
Waël Bou Faour et Nabih Berry, hier, à Aïn el-Tiné. Photo Hassan Ibrahim
Une semaine après sa nomination pour former le gouvernement, le Premier ministre désigné, Moustapha Adib, émet des signes quant à une genèse de son équipe dans les délais fixés par le président français, Emmanuel Macron. Optimiste, il se donnerait jusqu’à samedi pour mettre sur pied un nouveau cabinet.
Cette position, M. Adib ne l’a pas exprimée officiellement. Mais selon notre correspondant politique Mounir Rabih, le chef du gouvernement désigné tient des propos allant dans ce sens dans ses cercles privés. Dans certains milieux politiques, on croit également savoir que le Premier ministre désigné s’apprêterait à se rendre demain à Baabda pour présenter une première mouture au président de la République, Michel Aoun.
Un proche de la présidence contacté par L’Orient-Le Jour confie qu’aucun rendez-vous n’a encore été fixé pour Moustapha Adib. « Mais nous nous attendons à ce qu’il se rende au palais présidentiel dans les prochaines 48 heures », précise-t-il. Il s’agira là du second entretien entre MM. Aoun et Adib, après une première réunion jeudi dernier. Le chef du gouvernement désigné devrait en saisir l’occasion pour présenter au chef de l’État une certaine vision de son cabinet, notamment pour ce qui est de sa forme et de la répartition des portefeuilles.
Sauf que la question de la forme continue d’opposer la présidence à Moustapha Adib. À l’heure où ce dernier semble attaché à une mouture restreinte de 14 ministres, Baabda est toujours favorable à une formule élargie de 20, 22 ou 24 ministres. Mais la source proche du palais présidentiel assure que cette question est discutable.
Entre-temps, les contacts politiques se poursuivent. C’est dans ce cadre que s’inscrit une rencontre tenue hier à Aïn el-Tiné entre le président de la Chambre, Nabih Berry, et Waël Bou Faour, député joumblattiste de Rachaya. De source proche de Moukhtara, on apprend que la discussion a porté sur le processus gouvernemental et que les joumblattistes campent toujours sur leurs positions : il faut que la prochaine équipe regroupe des spécialistes à même de jouir de la confiance du peuple. Partant de là, le Parti socialiste progressiste ne nommera pas de ministrables. Mais il compte accorder sa confiance au cabinet s’il s’engage à opérer les réformes attendues et se conforme à l’initiative d’Emmanuel Macron.
Contact Geagea-Adib
Même son de cloche du côté de Meerab. Si le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, tient à confirmer son positionnement d’opposant au pouvoir en place, son parti pourrait accorder sa confiance au cabinet Adib. Contacté par L’OLJ, Ghassan Hasbani, ancien vice-président du Conseil, explique qu’avant de prendre une décision, les FL examineront la composition du gouvernement et son plan d’action.
C’est pour exprimer cette position que M. Geagea est entré en contact avec Moustapha Adib, quelques heures après sa désignation. « Nous voulions exprimer une position de principe, selon laquelle les protagonistes au pouvoir ne permettront pas à M. Adib de former un cabinet de spécialistes », déclare un responsable FL, ajoutant : « Nous avons vu les conséquences des choix de Baabda. »
De son côté, la communauté internationale continue à suivre de près les développements locaux. À l’heure où Emmanuel Macron affirmait sur son compte Twitter que la situation au Liban était au cœur d’un « très bon échange » avec le Premier ministre britannique, Boris Johnson, notre correspondante à Baabda, Hoda Chédid, indiquait que la présidence française pourrait mener des contacts avec les protagonistes libanais afin de faciliter la formation du gouvernement de « mission ». Les sources citées par Hoda Chédid vont jusqu’à craindre un éventuel retrait de l’initiative Macron, si le processus politique actuellement en cours était entravé.
L,INTERVENTION DES CORROMPUS ET DES VOLEURS ET INCOMPETENTS CONTINUE A TOUTE ECHELLE COMME S,IL N,Y AVAIT PAS DE CITOYENS LIBRES DANS CE PAYS.
14 h 07, le 08 septembre 2020