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Monde - Conflit

Moscou réclame une application « stricte » de la trêve au Haut-Karabakh

Les affrontements se poursuivaient hier entre séparatistes et armée azérie.

Moscou réclame une application « stricte » de la trêve au Haut-Karabakh

Un missile BM-30 Smerch qui n’a pas explosé aux alentours de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, hier. Aris Messinis/AFP

Séparatistes arméniens du Haut-Karabakh et armée azerbaïdjanaise s’affrontaient toujours hier, en violation d’une trêve humanitaire négociée sous l’égide de la Russie, qui a appelé les belligérants à enfin respecter « strictement » le cessez-le-feu.

Le ministre arménien des Affaires étrangères était lui à Moscou lundi pour une rencontre avec le médiateur historique du conflit, le groupe de Minsk de l’OSCE coprésidé par la Russie, la France et les États-Unis. Son homologue azéri avait participé à une réunion similaire la semaine passée à Genève.

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, recevant son homologue arménien, a lui appelé à ce que la trêve censée être en vigueur depuis samedi midi soit « strictement observée par les deux parties ». Malgré la poursuite des combats, il a néanmoins estimé que les « efforts n’étaient pas vains » et appelé à la création d’un mécanisme de vérification du respect du cessez-le-feu, alors que séparatistes et Azéris se rejettent la responsabilité des hostilités. Des « consultations » sont en cours à ce sujet, selon le ministre arménien, notamment avec la Croix-Rouge.

Les deux camps ont aussi échoué jusqu’ici à procéder aux échanges de prisonniers et de corps prévus par l’accord de trêve.

Malgré l’échec de près de trois décennies de médiation, les diplomates russes, américains et français en charge du dossier veulent convaincre Arméniens et Azéris de revenir aux négociations sur le statut du Haut-Karabakh, et de mettre un terme aux combats en cours, les plus meurtriers depuis 1994.

L’Iran appelle à la retenue

Depuis Stepanakert, capitale séparatiste, on pouvait entendre dans la matinée hier les tirs d’artillerie provenant du sud-ouest de la république autoproclamée. Mais contrairement aux nuits précédentes, la ville a été épargnée par les bombardements.

En Azerbaïdjan, on entendait le bruit sourd de l’artillerie depuis le district de Terter, situé au nord-est du Karabakh. Les bombardements ont commencé dans la matinée et se sont intensifiés en fin d’après-midi.

Après l’Union européenne et le pape dimanche, l’Iran, pays frontalier des belligérants, a « regretté les violations du cessez-le-feu » et appelé hier « les deux parties à la retenue ».

Comme à leur habitude depuis la reprise des combats le 27 septembre, les belligérants se rejetaient la responsabilité des combats et revendiquaient des succès sur le champ de bataille, invérifiables de source indépendante. La réalité sur le terrain restait donc floue.

Le ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan a affirmé hier sur Twitter que les forces séparatistes bombardaient les districts de Goranboy, Terter et Agdam et qu’elles étaient « exténuées » et en retraite dans la région de Hadrout. Le centre d’information du gouvernement arménien a lui assuré que l’armée azérie avait été repoussée et qu’elle a subi « de lourdes pertes humaines et en équipement militaire ».

500 morts

Le Haut-Karabakh, territoire majoritairement peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre ayant fait 30 000 morts dans les années 1990. Bakou accuse depuis l’Arménie d’occuper son territoire, et les heurts armés y sont réguliers. Les combats qui opposent depuis le 27 septembre les troupes séparatistes, soutenues par l’Arménie, et l’Azerbaïdjan sont cependant les plus graves depuis le cessez-le-feu de 1994.

Près de 500 morts ont été comptabilisés, dont une soixantaine de civils, un bilan qui pourrait être en réalité bien plus lourd, l’Azerbaïdjan n’ayant pas révélé le nombre de ses militaires tués.

L’Azerbaïdjan, qui a dépensé sans compter en armement ces dernières années et dispose du soutien de la Turquie, a prévenu que ses opérations militaires ne cesseront définitivement qu’en cas de retrait arménien du Haut-Karabakh. Hier encore, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a souligné lors de l’entretien avec son homologue russe Sergueï Choïgou la nécessité pour l’Arménie, « qui a attaqué des zones civiles en violation du cessez-le-feu, de mettre fin à ses attaques et de se retirer des territoires qu’elle occupe », a indiqué le ministère turc de la Défense dans un communiqué.

La crainte de la communauté internationale est de voir ce conflit s’internationaliser, Ankara encourageant Bakou à l’offensive et Moscou étant lié par un traité militaire à Erevan. La Turquie est en outre accusée d’avoir envoyé des combattants proturcs de Syrie se battre aux côtés des Azéris, ce que Bakou dément.

Source : AFP

Séparatistes arméniens du Haut-Karabakh et armée azerbaïdjanaise s’affrontaient toujours hier, en violation d’une trêve humanitaire négociée sous l’égide de la Russie, qui a appelé les belligérants à enfin respecter « strictement » le cessez-le-feu.Le ministre arménien des Affaires étrangères était lui à Moscou lundi pour une rencontre avec le médiateur...
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