Une femme et quatre enfants albanais rapatriés d'un camp

Quatre enfants albanais et une femme blessée, qui étaient retenus dans un camp en Syrie hébergeant des familles de jihadistes, sont retournés mardi dans leur pays, a annoncé le Premier ministre albanais Edi Rama.

"Faire sortir ces enfants de l'enfer, après plus d'un an d'efforts, a été une opération bien compliquée", a déclaré à la presse le chef du gouvernement albanais, à l'aéroport de Tirana où il a accueilli les cinq ressortissants de son pays.

La rapatriement de ce premier groupe d'Albanais qui se trouvait dans le camp de déplacés d'Al-Hol, dans le nord de la Syrie, s'est fait via le Liban, et Edi Rama s'était lui-même rendu lundi à Beyrouth pour y assister. "Nous avons tout mis en place pour que ces enfants aient un suivi médical particulier, en coopération aussi avec leurs familles pour qu'ils puissent s'intégrer et reprendre une normale", a expliqué M. Rama.

Il s'agit de Floresha Rasha, une femme blessée, et de ses trois enfants, ainsi que d'Endri Dumani. Ce garçon de 12 ans et sa soeur Eva avaient été emmenés en Syrie en février 2012 par leur père, tué quelques mois plus tard. Plusieurs dizaines de personnes sont venues accueillir le groupe à l'aéroport.

La mère d'Endri, Mide Dumani, s'est effondrée en larmes en prenant son fils dans les bras. "C'est un grand jour pour toute notre famille et pour Endri. Nous attendons avec impatience qu'Eva aussi soit le plus vite avec nous", a déclaré à la presse Agim Ndregjoni, l'oncle des enfants. Edi Rama a assuré que tous les autres enfants qui se trouvent en Syrie "sont identifiés" et que les autorités albanaises allaient poursuivre leur rapatriement.

Selon des sources policières albanaises, une cinquantaine d'enfants dont les parents avaient rejoint les rangs du groupe Etat islamique ou d'autres groupes se trouvent actuellement dans des camps en Syrie. Selon les chiffres officiels, 144 Albanais étaient partis combattre en Syrie et en Irak entre 2012 à 2014. Beaucoup d'hommes ont été tués et leurs familles sont restées coincées dans des camps. "Ceux qui ont commis des crimes passeront devant la justice", a dit Edi Rama.

Depuis la chute en mars 2019 du "califat" autoproclamé du groupe Etat islamique (EI), les forces kurdes gèrent dans le nord-est de la Syrie plusieurs camps de déplacés, où s'entassent des milliers de civils ayant fui les combats contre les jihadistes. Ces camps accueillent également des familles de membres de l'EI, notamment des milliers d'étrangères et leurs enfants. A lui seul, le camp d'Al-Hol abrite plus de 64.000 personnes.