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Politique - Liban

Saad Hariri s'engage à former un "gouvernement d'experts non partisans"

Près d'un an après la démission de son cabinet, le leader du Futur a été désigné Premier ministre par les voix de 65 députés.

Saad Hariri s'engage à former un

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s'adressant à la presse, jeudi 22 octobre 2020, à partir du palais de Baabda. ANWAR AMRO / AFP

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a été chargé jeudi de former le prochain gouvernement après avoir obtenu les voix de 65 sur les 118 députés (les deux députés Michel Murr et Talal Arslane s'étant absentés et huit députés ayant déjà démissionné) qui ont pris part aux consultations parlementaires contraignantes. Lors d'une brève allocution depuis le palais de Baabda, il s'est engagé à former un "gouvernement d'experts" en vue de mener des "réformes", en accord avec l'initiative française pour sortir le pays de son effondrement économique.

Il n’en demeure pas moins que la reconduction à la tête de l’exécutif de celui qui avait été poussé à la démission par le mouvement de contestation populaire, il y a un an, a un air de terrible déjà-vu. Une atmosphère que les tractations - qui s’annoncent ardues entre les partis traditionnels rejetés par une partie de la population - pour la formation du cabinet ne feront probablement que renforcer.

"Je remercie mes collègues députés, particulièrement ceux qui m'ont fait l'honneur de me nommer pour former un gouvernement d'experts non partisans, dont la mission est de mettre en œuvre les réformes économiques, financières et administratives dans le cadre de l'initiative française que les principaux blocs se sont engagés à soutenir ainsi que le cabinet qui va l'appliquer", a déclaré M. Hariri à l'issue d'un entretien avec le chef de l’État, Michel Aoun. "Je m'adresse aux Libanais qui souffrent des plus grandes difficultés jusqu'au désespoir : Je suis déterminé à respecter mes promesses envers eux, à œuvrer à enrayer l'effondrement qui menace notre économie, notre société et notre sécurité, à reconstruire ce que la terrible explosion du port de Beyrouth a détruit et m'attellerai d'abord à former rapidement un gouvernement car le temps presse et cette opportunité est l'unique et dernière opportunité pour notre pays bien-aimé", a conclu M. Hariri. Le Premier ministre désigné n'a d'ailleurs pas tardé à fixer à demain vendredi la date des consultations parlementaires non-contraignantes qu'il va mener, place de l'Etoile. Il s'est également entretenu par téléphone avec les ex-PM Sélim Hoss, Nagib Mikati, Fouad Siniora, Tammam Salam ainsi qu'avec le Premier ministre sortant Hassane Diab. Ils se sont accordés sur le fait de se limiter à des concertations téléphoniques pour "des raisons de sécurité", selon un communique publié par le bureau de presse du PM désigné. En réponse à une question sur son "optimisme", lors d'une discussion avec des journalistes quelques heures plus tard, M. Hariri a répondu : "Ce n'est que le début. Et si l'intérêt du Liban suppose une entente avec toutes les parties, il faut privilégier cet intérêt".

Saad Hariri, qui a déjà dirigé trois gouvernements, avait été poussé à la démission le 29 octobre 2019 par un mouvement de contestation inédit, lancé le 17 octobre de la même année, qui réclamait le départ de la classe politique inchangée depuis des décennies et accusée d'incompétence et de corruption. Le gouvernement qui avait pris la suite, dirigé par Hassane Diab, avait démissionné six jours après la double explosion du 4 août au port.

De gauche à droite : le président du Parlement, Nabih Berry, le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, jeudi au palais de Baabda. ANWAR AMRO / AFP / POOL

Qui a nommé Hariri ?
Aujourd'hui, près d'un an après sa démission, Saad Hariri a été désigné par les groupes parlementaires du Futur (18 députés), du mouvement Amal de Nabih Berry (17 députés), de la Rencontre démocratique du leader druze Walid Joumblatt (7 députés), du bloc des Marada de Sleimane Frangié (5 députés), du bloc du "Centre indépendant" de l'ex-PM Nagib Mikati (4 députés), du bloc des députés arméniens (3 députés). Il a aussi bénéficié des voix de l'ancien Premier ministre Tammam Salam, du numéro deux du Parlement, Elie Ferzli, et des députés indépendants Michel Daher, Edy Demirdjian et Nouhad Machnouk et Jihad Samad. A noter que Jean Talouzian, député de Beyrouth, s'est démarqué du bloc de la République forte (Forces libanaises) et s'est rendu seul à Baabda en tant que député indépendant pour nommer Saad Hariri. Pareil pour le député de la "Rencontre consultative" (sunnite prosyrien), Adnane Traboulsi, qui a fait cavalier seul et voté pour Saad Hariri contrairement à ses trois autres collègues. Le bloc du Parti syrien national social (PSNS) (3 députés) a lui aussi finalement désigné Saad Hariri alors que le chef de la formation avait annoncé la veille qu'elle ne nommerait personne.

