Beyrouth ville jolie
Beyrouth ville meurtrie
Tu es la plus belle demoiselle
De Beyrouth la nouvelle
Tes dirigeants sont très malheureux
D’avoir laissé le pouvoir à un monarque
Qui ne fait que s’occuper de ses cheveux
Pour finir par sombrer avec sa barque
Tes dirigeants sont voleurs et puants
Ils peuvent nous arracher la cervelle
La cuire au feu de bois en chantant
Nous sommes parvenus à l’irréel
Dans le jardin de Lucifer
Nos voleurs dorment la bouche ouverte
Pour ne pas rater, la nuit, une sucrière
Par un pays à l’État offerte
Ce n’est pas drôle de dire tout est fini
Ce n’est pas drôle de compter les gouttes de la pluie
Ce n’est pas drôle de ne regarder que ce qui vieillit
Ce n’est pas drôle de cacher la vérité en racontant sa vie
Quand je frappe du pied la terre
Sortent des milliers et des milliers de vers
Qui se ruent sur ce qui reste de vert
Et colonisent nos dirigeants pervers
Nos dirigeants affamés d’or et d’argent
N’ont laissé aucune pousse dans la prairie
Assoiffés de notre sang, confient à leurs agents
Le soin de le sucer jusqu’à la lie
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