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Économie - Crise

Un gouvernement pour éviter l’assèchement complet des liquidités, scande le patronat

Beaucoup de banques ont rétabli les plafonds de retrait de livres en espèces à leur niveau quasi normal.

Un gouvernement pour éviter l’assèchement complet des liquidités, scande le patronat

Les organismes économiques se sont réunis hier à la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth. Photo DR

Après avoir fait pression – avec un certain succès – pour que le secteur bancaire revienne sur sa décision de réduire les plafonds de retrait en livres, le secteur privé libanais est de nouveau monté au créneau hier pour demander cette fois la formation rapide d’un gouvernement capable de réformer le pays qui fait face à une crise économique marquée notamment par un assèchement des liquidités en dollars.

Une mobilisation qui a pris la forme d’une conférence de presse organisée par l’association patronale des organismes économiques à la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth (CCIAB), à quatre jours de la date prévue des consultations parlementaires contraignantes qui doivent, sur le papier du moins, déboucher sur la désignation d’un Premier ministre. Le précédent exécutif a démissionné lors de la première quinzaine d’août dans le sillage de la dramatique double explosion – toujours non élucidée – qui a ravagé Beyrouth et son port, emportant au passage les vies de plus de 200 Libanais. Dans ce contexte, les organismes économiques appellent à la formation « immédiate » d’un nouvel exécutif « productif et capable de mettre en application la feuille de route française pour la reconstruction de Beyrouth et le sauvetage du Liban ».

Retour à la normale

« Il y a une vingtaine de dossiers au moins qui nous préoccupent, mais la réunion que nous avons tenue hier pour fixer la position commune à l’ensemble des membres de l’association s’est uniquement focalisée sur cette exigence », a explicité pour L’Orient-Le Jour Nicolas Chammas, secrétaire général des organismes économiques et président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB). Derrière cette démarche se cachent notamment les craintes qu’un prolongement de la paralysie actuelle, dans un contexte de crise économique et financière majeure qui dure depuis plus d’un an, ne finisse par totalement assécher les liquidités dans le pays.

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Un point soulevé dans la déclaration des organismes qui a été présentée lors de la conférence de presse par le président du syndicat des travaux publics, Maroun Hélou, également membre des organismes économiques. Leur président, l’ancien ministre des Télécoms Mohammad Choucair, était également présent, tout comme Fouad Rahmé, le président du Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais (RDCL, une entité distincte du RDCL World).

« Oui, le moment arrivera où il n’y aura plus de liquidités en monnaie forte (une référence au dollar, via lequel la valeur de la livre est déterminée, NDLR). Le taux dollar/livre augmentera alors sans limite sur le marché des changes, le pouvoir d’achat diminuera au fur et à mesure que l’inflation atteindra des niveaux sans précédent », ont notamment prévenu les organismes économiques. Il a ajouté que les conséquences sur l’emploi, l’activité des entreprises, la pauvreté et même la sécurité alimentaire « transcenderont les régions, les partis et les confessions ». Maroun Hélou a enfin exhorté les dirigeants à « mettre un terme aux pratiques néfastes » entourant la formation du gouvernement, retardé par les sempiternels conflits d’intérêts politico-confessionnels qui ont mis à mal l’initiative française lancée par le président Emmanuel Macron suite à la catastrophe du port de Beyrouth. Lors de son second passage à Beyrouth en un mois, le chef d’État français avait fait souscrire les principales forces politiques du pays à une feuille de route programmant plusieurs étapes et réformes à court terme, dont la formation rapide d’un gouvernement de mission, entre autres.

La crise de liquidité en dollars que traverse le pays a contribué à l’effondrement de la livre libanaise, dont la valeur était pourtant ancrée au billet vert depuis 1997, à un taux de 1 507,5 livres pour un dollar. Un défi qui n’a toujours pas été relevé par les autorités depuis le début de la dépréciation en août 2019 et face auquel la Banque du Liban (BDL) a multiplié les interventions sans succès.

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La dernière en date remonte à une dizaine de jours et a, cette fois, concerné les modalités de retrait de liquidité en livres que les banques peuvent effectuer sur leurs comptes à la Banque centrale. Souhaitant reprendre le contrôle sur la masse monétaire en livres en circulation qui, récemment estimée à plus de 22 000 milliards, a quasiment quadruplé en un an, la BDL avait resserré ces modalités, les rendant plus coûteuses pour les banques. « La Banque centrale a réagi ce mois-ci parce qu’il y a eu autant de retraits de livres en dix jours ce mois qu’en un mois normal, soit habituellement entre 1 200 et 1 500 milliards de livres », a indiqué à L’Orient-Le Jour une source proche du dossier. « Certaines banques ont surréagi à la décision de la BDL en annonçant des baisses généralisées des plafonds, ce qui a alimenté la polémique et poussé le secteur privé à se mobiliser jusqu’à l’accord de vendredi dernier », ajoute-t-il.

