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Politique - Liban

Sans gouvernement "crédible", pas d'aides pour reconstruire, affirme un commissaire de l'UE

"La classe politique libanaise doit répondre aux demandes des gens, et c'est aussi ce que la communauté internationale attend", martèle Janez Lenarcic.

Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic. Photo d'archives AFP

Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, a appelé samedi soir à la formation dans les plus brefs délais d'un gouvernement "crédible", condition sine qua non au déblocage de la deuxième phase de soutien de l'UE à un Liban en crise.

"Nous avons besoin d'un gouvernement crédible, jouissant de la confiance du peuple libanais et déterminé à conduire le pays dans la bonne direction", a plaidé M. Lenarcic dans un entretien avec l'AFP.

Arrivé à Beyrouth à bord d'un vol humanitaire, le troisième affrété par l'UE après l'explosion dévastatrice début août au port, le commissaire européen a participé aux livraisons d'aides, dont des ambulances destinées à la Croix-rouge libanaise, avant de rencontrer le nouveau Premier ministre Moustafa Adib chargé de former une nouvelle équipe ministérielle.

Le Liban a connu une explosion gigantesque le 4 août au port de Beyrouth ayant dévasté des quartiers entiers de la capitale, faisant plus de 190 morts et 6.500 blessés et laissant 300.000 personnes sans abris.

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"À elle seule, l'UE a mobilisé 64 millions d'euros rien que pour la réponse d'urgence, en sus des contributions individuelles des différents États membres, qui s'élèvent également à environ 65 millions d'euros", a indiqué M. Lenarcic.

"La phase suivante sera celle de la reconstruction mais elle devra aller de paire avec des réformes car la communauté internationale n'est pas disposée à soutenir les pratiques qui ont conduit à l'effondrement financier et à la crise économique", a-t-il ajouté. "La classe politique libanaise doit répondre aux demandes des gens, et c'est aussi ce que la communauté internationale attend". "Je parle de gouvernance, pas seulement de réformes économiques. Il doit y avoir un changement dans la façon dont ce pays est gouverné", a-t-il martelé.

Le FMI, une priorité
Le Liban vit depuis l'automne dernier au rythme d'une pression accrue de la rue ayant forcé deux gouvernements à démissionner, sur fond d'une crise économique profonde, amplifiée par le Covid-19.

L'ex-Premier ministre, Hassane Diab, a rendu le tablier quelques jours après le drame du port. Le 1er septembre un nouveau chef de gouvernement, Moustafa Adib, a été désigné tandis que les forces politiques se sont engagées, sous la pression de la France, à former un nouveau cabinet de "mission" exigé par Paris dans un délai de 15 jours dans un pays où ce processus peut s'étaler sur plusieurs mois.

"La vitesse est importante, le Liban n'a pas de temps à perdre", a souligné à cet égard le commissaire européen. "J'espère que le (prochain) gouvernement parviendra à gagner la confiance du peuple libanais car c'est là le gain le plus nécessaire".

Quant aux réformes à entreprendre, "l'une des premières missions devra être de conclure un accord avec le FMI". "Cela débloquerait des ressources substantielles dont le Liban a désespérément besoin pour relancer son économie", a-t-il insisté.

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Le cas échéant, "l'UE fournira une part substantielle des" quelque huit milliards de dollars de pertes directes et indirectes estimées par la Banque mondiale dues à l'explosion du 4 août, a assuré le commissaire européen.

"Le Hezbollah, une réalité"
Janez Lenarcic s'est voulu enfin nuancé sur la question épineuse du Hezbollah, poids lourd de la vie politique libanaise, et classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis et certains pays de l'UE. "Le Hezbollah est une réalité au Liban, nous aimerions voir toute la classe politique libanaise s'unir derrière la tâche énorme" qui incombe au prochain gouvernement, a-t-il affirmé. "Nous pensons qu'il devrait assumer sa part dans les efforts" de réforme.

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Washington a imposé cette semaine des sanctions contre deux ministres proches du Hezbollah, tandis que de nouvelles sanctions pourraient toucher d'autres membres de la classe dirigeante libanaise. Mais au niveau européen, "les sanctions, du moins pour le moment, ne sont pas à l'ordre du jour" contre les partis au pouvoir, toutes tendances confondues, a assuré à l'AFP M. Lenarcic.