Le Hezbollah coupe la poire en deux
Fait notable, les blocs et les députés indépendants n'ayant pas nommé le leader sunnite n'ont proposé aucun autre nom. Au moment de la désignation de Moustapha Adib, certains avaient nommé l'ancien ambassadeur du Liban aux Nations unies et juge à la Cour internationale de justice Nawaf Salam.

Ainsi, sans surprise, les députés du Courant patriotique libre, le parti fondé par Michel Aoun et dirigé par Gebran Bassil, ainsi que ceux des Forces libanaises de Samir Geagea, les deux principales formations politiques de la scène chrétienne, n'ont pas soutenu Saad Hariri, chaque bloc pour des considérations différentes. Rappelons que les consultations, prévues initialement jeudi dernier, avaient été ajournées in extremis par le chef de l'Etat dans l'espoir de trouver un plus large consensus, notamment avec les principaux chefs de file chrétiens. Ce dernier avait appelé mercredi les députés à "réfléchir sérieusement aux conséquences" de leur choix dans la désignation du futur président du Conseil, assurant qu'il allait assumer ses responsabilités dans ce processus, ainsi que celui de la formation du gouvernement dans un message à peine voilé à Saad Hariri.

Le bloc du Hezbollah a, lui, décidé de ne nommer personne dans un double objectif de ne pas entrer en confrontation avec son allié chrétien du CPL, avec lequel les relations se sont refroidies, tout en laissant la voie libre à Saad Hariri, le candidat numéro un du parti chiite pour diriger un gouvernement en cette période. Ainsi, le chef du bloc, Mohammad Raad, a insisté sur l'importance de "préserver le climat positif afin d'élargir l'entente nationale".

L'optimisme de Berry
A l'issue d'un entretien à Baabda avec MM. Aoun et Hariri, tout de suite après la désignation de ce dernier, le président de la Chambre, Nabih Berry, a lui aussi voulu être positif : "Une ambiance d'optimisme a réuni le président et le Premier ministre désigné et sera de même à l'avenir entre le Futur et le CPL", a-t-il déclaré. M. Berry a également déclaré que la formation du gouvernement sera "plus rapide que prévu".

Le président du Parlement, Nabih Berry, s'adressant aux journalistes à l'issue d'un entretien avec le président Michle Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri. ANWAR AMRO / AFP

Deux fois Premier ministre et proche de la France, M. Hariri avait lancé il y a dix jours des concertations auprès des principales forces politiques pour les sonder sur leur engagement envers l'initiative française lancée pour tenter de sortir le pays de sa crise économique et sociale sans précédent, amplifiée par l'explosion dévastatrice au port. Lors de sa deuxième visite à Beyrouth début septembre, Emmanuel Macron avait en effet appelé les forces politiques à former un gouvernement de "mission" le plus rapidement possible pour enclencher des réformes et ainsi débloquer des aides internationales cruciales. Le processus de formation d'un tel cabinet, initié par Moustapha Adib qui s'est finalement récusé fin septembre, avait été principalement entravé par l'insistance du tandem Hezbollah-Amal à nommer les ministres chiites, notamment pour le portefeuille des Finances. Ce qui pousse plusieurs observateurs à dire que pour Saad Hariri, le problème reste entier. Comment former un gouvernement respectant les points principaux de la feuille de route française et impliquant en même temps les blocs qui ne se sont pas départis de leurs vieilles habitudes, chacun détenant un pouvoir d’obstruction qu’il est décidé à manier jusqu’à obtenir gain de cause ?

C'est dans ce contexte d'incertitude que Paris a de nouveau tiré la sonnette d'alarme à la veille de la désignation de Saad Hariri. "Plus on tarde, plus le bateau coule. Il n'y a plus beaucoup de temps pour réagir. Si le Liban ne mène pas les réformes qu'il convient de mener, alors c'est le pays lui-même qui risque la dislocation", a averti le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian.

Le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a été chargé jeudi de former le prochain gouvernement après avoir obtenu les voix de 65 sur les 118 députés (les deux députés Michel Murr et Talal Arslane s'étant absentés et huit députés ayant déjà démissionné) qui ont pris part aux consultations parlementaires contraignantes. Lors d'une brève allocution depuis le palais de Baabda, il...

commentaires (21)

Saad Hariri s'engage à former un "gouvernement d'experts non partisans"! Comment cela? Il a déjà accepté que le ministre des finances soit un chiite et qu'il soit nommé par le duo Amal-Hezbollah ainsi que tous les ministres de cette confession! Son premier discours, un mensonge gros comme une maison augure mal de la suite.