Le compromis trouvé entre la BDL et les banques – dont L’Orient-Le Jour a fourni certains éléments dans son édition de lundi – aurait bien été mis en œuvre, selon plusieurs sources bancaires qui ont indiqué avoir été notifiées par leur hiérarchie en interne que les plafonds de retrait réduits avaient été ramenés hier à leurs niveaux habituels.

Après avoir fait pression – avec un certain succès – pour que le secteur bancaire revienne sur sa décision de réduire les plafonds de retrait en livres, le secteur privé libanais est de nouveau monté au créneau hier pour demander cette fois la formation rapide d’un gouvernement capable de réformer le pays qui fait face à une crise économique marquée notamment par un assèchement...

commentaires (3)

Tout ce scénario est bien rôdé depuis avant même la crise. On pousse au désespoir pour que les libanais acceptent que n’importe qui prenne le pouvoir pourvu qu’ils aient à manger et à boire. Les libanais commencent à s’habituer à toutes leurs tortures aussi bien physiques que psychologiques donc ils arriveront à leur fin qui est d’achever le pays générée par une lassitude et une résignation généralisée et totale de tout le peuple. Pour gagner ils ont utilisé tous les moyens. Accuser, dénoncer fallacieusement des personnes honnêtes, diviser, pousser à la haine et aux meurtres, affamer et regarder faire en se faisant passé pour des vertueux blancs comme neige. Le comble c’est que l’opposition tarde à trouver une issue faute de plans cohérents, d’adhésion du peuple et de chefs courageux qui sont prêts à mourir pour sauver le pays. C’est facile à dire mais une liberté ça a un prix que les libanais ne sont plus prêts à payer tant ils ont donné. Alors les traitres profitent et continuent leurs meurtres à petit feu jusqu’à aboutir à leur but final qui sera de toute façon la mort de tout un pays et de ses citoyens résignés à se sacrifier pour ne pas revivre le cauchemar de la guerre. Certains libanais ne comprennent toujours pas qu’il y va de leur vie à tous et de leur liberté à commencer par les partisans des traitres qui refusent de former un bloc uni pour sauver leur pays et continuent à voir leurs compatriotes comme une menace alors qu’elle vient de leurs zaims.

Sissi zayyat

13 h 22, le 20 octobre 2020

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Commentaires (3)

  • Tout ce scénario est bien rôdé depuis avant même la crise. On pousse au désespoir pour que les libanais acceptent que n’importe qui prenne le pouvoir pourvu qu’ils aient à manger et à boire. Les libanais commencent à s’habituer à toutes leurs tortures aussi bien physiques que psychologiques donc ils arriveront à leur fin qui est d’achever le pays générée par une lassitude et une résignation généralisée et totale de tout le peuple. Pour gagner ils ont utilisé tous les moyens. Accuser, dénoncer fallacieusement des personnes honnêtes, diviser, pousser à la haine et aux meurtres, affamer et regarder faire en se faisant passé pour des vertueux blancs comme neige. Le comble c’est que l’opposition tarde à trouver une issue faute de plans cohérents, d’adhésion du peuple et de chefs courageux qui sont prêts à mourir pour sauver le pays. C’est facile à dire mais une liberté ça a un prix que les libanais ne sont plus prêts à payer tant ils ont donné. Alors les traitres profitent et continuent leurs meurtres à petit feu jusqu’à aboutir à leur but final qui sera de toute façon la mort de tout un pays et de ses citoyens résignés à se sacrifier pour ne pas revivre le cauchemar de la guerre. Certains libanais ne comprennent toujours pas qu’il y va de leur vie à tous et de leur liberté à commencer par les partisans des traitres qui refusent de former un bloc uni pour sauver leur pays et continuent à voir leurs compatriotes comme une menace alors qu’elle vient de leurs zaims.

    Sissi zayyat

    13 h 22, le 20 octobre 2020

  • etonnant cet article qui donne a peine qqs petites lignes au sujet des retraits en LL des banques qui quasiment TOUTES ont effectivement commence a les retreindre et non pas quelques banques, contrairement aux affirmations tranquillisantes de l'ABL -BIZARRE que l'OLJ ne le mentionne meme pas ici-

    Gaby SIOUFI

    10 h 31, le 20 octobre 2020

  • RIEN QU,UN GOUVERNEMENT MEME SI ABDO LE PRESIDE ET LES CLIQUES MAFIEUSES Y PARTICIPENT MESSIEURS LES INTELLIGENTS ? POUR SAUVER OU POUR ACHEVER L,EFFONDREMENT DU PAYS ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 23, le 20 octobre 2020

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