Le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic, a appelé samedi soir à la formation dans les plus brefs délais d'un gouvernement "crédible", condition sine qua non au déblocage de la deuxième phase de soutien de l'UE à un Liban en crise."Nous avons besoin d'un gouvernement crédible, jouissant de la confiance du peuple libanais et déterminé à...

commentaires (11)

Le probleme c'est que "les demandes des gens" au Liban, c'est une grande variation de demandes differentes, parfois meme opposes. Je pense qu'il y a plusieurs peuples au Liban, les uns vivent a cote des autres, et les demandes ne sont pas toujours systematiques.

Stes David

13 h 27, le 13 septembre 2020

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Commentaires (11)

  • Le probleme c'est que "les demandes des gens" au Liban, c'est une grande variation de demandes differentes, parfois meme opposes. Je pense qu'il y a plusieurs peuples au Liban, les uns vivent a cote des autres, et les demandes ne sont pas toujours systematiques.

    Stes David

    13 h 27, le 13 septembre 2020

  • C,EST COMME CONFIER LE COFFRE FORT ET LA BOURSE A ALIBABA PAR EXCELLENCE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 16, le 13 septembre 2020

  • Il ne faut pas donner l'argent aux Ali Baba mais il faut une personne qui vient contrôler ce qu'ils font avec l'argent comme ils ont fait en Grece

    Eleni Caridopoulou

    12 h 48, le 13 septembre 2020

  • SI BERRY N'AURA PAS LA FINANCE , COMMENT VOULEZ VOUS QU'IL PAYE SES NOMBREUX MILICES ASSOIFFÉS ? COMMENT ? DE SA POCHE ? IL FAUT PAS RÊVER. IL L'A DIT, SE SONT LES COUTUMES DEPUIS QU'IL EST LÀ...IL FAUT RESPECTER ÇA....ON APPELLE LE LIBAN UNE NATION....

    Gebran Eid

    11 h 19, le 13 septembre 2020

  • N. Berry qui s'accroche au portefeuille des finances. Comme c'est étonnant... et pendant ce temps là on sombre... on perd du temps. Non content d'avoir déjà mis le pays à sac.

    Sybille S. Hneine

    11 h 17, le 13 septembre 2020

  • Ils essayent de gagner du temps en brûlant le maximum possible des sites libanais et faire le maximum de morts et de destructions avant que les sanctions tombent. Ils faut frapper fort et arrêter le massacre des libanais avant qu’il ne soit trop tard. Ils sont forts de votre faiblesse à tous qui continuez à croire leurs balivernes.

    Sissi zayyat

    11 h 12, le 13 septembre 2020

  • Si Il fait allusion à la construction des quartiers détruits par l’explosion, on est mal parti car certaines factions ne souhaitent pas voire ces quartiers reconstruits.

    Zovighian Michel

    10 h 52, le 13 septembre 2020

  • Cela fait maintenant combien de personnes qui répétent les mêmes recommendations à nos "responsables" politiques...? Visiblement, il leur manque un rouage dans leur cerveau qui les empêche de comprendre et d'assimiler...certains aussi à cause de leur âge...Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 46, le 13 septembre 2020

  • Sans sanction pas de gouvernement crédible fin de citation

    youssef barada

    10 h 37, le 13 septembre 2020

  • Ce n’est plus la France qui parle . Seule. C’est l’Europe derrière . Bientôt on rejoindra ‘l’axe du mal’ , des pays de dictature, une classe politique intouchable, gangsterisée, un peuple pris en otage par une milice à vocation idéologique totalitaire.... C’était un peu naïf des deux côtés, de croire que la persuasion ferait l’affaire: du côté de la communauté internationale de penser que la raison prévaudrait , et que la classe politique lâcherait du lest, acculée qu’elle était à le faire, quitte à se faire hara-kiri, et du côté de la mafia au pouvoir, de penser que leurs entourloupes, et tour de passe-passe, pourraient encore convaincre. Alors faites vos jeux! Qui sont les prochains nominés aux oscars du gel des avoirs??

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 30, le 13 septembre 2020

  • APRES LES PROMESSES FAITES A MACRON FALLAIT S,Y ATTENDRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 09, le 13 septembre 2020

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