Une réunion d’évaluation des opérations de secours et d’intervention rapide menées à la suite de la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août dernier, a rassemblé autour du président Michel Aoun et du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, hier, à Baabda, l’ensemble des officiers qui les avaient dirigées. Pour le chef de l’État, ces opérations étaient toutes « concluantes ». « L’organisation établie pour circonscrire les séquelles de l’explosion, qu’il s’agisse des secours, du déblaiement, de l’assistance aux familles sinistrées ou de la réception des aides envoyées par des pays amis, a permis d’obtenir les résultats souhaités », a affirmé le président en se félicitant de « la précision au niveau de l’exécution de ces opérations, de la couverture de tous les quartiers dévastés de la capitale et de la poursuite des travaux au port de Beyrouth », où un énorme incendie s’est quand même déclaré jeudi dans deux hangars, mettant en évidence, encore une fois, un laisser-aller coupable dans la gestion d’affaires en lien direct avec la sécurité publique.

Devant les officiers, M. Aoun a insisté sur la poursuite de ces opérations « afin de supprimer toutes les séquelles de la double explosion (…) en prévision du lancement du chantier de reconstruction des foyers détruits avant le début de l’hiver ».

L’incendie de jeudi n’a pas été évoqué durant la réunion au cours de laquelle les officiers ont à tour de rôle exposé chacun le bilan de l’opération qu’il a gérée, après les explications du commandant de la brigade du port, le général Jean Nohra, au sujet du champ d’action des militaires. Selon lui, le port est devenu partiellement opérationnel depuis le 10 août, lorsqu’on a commencé à faire sortir les conteneurs.

Plus que les démarches logistiques, cependant, c’est le chargement de ces conteneurs qui intéresse, compte tenu d’informations selon lesquelles des produits inflammables restent toujours stockés au port. C’est ce que le commandant de la brigade du génie, le général Roger Khoury, a reconnu, en faisant état de la présence de conteneurs « renfermant des produits inflammables stockés depuis 15 ans au port », sans donner davantage de précisions sur le sujet. Il a précisé que 143 autres conteneurs renfermant les mêmes produits ont été inspectés.

Neuf disparus

Le général Khoury a aussi rappelé que 4 350 kilos de nitrate d’ammonium avaient été retrouvés et détruits par l’armée dans les champs consacrés à ce genre d’opérations. Il a ajouté que neuf personnes étaient toujours portées disparues depuis la double explosion, précisant que ce sont leurs familles qui avaient alerté les autorités. La troupe avait pourtant annoncé au début du mois de septembre que sept personnes étaient encore considérées comme disparues et que les causes de la disparition d’une huitième n’étaient toujours pas élucidées. Un rapport établi par le gouvernement du Premier ministre sortant, Hassane Diab, faisait, lui, mention de trois disparus.

Par la suite, le chef de la brigade des travaux, le général Youssef Haïdar, a souligné que 15 000 tonnes de débris avaient été déblayées et 20 tonnes de biens se trouvant dans l’enceinte portuaire triées par la troupe.

Le représentant du comité en charge du déblaiement des décombres, le général Imad Khoreiche, a annoncé de son côté que les travaux de déblaiement dans les régions « relativement éloignées de la zone de l’explosion devraient être terminés d’ici à deux semaines ».