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Société - Coronavirus au Liban

Hassan met en garde contre un "scénario à l'européenne"

Le bouclage localisé constitue "la dernière chance", selon le ministre sortant de la Santé.

Hassan met en garde contre un

Du personnel sanitaire faisant passer des tests de dépistage à Denniyé, au Liban-Nord, le 5 octobre 2020. Photo ANI

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a estimé lundi que le bouclage localisé instauré au Liban depuis dimanche constitue "la dernière chance" pour le pays de faire baisser le taux de contaminations au coronavirus afin d'éviter un scénario dramatique "à l'européenne, soulignant que le pays avait atteint le "pic" en ce qui concerne le nombre de cas quotidiens et de décès

"Le taux de contamination au Liban atteint chaque semaine les 120 cas pour 100.000 habitants, ce qui est considéré comme un pic nous rapprochant des scénarios européens", a averti lundi Hamad Hassan, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue d'une réunion du comité scientifique en charge du suivi de la pandémie au Liban. A titre de comparaison, le taux d'incidence à Paris dépasse les 250 cas pour 100.000 habitants, selon des statistiques officielles. Selon M. Hassan, le taux de mortalité au Liban a atteint "un pic" de 1,2% et ce chiffre ne doit pas être "pris à la légère". Les pays d'Europe avaient été confrontés dès mars à des bilans dépassant chaque jour les milliers de nouveaux cas, avec parfois des centaines de décès, mais le Liban avait, lui, réussi dans un premier temps à juguler l'épidémie grâce à un confinement largement respecté. "Ces deux semaines sont l'opportunité de faire baisser le nombre de contaminations" et d'éviter un scénario du pire, a déclaré M. Hassan. "La décision de boucler partiellement certaines régions est audacieuse, mais elle constitue la dernière chance" de faire changer la tendance, a-t-il ajouté.

Le bilan des premiers jours du reconfinement d'une centaine de localités reste mitigé lundi, certaines régions s'étant bien conformées aux instructions du ministère de l'Intérieur tandis que d'autres en ont totalement ignoré les dispositions. Selon cette décision, les habitants des 111 localités concernées sont appelés à rester chez eux, à ne pas circuler ou se mêler à d’autres personnes et à porter le masque lorsqu’ils sont obligés de sortir. Tout au long de cette période, toutes les institutions publiques et sociétés privées de ces villes et villages devront fermer leurs portes. De même, les événements sociaux, les fêtes et les rassemblements seront interdits. Le ministère de la Santé lance par ailleurs des campagnes de tests de dépistage dans ces localités. Dans les localités bouclées des environs de Saïda (Sud), le confinement n'était pas à "100 %" respecté lundi, selon notre correspondant local Mountasser Abdallah. La majorité des commerces et institutions ont ainsi ouvert leurs portes et la circulation était quasiment normale. 

"Irresponsabilité" des hôpitaux privés
Le ministre sortant a en outre insisté sur l'importance de l'ouverture de centres de quarantaine dans les différentes régions, afin d'isoler tous les cas positifs. Cette initiative avait été annoncée à plusieurs reprises, dans différentes zones du pays, mais peine à voir le jour. Il a par ailleurs demandé à la Croix Rouge libanaise de transporter les patients atteints du Covid-19 dans les hôpitaux les plus proches, d'où ils seront éventuellement transférés vers des hôpitaux "spécialisés" pour accueillir les personnes contaminées. "Quinze hôpitaux gouvernementaux sur trente-trois accueillent des patients atteints du Covid-19, alors que seuls quinze établissements privés sur 130 le font", a-t-il encore fustigé, voyant là "un manquement" et une volonté "d'échapper à la responsabilité". Ces derniers jours, les hôpitaux du Liban arrivant à capacité, de nombreux malades ont rencontré des difficultés à se faire hospitaliser et, dimanche, M. Hassan avait exhorté les établissements hospitaliers privés à s'équiper pour accueillir les patients dans des unités spéciales.

