Le ministre sortant des Travaux publics, Michel Najjar, qui a effectué une tournée d'inspection à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) à la suite d’informations concernant des fuites dans les installations de stockage de kérosène ainsi que d’autres dysfonctionnements, et qui suscitent pourtant de réelles craintes, a affirmé qu'il n'y avait "pas de danger imminent". Il a toutefois estimé que des "travaux de maintenance préventive" devraient y être effectués.
"Il n'y a aucun danger imminent à l'aéroport, mais il faut entreprendre des travaux préventifs de maintenance", a plaidé le ministre sortant, lors d'une conférence de presse avec le président de la commission parlementaire des Travaux, Nazih Najem (courant du Futur). "Nous sommes conscients de la situation dans laquelle nous vivons, mais il y a des priorités, et la maintenance est nécessaire. Il faut entreprendre de tels travaux de maintenance afin d'assurer la continuité de cet établissement", a ajouté Michel Najjar.
Les risques potentiels à l’aéroport, liés principalement à la fuite de 84 000 litres de carburant en raison d’une rupture d’un tuyau principal, sont connus depuis au moins six mois, comme le révèle le journaliste Salem Zahran. Le danger que représentent ces fuites a poussé le président Michel Aoun à demander au ministre des Travaux publics de donner sans tarder l’ordre de réparer ces installations, et aux départements compétents des ministères des Travaux publics et de la Justice de suivre cette affaire.
Jeudi dernier, Michel Najjar, et le directeur de l’aéroport de Beyrouth, Fadi el-Hassan, s'étaient déjà montrés rassurants quant à la sécurité de l'AIB, certifiant qu’il n’y aura pas de seconde catastrophe – après celle du port le 4 août – qui menacerait la sécurité publique. Ils avaient toutefois occulté un problème de légalité et de transparence au niveau d’une prolongation envisagée du contrat conclu entre l’État et le consortium (Elf Med) chargé de l’approvisionnement des avions en carburant.
"L'aéroport ne peut plus être laissé"
Samedi, le procureur général financier Ali Ibrahim a inspecté les installations et infrastructures pétrolières de l’aéroport, à la suite de la demande du procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, d’effectuer une enquête. À l’issue de sa tournée, M. Ibrahim a décidé de charger le groupe Elf Med d’"entamer immédiatement et sans délai" les travaux de réhabilitation, quitte à "conclure par la suite un arrangement financier qui préserverait les droits de la société à l’égard de l’État".
Dans ce contexte, le député Nazih Najem a rappelé qu'un contrat de quatre ans lie l'Etat à la société en charge de la maintenance, soulignant que ce contrat ne peut pas être renouvelé. "La situation à l'aéroport ne peut plus continuer de la sorte, et nous allons faire la lumière sur ce qui se passe au sein de l'établissement", a prévenu l'élu. "Nous espérons qu'un organisme de contrôle sera nommé (...)", a-t-il ajouté.
"J'ai noté une attitude sérieuse (de la part des responsables) à l'aéroport et le dossier nécessite un suivi. L'Etat doit comprendre que la maintenance est nécessaire et qu'il doit en assumer la responsabilité. Le pays ne peut pas fonctionner sans autorité de contrôle", a mis en garde Nazih Najem.
L’affaire de la sécurité publique à l’aéroport rappelle celle du port et des 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium stocké pendant des années sans que le danger qu’il représente n’interpelle les autorités ou ne les pousse à réagir sérieusement pour le neutraliser. Cette négligence, qui a coûté la vie à 192 personnes selon un bilan toujours provisoire, fait plus de 6 500 blessés, des dizaines de milliers de sans-abri et dévasté plusieurs quartiers, fait toujours l’objet d’investigations.
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FAUT DENICHER ET ABOLIR LES CACHES D,ARMES DANS LES ENVIRONS DE L,AEROPORT ET DES QUARTIERS HABITES. LES SATELLITES NE SE TROMPENT PAS.
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 25, le 08 septembre 2020