Yves Prevost

07 h 53, le 23 octobre 2020

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Commentaires (21)

  • Saad Hariri s'engage à former un "gouvernement d'experts non partisans"! Comment cela? Il a déjà accepté que le ministre des finances soit un chiite et qu'il soit nommé par le duo Amal-Hezbollah ainsi que tous les ministres de cette confession! Son premier discours, un mensonge gros comme une maison augure mal de la suite.

    Yves Prevost

    07 h 53, le 23 octobre 2020

  • «Je remercie mes collègues députés, particulièrement ceux qui m'ont fait l'honneur de me nommer...» disait-il... Honneur de le nommer ou honneur d'avoir avalisé un fait accompli, résultat de je-ne-sais-quelle-magouille-intrene-dont seuls CES politiciens en sont champions!!! Vous verrez, il y aura des nommés «soit-disant technocrates» officiellement non imposés par les empêcheurs-de-tourner-en-rond, que nous connaissons, ceux-là même qui auraient déjà imposés leurs ministres à notre vaillant nouveau 1er ministre... Qui donc rira sous sa cape?

    Christian Samman

    22 h 59, le 22 octobre 2020

  • On connaît la rengaine, les ambiances d'optimismes et le presque apparition d'un gouvernement suivi de douches froides et de revendications mercantiles. On connaît bien aussi les ententes qui ne durent qu'un jour. Un pas en avant et 100 pas en arrière et toujours les mêmes misères.

    Zeidan

    21 h 32, le 22 octobre 2020

  • HARIRA BIEN QUI RIRA LE DERNIER ! LE CHAMP DE MANOEUVRE DE HARIRI EST IMMENSE ET JE PENSE QUE LE SEUL POINT QUI LUI A ETE D'EVITER D'ABORDER EST LE DOSSIER DU PORT. POUR LA SUITE PERSONNE NE VEUT SE MOUILLER A PART LUI ALORS JETONS NOUS TOUS DANS LA BATAILLE AVEC LUI ET ARRETONS DE CRITIQUER CAR NOUS N AVONS PAS D'AUTRE CHOIX .

    PROFIL BAS

    19 h 53, le 22 octobre 2020

  • DEUX DES MOUSQUE-TERRES AVEC DARTA-GNAN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 45, le 22 octobre 2020

  • Étant donné que le futur ministère sera formé d'experts et de spécialistes indépendants, il est évident que Saad Hariri ne devrait pas intégrer Gebran Bassil qui à ma connaissance n'est expert en rien, qu'il ne doit pas le nommer aux Affaires Étrangères afin qu'il ne retransforme pas le Palais Bustros en bureau électoral pour le CPL.

    Un Libanais

    19 h 11, le 22 octobre 2020

  • Le Liban est jusqu'à présent, attaché à la raison démocratique et non confessionnelle. Arrêter les préjugés de dissensions, et voir l'intérêt des gens et non celui des partis de toutes confessions, que les révoltés ont déjà rejetés.

    Esber

    17 h 37, le 22 octobre 2020

  • Sans les deux blocs chrétiens qui ont refusé de nommer M.Hariri le pays pourra-t-il voler d 'une aile ?

    Antoine Sabbagha

    16 h 59, le 22 octobre 2020

  • Bonne chance à un nouveau gouvernement , malgré les difficultés accumulées. Surtout des spécialistes indépendants, de toutes les appartenances, non politiquement, mais, moralement, pour convaincre les réticents, de la nécessité et de l'urgence du plan de réformes, pour le sauvetage des gens, qui sont achevés par le cumul des catastrophes. Rien ne prime actuellement, l'action intelligente d'une équipe qui donne confiance rapidement aux libanais et aux organisations internationales, prêtes à aider.

    Esber

    16 h 17, le 22 octobre 2020

  • FORMER UN CABINET D,EXPERTS NON PARTISANS... J,AURAIS AIME LIRE INDEPENDANTS. LES LIBANAIS COMPTENT SUR VOUS POUR SORTIR LE PAYS DU GOUFFRE OU CPL ET MERCENAIRES L,ONT MIS. SURTOUT MONTREZ-VOUS FERME ET NE PLIEZ PAS AUX INTIMIDATIONS DES UNS ET AUX MENACES DES AUTRES. YIALLA AU TRAVAIL ET AU RESPECT DES ENGAGEMENTS PRIS A LA CEDRE ET DEVANT LE PRESIDENT MACRON POUR QUE LES AIDES ET LES INVESTISSEMENTS AFFLUENT SUR LE PAYS POUR LE BIEN DE TOUS LES LIBANAIS ET SURTOUT POUR LES DEPOSANTS DANS LES BANQUES DONT LES ECONOMIES SONT SEQUESTREES DEPUIS UN AN PLUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 24, le 22 octobre 2020

  • Un an après on revient au point de départ. Un an de perdu pendant lequel le pays n'a fait que s'effondrer chaque jour un peu plus. Le Hezbollah n'a pas nommé Hariri pour dire ensuite que le gouvernement à venir n'est pas le sien mais comment compte-t-il nous le faire croire alors qu'il a obtenu le privilège exorbitant et anticonstitutionnel de nommer des ministres, dont celui des finances ?