De son côté, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a confirmé que le Liban se dirigeait vers un scénario à l'européenne alors que 10% des tests réalisés en ce moment dans le pays sont positifs. "En réalité, nous nous dirigeons vers un scénario libanais, pas à l'italienne ou à l'espagnole", a-t-il prévenu à l'issue d'une réunion de la commission. M. Araji a également déploré que les contrevenants au respect des mesures barrières, notamment le port du masque, ne soient pas sanctionnés, appelant dans ce cadre les ministères de l'Intérieur, du Tourisme, du Travail et de l'Industrie à agir.

Les autorités craignent que le secteur médical ne soit rapidement débordé par l'afflux de patients, d'autant que trois hôpitaux de Beyrouth ont été mis hors service par l'explosion de Beyrouth, le 4 août dernier. "De nombreux hôpitaux ont atteint leur pleine capacité", a averti ce weekend sur son compte Twitter le docteur Firas Abiad, à la tête de l'hôpital public Rafic Hariri, principal établissement mobilisé dans la lutte contre le Covid-19. "De nombreux patients ont été contraints de rester aux urgences ou de parcourir de longues distances pour trouver un lit en soins intensifs", a-t-il ajouté.

Le bilan du jour
Le pays a enregistré 1.175 nouveaux cas de Covid-19 (dont 15 en provenance de l'étranger) et huit décès supplémentaires au cours des dernières 24 heures, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi. Le nombre de cas cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban est désormais de 45.657 dont 414 personnes sont décédées. Au total, 20.243 patients se sont rétablis, alors que 624 personnes sont encore hospitalisées, dont 167 en soins intensifs.

Le porte-parole de la Force intérimaire de l'ONU, Andrea Tenenti, a dans ce cadre indiqué à l'Agence nationale d'information que les 88 Casques bleus qui ont été testés positifs au coronavirus à la mi-septembre, au Liban-Sud, se sont rétablis. 

Concernant par ailleurs la propagation du virus dans les prisons du pays, où des centaines de cas avaient été confirmés ces dernières semaines, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont démenti lundi le décès d'un détenu de Roumieh des suites de cette maladie. "Les informations concernant le décès d'un détenu du bâtiment D de Roumieh suite à sa contamination au coronavirus sont erronées. Cette personne avait été hospitalisée le 30 août, avant la propagation du virus dans la prison, afin d'être soigné pour une maladie cardiovasculaire. Il n'y a jusqu'à présent pas de cas de coronavirus dans le bâtiment D", ont souligné les FSI dans un communiqué. 

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a estimé lundi que le bouclage localisé instauré au Liban depuis dimanche constitue "la dernière chance" pour le pays de faire baisser le taux de contaminations au coronavirus afin d'éviter un scénario dramatique "à l'européenne, soulignant que le pays avait atteint le "pic" en ce qui concerne le nombre de cas quotidiens et de décès"Le...

commentaires (3)

Il y a plusieurs scenarios 'europeens'. L'Europe est assez diverse ... et il n'y pas de scenario uniforme (heureusement).

Stes David

20 h 39, le 05 octobre 2020

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Commentaires (3)

  • Il y a plusieurs scenarios 'europeens'. L'Europe est assez diverse ... et il n'y pas de scenario uniforme (heureusement).

    Stes David

    20 h 39, le 05 octobre 2020

  • RESPONSABLES INCOMPETENTS. CITOYENS M,ENFOUTISTES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 13, le 05 octobre 2020

  • Il était évident que le jeu de yoyo du ministre de la santé d’ouvrier 2 jours pour refermer 3. Puis une semaine de confinement puis relâche ne servait à rien d’autre que de propager le virus et enquiquiner les  Libanais qui ont fini par ne plus croire en rien et avec ses décisions irresponsables il faut croire que c’était le but.

    Sissi zayyat

    17 h 58, le 05 octobre 2020

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