le travail préparatoire en vue de recevoir les patients », a-t-il jugé, rappelant que beaucoup de membres du personnel hospitalier sont contaminés par le virus.

Le président du syndicat des hôpitaux privés au Liban, Sleiman Haroun, a estimé hier que les hôpitaux privés sont « pris entre le marteau de la BDL et l’enclume des fournisseurs de matériel médical », jugeant « inapplicable » la circulaire 573 de la Banque centrale.Cette circulaire impose aux importateurs qui achètent des dollars à la Banque du Liban au taux...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut