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Monde - Enquête

Enseignant décapité en France : le meurtrier était en contact avec un jihadiste en Syrie

Selon le quotidien « Le Parisien », le jihadiste, localisé grâce à son adresse IP, serait basé à Idleb.

Enseignant décapité en France : le meurtrier était en contact avec un jihadiste en Syrie

Des bougies allumées en hommage à Samuel Paty à Nice, le 21 octobre 2020. Éric Gaillard/Reuters

L’assassin de l’enseignant français tué par un islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves était en contact avec un jihadiste russophone en Syrie avant son acte, a-t-on appris hier, tandis que sept personnes ont été inculpées. L’identité de ce jihadiste n’a pas été établie à ce stade, a indiqué une source proche du dossier. Selon le journal Le Parisien, cette personne localisée grâce à son adresse IP serait basée à Idleb, dernier bastion rebelle et jihadiste en Syrie.

Samuel Paty, enseignant de 47 ans à Conflans-Sainte-Honorine en région parisienne, a été décapité le 16 octobre par Abdoullakh Anzorov, un réfugié d’origine russe tchétchène de 18 ans, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de deux cours début octobre sur la liberté d’expression. L’assaillant avait revendiqué son geste dans un message audio en russe où il dit avoir « vengé le prophète » Mahomet, reprochant au professeur de l’avoir « montré de manière insultante ». Il avait été abattu peu après par la police.

Ce message, ponctué de références au Coran où il se prépare à être un « martyr », a été relayé dans une vidéo diffusée notamment sur Instagram. Cette vidéo fait brièvement référence en russe à l’organisation État islamique, selon une traduction de l’AFP. L’enquête a mis au jour une radicalisation rapide d’Abdullakh Anzorov.

Complicités

Sept personnes ont été inculpées, dont six pour « complicité d’assassinat terroriste ». Parmi eux, deux mineurs, âgés de 14 et 15 ans, sont poursuivis pour avoir désigné l’enseignant à l’assaillant à la sortie du collège en échange d’argent. Ils ont été laissés libres sous contrôle judiciaire.

Figure aussi un parent d’élève, Brahim Chnina, qui avait posté des vidéos appelant à la vindicte populaire contre l’enseignant. Les enquêteurs antiterroristes s’intéressent également à des échanges téléphoniques entre ce parent d’élève et l’assaillant. Quelques jours après la diffusion des vidéos, Samuel Paty était assassiné.

Brahim Chnina est accusé, comme le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui également inculpé, d’avoir « nommément désigné le professeur comme cible sur les réseaux sociaux ». « Il y a des commanditaires qui sont derrière cet attentat et qui sont certainement ravis de voir que l’enquête se focalise sur des comparses périphériques, qui n’ont jamais voulu une telle horreur », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de M. Sefrioui. Deux amis de l’assaillant ont également été inculpés ; un troisième proche est lui poursuivi pour « association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes ».

« Respecter les professeurs »

Ces derniers jours, de nombreux professeurs ont dénoncé leurs difficultés à enseigner, notamment sur les questions de laïcité. Selon un sondage IFOP publié hier, près de huit Français sur dix trouvent « justifié » que les professeurs utilisent des caricatures moquant les religions dans leur cours sur la liberté d’expression. « Le sursaut national doit nous conduire à considérer que le professeur est central dans notre société et que chacun d’entre nous dans notre vie de parent d’élève, de citoyen, doit respecter les professeurs », a affirmé le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer. Ciblant des syndicats étudiants et des partis de gauche, il a également dénoncé « l’islamo-gauchisme », pointant du doigt une forme de « complicité intellectuelle » de crimes comme celui de M. Paty.

Cet assassinat s’inscrit dans un « contexte d’appels aux meurtres » lancés depuis la republication des caricatures de Mahomet par l’hebdomadaire Charlie Hebdo début septembre, avant l’ouverture du procès sur les attentats de janvier 2015, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Le 25 septembre, une attaque au hachoir devant les anciens locaux du journal satirique à Paris avait fait deux blessés. Une quinzaine d’enquêtes pour des faits d’« apologie du terrorisme », de « menaces de mort » ou de « provocation » au crime ont été ouvertes depuis l’assassinat du professeur, selon le parquet de Paris.

Mercredi, le président Emmanuel Macron a rendu un hommage national vibrant à Samuel Paty.

Source : AFP

L’assassin de l’enseignant français tué par un islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves était en contact avec un jihadiste russophone en Syrie avant son acte, a-t-on appris hier, tandis que sept personnes ont été inculpées. L’identité de ce jihadiste n’a pas été établie à ce stade, a indiqué une source proche du dossier. Selon le journal Le...

commentaires (1)

Cette décapitation d'un professeur est l'aboutissement d'une "fatwa" lancée sur Facebook 2 semaines auparavant par un parent d'élève, qui n'était même pas présente lors de ce cours d'instruction civique. Le fait que deux élèves aient désigné, contre une rémunération de 300 euros, le professeur qui rentrait chez lui à l'assaillant, rappelle dans quelles conditions Jésus fut capturé puis crucifié par les Romains... Judas a fait des émules...

DM

00 h 17, le 23 octobre 2020

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Commentaires (1)

  • Cette décapitation d'un professeur est l'aboutissement d'une "fatwa" lancée sur Facebook 2 semaines auparavant par un parent d'élève, qui n'était même pas présente lors de ce cours d'instruction civique. Le fait que deux élèves aient désigné, contre une rémunération de 300 euros, le professeur qui rentrait chez lui à l'assaillant, rappelle dans quelles conditions Jésus fut capturé puis crucifié par les Romains... Judas a fait des émules...

    DM

    00 h 17, le 23 octobre 2020

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