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Culture - Festival

Le REEF en virtuel et en plein air à Bisri

Les Rencontres environnementales et filmiques 2020 se dérouleront cette année du 8 au 21 octobre sur une plate-forme virtuelle, avec deux jours de projection en plein air dans la vallée de Bisri.

Le REEF en virtuel et en plein air à Bisri

Une image du documentaire « Once upon a time in Venezuela » d’Anabel Rodriguez. Photo DR

Après le succès de la première édition des Rencontres environnementales et filmiques (REEF) en 2019, les organisateurs du festival se sont efforcés de relever les défis d’une seconde édition en brisant toutes les contraintes. Ils ont ainsi créé un nouveau format, en adaptant les enjeux urgents de l’actualité, dont le Covid-19, à la générosité de la nature en temps de crise économique, et à la lutte pour sauver la vallée de Bisri contre la construction d’un barrage controversé.

Repenser la vie rurale

« L’idée première était de lancer REEF 2020 dans la magnanerie de Kobayate et d’organiser des projections en plein air, des conférences et des activités environnementales, ainsi qu’une journée dans la nature visant à introduire la formation “Comment se nourrir par la nature” (sliq en arabe) qui devait durer un an, confient Éliane Raheb et Antoine Daher, organisateurs de l’événement. Cependant, la propagation du Covid-19 à Kobayate, rendant impossible tout rassemblement, modifiera le parcours du festival. »

Cette année, REEF se déroulera donc à la fois sur la plate-forme virtuelle de aflamuna.online qui était lancée au début de la pandémie par Beirut D.C. et pendant deux jours en plein air dans la vallée de Bisri en respectant la distanciation physique.

Une table ronde intitulée « La victoire de Bisri, et après ? » réunira les habitants de la région, experts et militants opposés à la construction du barrage, tandis que le film al-Marj (La vallée) de Mohammad Sabbah sera diffusé à la suite du débat.

Un appel à compétition avait été lancé comprenant des courts-métrages traitant de l’impact de la pandémie de coronavirus sur notre vie et sur la nature. REEF a retenu 20 films qui seront projetés sur aflamuna, avec une remise de prix dont un du public.

« La pandémie du coronavirus et la crise qui a suivi nous ont tous poussés à repenser toute notre perception du monde et, plus particulièrement, notre relation à l’environnement et à la nature, affirment les organisateurs. Nous avons lancé un concours auprès de la jeunesse libanaise, leur demandant de créer des courts-métrages traduisant leurs émotions et leurs réflexions sur la crise sur les thèmes suivants : “Portraits de la vie rurale”, “La terre comme espace politique” et “Repenser le monde”. Les portraits de la vie rurale portent sur la manière dont vivent les gens dans les espaces ruraux du monde entier en temps de crise, de lutte économique contre le néolibéralisme et d’épuisement des opportunités. Qui part ? Qui reste ? À quel prix ? Des histoires qui proviennent du Liban, de l’Algérie, du Maroc, de la Palestine, d’Iran, de la Macédoine et de l’Italie sur des femmes, des hommes, des enfants et des personnes âgées uniques qui défient tout et tout le monde, pour le simple droit de rester et d’exister. »


L’affiche du festival Reef 2020.


L’attachement à la terre

« La terre comme espace politique » sera la seconde thématique abordée. « Alors que nous célébrons le premier anniversaire du soulèvement du 17 octobre, nous présentons un programme cinématographique qui met en lumière la lutte politique pour et à travers la Terre, précisent les organisateurs. Quelles batailles les gens mènent-ils pour préserver leurs terres et lutter pour leurs droits ?

Qu’ont-ils réalisé ? Qu’ont-ils perdu ?

Nous avons choisi des histoires (du Liban, de la Palestine, de la Tunisie, de l’Égypte, du Sahara et du Venezuela), qui dépeignent des groupes de personnes défiant l’oppression et la corruption afin de retrouver un peu de justice et de dignité. »

Enfin sous le thème « Repenser le monde », « les courts-métrages s’interrogent sur les alternatives économiques, environnementales et de style de vie à notre disposition, alors que nous aspirons à un monde meilleur et plus humain. Deux films suisses ont été choisis pour nous inspirer à réinventer le monde tel que nous le connaissons », concluent Éliane Raheb et Antoine Daher qui tiennent également à exprimer leur reconnaissance envers le Tripoli Film Festival, AFAC, Legal Agenda, l’Institut français du Liban, l’ambassade de Suisse au Liban, Polish Aid, la campagne Save the Bisri Valley et la télévision locale de Kobayate Citycable pour leur soutien indéfectible à cet événement.

À signaler que le jury composé de la chanteuse Rima Khcheich, de l’actrice Carole Abboud et du cinéaste Ahmad Ghossein décernera deux prix, le troisième étant octroyé par le public qui votera sur la plate-forme www.aflamuna.online entre le 8 et le 14 octobre.

Carte d’identité de REEF

REEF, ou Rencontres environnementales et filmiques, est le premier festival du genre au Liban et dans le monde arabe, qui soit dédié à la vie rurale et à ses représentations. Cet événement a été créé à Kobayate, dans le Akkar, au nord du Liban. Celle-ci est une des régions les plus reculées du pays, multiconfessionnelle et multiethnique, comptant plus de 400 000 personnes. Pourtant, cette vaste contrée reste, à ce jour, dépourvue de toute activité cinématographique. À travers la projection de films du monde entier, une formation de courts-métrages, des débats et la découverte des ressources environnementales et du patrimoine culturel du Akkar, REEF, organisé par le conseil de l’environnement de Kobayate, en collaboration avec l’association culturelle Beirut D.C., se sert du pouvoir de l’art et du cinéma afin d’explorer la diversité de cette région et tout ce que son milieu rural a à offrir.

Programme du festival

Ce que l’on peut voir sur aflamuna.online du 8 au 21 octobre :

– « 20 courts-métrages » faits par 20 réalisateurs sur le thème du Covid-19/Liban

– Ard bayye (La terre de mon père) de Muriel Aboul Rouss/Liban

– Al-Marj (La vallée) de Mohammad Sabbah/Liban

– Mayyel ya ghzayyel (Ceux qui restent) de Éliane Raheb/Liban

– Roshmia de Selim Abou Jabal/Palestine

– Moug (Vagues) de Ahmad Nour/Égypte

– The Wanted 18 de Amer Chomali et Paul Cowan/Palestine

– Maudit soit le phosphate de Sami Tlili/Tunisie

– Samir in the dust de Mohammad Ouzine/Algérie-France

– Turtles do not die of old age de Sami Mermer et Hind Benchekroun/Maroc

– Hamada de Eloy Seren/Espagne

– Beloved de Yasir Talibi/Iran

– Honeyland de Ljubomir Stefanov et Tamara Kotevska/Macédoine du Nord. À confirmer

– Noci Sonanti de Damiano Giacomelli et Lorenzo Raponi/Italie

– Once upon a time in Venezuela d’Anabel Rodriguez/Venezuela

– Demain Genève de Gregory Chollet et Élisabeth Fernandes/Suisse

– Frugale nature de Carole Messmer/Suisse.


Après le succès de la première édition des Rencontres environnementales et filmiques (REEF) en 2019, les organisateurs du festival se sont efforcés de relever les défis d’une seconde édition en brisant toutes les contraintes. Ils ont ainsi créé un nouveau format, en adaptant les enjeux urgents de l’actualité, dont le Covid-19, à la générosité de la nature en temps de crise...

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