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Monde - Conflit au Karabakh

Au moins 23 morts, Poutine appelle à la fin des affrontements

Le Premier ministre arménien accuse son ennemi historique d'avoir "déclaré la guerre au peuple arménien", tandis que le président azerbaïdjanais dénonce une "agression" arménienne qu'il a promis de "vaincre".

Des chars azéris lors d'affrontements avec des séparatistes arméniens, le 27 septembre 2020 dans la région du Nagorny Karabakh. AFP PHOTO / Armenian Defence Ministry

L'Arménie et l'Azerbaïdjan étaient au bord de la guerre dimanche après de nouveaux combats ayant fait au moins 23 morts et une centaine de blessés entre les forces azerbaïdjanaises et la région séparatiste du Nagorny Karabakh, soutenue par Erevan.

Alors que Moscou, qui livre des armes aux deux pays, fait office d'arbitre dans la région, le président russe Vladimir Poutine a appelé à tout mettre en œuvre "pour éviter une escalade" et à "mettre fin aux hostilités", les pires dans cette zone disputée depuis avril 2016, lorsque 110 personnes avaient été tuées.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a lui appelé "avec fermeté les parties à cesser immédiatement les combats, engager une désescalade des tensions et revenir sans délai à des négociations significatives".

Les belligérants se rejetaient la responsabilité des combats. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a accusé son ennemi historique d'avoir "déclaré la guerre au peuple arménien", tandis que le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev a lui dénoncé une "agression" arménienne qu'il a promis de "vaincre".

Dimanche, au moins 16 militaires séparatistes sont morts, et plus d'une centaine blessés, selon les autorités du Nagorny Karabakh. Les hostilités ont également fait des victimes civiles. Erevan a annoncé la mort d'une femme et d'un enfant, tandis que Bakou a annoncé celle d'une famille azerbaïdjanaise de cinq personnes. Le ministère arménien de la Défense, a affirmé qu'"environ 200 militaires azerbaïdjanais sont morts (...) et 30 blindés et 20 drones détruits". Ces affirmations étaient invérifiables de source indépendante et l'Azerbaïdjan n'a pas communiqué sur ses pertes militaires.

Tensions régionales 
Un conflit majeur impliquant l'Azerbaïdjan, proche d'Ankara, et l'Arménie, proche de Moscou, pourrait entraîner l'intervention des puissances rivales dans la région du Caucase, la Russie et la Turquie. Les affrontements autour du Nagorny Karabakh, qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan avec le soutien arménien, nourrissent les tensions régionales depuis plus de 30 ans.

Le Premier ministre arménien a dénoncé dès dimanche une "ingérence" turque dans le conflit, le président turc Recep Tayyip Erdogan ayant promis d'aider Bakou "avec tous (ses) moyens" face à "l'agression" de l'Arménie.
Dans la foulée de Moscou, La France, médiatrice du conflit avec la Russie et les Etats-Unis dans le cadre du Groupe de Minsk, a appelé à cesser les hostilités, de même que Bruxelles et Berlin.

Aucun des deux camps n'a donné d'explication détaillée pour cette flambée de violence, chacun affirmant avoir répliqué aux provocations de l'autre. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé avoir conquis une demi-douzaine de villages sous contrôle arménien lors des combats dimanche, des informations démenties par Erevan. Bakou a également dit s'être emparé d'une hauteur stratégique dans le Karabakh. Là aussi, cette prise n'était pas confirmée de source indépendante ou arménienne.

Les deux camps diffusaient par ailleurs des images des destructions infligées à l'ennemi. Erevan a publié notamment des images de chars adverses en flammes, quand l'armée azerbaïdjanaise diffusaient celles montrant, depuis les airs, la destruction de trois engins militaires. Et l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont déclaré la loi martiale, Erevan décrétant même la mobilisation générale. A Bakou et dans d'autres grandes villes azerbaïdjanaises, un couvre-feu nocturne a été ordonné. Dans le centre-ville de la capitale arménienne, une poignée de volontaires se sont rassemblés dimanche après-midi pour partir au front, certains vêtus de treillis.
"Nous nous attendions à ce que l'Azerbaïdjan commence une guerre, ces derniers temps, ils en parlaient tout le temps avec leur rhétorique guerrière. Et nous on s'est rassemblé ici pour aider, aller soutenir notre armée", a raconté l'un de ces volontaires, Grigor Barekian, 29 ans.

Un "conflit négligé" 
Le Nagorny Karabakh a été le théâtre d'une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts, et depuis lors, Bakou veut en reprendre le contrôle. Des pourparlers de paix sont dans l'impasse depuis des années, la communauté internationale considérant la région comme territoire azerbaïdjanais. Des combats y éclatent régulièrement mais rarement d'une telle ampleur. En 2016, des heurts avaient failli dégénérer en guerre.

Des combats meurtriers ont aussi opposé en juillet 2020 Arméniens et Azerbaïdjanais.

Olesya Vartanyan, experte du International Crisis Group, a estimé que cette nouvelle escalade s'expliquait notamment par l'absence d'une médiation internationale active depuis la crise de l'été. "Depuis le coronavirus, le conflit a été négligé, sans que des diplomates se rendent à Bakou et à Erevan même après les affrontements de juillet", a-t-elle regretté auprès de l'AFP.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan étaient au bord de la guerre dimanche après de nouveaux combats ayant fait au moins 23 morts et une centaine de blessés entre les forces azerbaïdjanaises et la région séparatiste du Nagorny Karabakh, soutenue par Erevan.Alors que Moscou, qui livre des armes aux deux pays, fait office d'arbitre dans la région, le président russe Vladimir Poutine a appelé à...

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