    Yves Prevost

    15 h 07, le 22 octobre 2020

  • Que pourrait on attendre d'un homme politique ayant échoué à trois reprises dans cette entreprise de premier ministre auparavant , indépendamment de la sympathie qu'il peut susciter auprès des dirigeants étrangers.... En 2012, suite à la démission de douze ministres il cédera sa place.. En novembre 2017 il est "démissionné" par les saoudiens puis remis en selle par la France.. et enfin suite à une politique désastreuse et sous la pression populaire li démissionne en 2019. Est il en mesure de sortir de son "chapeau" des mesures afin de regagner la confiance de la communauté internationale d'autant qu'il ne jouit pas d'une majorité au sein même du pays, entre les FL qui, même si le timing n'est pas idéal, préconisent le boycott, le parti du gendre qui frémit à l'annonce d'éventuels audit concernant le ministère de l'énergie, le hezbollah qui soutient mais s'abstient ... et surtout les inévitables écueils à venir quant à la composition du gouvernement à venir.

    C…

    14 h 41, le 22 octobre 2020

  • Nouvelle perte de temps inutiles...

    Pierre Hadjigeorgiou

    14 h 39, le 22 octobre 2020

  • Une clique de politiciens sangsues! ....nous sommes targués par l'espoir d'une thawra mais faisons face à un trépas pénible et douloureux...je ramasse les quelques fleurs survivant ce dépotoirs qu'est devenu le Liban pour les étaler sur cette tombe qu'est devenu le pays!

    Wlek Sanferlou

    14 h 27, le 22 octobre 2020

  • Hariri qui revient au poste de 1er ministre, c’est aussi aberrant que de remettre Hassan Khalil aux finances, ou Gebran Bassil à l’énergie ou aux affaires étranges...

    Gros Gnon

    14 h 23, le 22 octobre 2020

  • Une classe politique qui a échoué a tous les niveaux se renouvelle elle meme sans cesse. Encore et toujours, elle ramène les memes personnes au pouvoir responsable de l'effondrement... ou bien personne!!! Malheureusement, rien ne peut changer avant de nouvelles elections legislatives.

    Hanna Philipe

    14 h 21, le 22 octobre 2020

  • Maintenant nous pouvons être sûrs et certains que la formation du gouvernement n'aura pas lieu sans beaucoup de fil à retordre que les puissances pro-sionistes verront se dresser devant elles ... Place a la diplomatie et à l'espionnage américain

    Chucri Abboud

    14 h 09, le 22 octobre 2020

  • Et après ? le néant et le marchandage habituel pour que chacun puisse piller tranquillement.

    Zeidan

    14 h 05, le 22 octobre 2020

  • Juste lamentable système politique libanais. A quand la fin du systeme confessionnel politique source de toutes les corruptions ? On devrait proposer un referendum national pour ou contre ce systeme confessionnel et pour un état laïc ( au niveau politique ) qui respecterait en meme temps les différentes confessions libanaises et limiterait leur interference dans le champs politique.

    nabil zorkot

    13 h 58, le 22 octobre 2020

  • Quel bonheur! Je ne sais pas comment cacher ma joie! Saad Hariri a réussi dans tout ce qu’il a entrepris. Saudi Oger a déposé le bilan. Les gouvernements qu’il a précédemment présidés ont gagnés tous les concours d’incompétence et on fait exploser la dette publique. Il avait accusé le régime syrien d’avoir assassiné son père et il s’est rendu par la suite faire la bise à Bachar. Il était un des leaders du formidable mouvement du 14 mars qu’il a inévitablement effrité par la suite.

    Lecteur excédé par la censure

    13 h 46, le 22 octobre 2020

  • Sérieux? 69 députés libanais l'ont nommé ou la coalition USA, France, Iran, Arabie saoudite? Ouf! ça en fait du monde, évidemment pour des raisons respectives parfois opposées. Quelle honte! Le Liban figure-t-il encore sur la carte du Proche-Orient ou doit-on le situer parmi les producteurs de bananes. C'est à pleurer de dépit et de rage

    GAF

    13 h 42, le 22 octobre 2020

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