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Société - Sécurité

Dispositif de protection établi par précaution autour du barrage de Qaraoun

L’Office des eaux du Litani s’efforce depuis 2018 de sécuriser l’ouvrage contre d’éventuels actes de sabotage.

Dispositif de protection établi par précaution autour du barrage de Qaraoun

La capacité du barrage est de 220 millions mètres cubes d’eau qui risquent de provoquer une vague énorme rasant tout sur son passage, de Machghara jusqu’à l’embouchure du Litani à Qassimiyé, si jamais l’ouvrage cède, avertit Sami Alaoui, dans une déclaration à « L’Orient-Le Jour ».

Un document de l’Office des eaux du Litani mettant en garde contre les risques d’un acte de sabotage du barrage de Qaraoun, dans la Békaa-Ouest, a suscité un vif émoi récemment parmi la population de la région. Après la tragédie du port de Beyrouth où l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis 2014 a ravagé une partie de la capitale, tuant 181 personnes et faisant des milliers de blessés et de sans-abri, les Libanais sont devenus plus sensibles aux questions se rapportant à la sécurité publique, comme l’a montré la réaction des riverains du Litani à la lettre adressée par l’Office des eaux du Litani aux autorités compétentes pour demander que le barrage soit protégé.

Celui-ci ne fait pas l’objet d’un danger imminent, mais peut, comme toute installation stratégique, être victime d’un acte terroriste dans un pays où les risques d’atteintes à la sécurité restent élevés. Après la double explosion au port, le directeur de l’Office des eaux du Litani, Sami Alaoui, est revenu à la charge et a demandé aux autorités d’assurer la sécurité du barrage. Le 10 août, il a envoyé un document ayant le libellé « Urgent » au secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, le général Mahmoud Asmar, dans lequel il lui demande de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger le barrage ainsi que trois autres centrales hydroélectriques construites sur le Litani : Ibrahim Abdel Al, dans le périmètre de Machghara, Boulos Archach à Bisri et Charles Hélou dans la vallée de Joun. Les trois centrales sont situées loin des villages, dans des vallées isolées. À la demande du général Asmar, la direction des Forces de sécurité intérieure a établi deux postes de surveillance fixes des deux côtés est et ouest.

Cette démarche est le fruit d’un long processus engagé par Sami Alaoui depuis 2018 pour la protection des installations hydrauliques. La capacité du barrage est de 220 millions de mètres cubes d’eau qui risquent de provoquer une vague énorme rasant tout sur son passage, de Machghara jusqu’à l’embouchure du Litani à Qassimiyé, si jamais l’ouvrage cède, avertit Sami Alaoui, dans une déclaration à L’Orient-Le Jour, en expliquant l’importance économique du barrage. Jusqu’en 2016, l’armée avait un poste dans le secteur. Celui-ci avait été cependant démantelé vers la fin de la même année. Deux ans plus tard, Sami Alaoui a tiré la sonnette d’alarme et adressé une lettre au commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, pour lui demander de rétablir le poste. En 2019, il adresse la même requête au ministre de la Défense de l’époque, Élias Bou Saab, en expliquant que les tunnels, grâce auxquels plusieurs villages sont approvisionnés en eau, sont longs de 17 kilomètres et passent sous des habitations. On peut dès lors imaginer l’ampleur de la catastrophe en cas d’attentat à l’explosif. « Un acte de sabotage ferait des centaines de milliers de victimes », alerte M. Alaoui. Dans sa réponse, Élias Bou Saab propose à l’Office des eaux du Litani d’avoir recours à des gardiens qui alerteraient l’armée au moindre danger, en soulignant que les forces militaires sont prêtes à intervenir rapidement en cas de besoin. Or, cette solution s’avère inapplicable, faute d’effectifs et parce que, en vertu de la loi sur la majoration des salaires dans le secteur public (2017), l’Office des eaux du Litani n’était pas en mesure d’embaucher des gardiens. Sans compter qu’« en vertu des normes internationales, les barrages sont protégés par les forces de sécurité, compte tenu de leur importance stratégique », précise M. Alaoui. « Un ouvrage hydraulique n’est pas un simple mur. Il comporte des tunnels, des installations, des gradins, des centres de calibrage et d’entretien. Il sont tous faciles d’accès, d’où le danger », a-t-il encore dit.

Un document de l’Office des eaux du Litani mettant en garde contre les risques d’un acte de sabotage du barrage de Qaraoun, dans la Békaa-Ouest, a suscité un vif émoi récemment parmi la population de la région. Après la tragédie du port de Beyrouth où l’explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées depuis 2014 a ravagé une partie de la capitale, tuant 181...

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Il est impossible de comprendre pourquoi il est si difficile de bien faire au Liban! Il suffit que quelqu’un ait quelque jugeote et la prévoyance nécessaire pour demander quelque chose d’extrêmement important pour qu’il se retrouve nez-à-nez face à toute la machine corrompue et oxydée du pouvoir qui s’y oppose juste par esprit de contradiction! Et pourquoi est-ce que Sami Alaoui doit lutter pendant 4 ans pour obtenir la protection d’installations aussi importantes et aussi dangereuses? Et pourquoi est-ce que dans un pays autant d’effectifs de sécurité laisse-t’ont pareille institution sans protection? Qu’on-t’ils de mieux à faire?

Fady Abou Hanna

09 h 23, le 22 août 2020

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Commentaires (1)

  • Il est impossible de comprendre pourquoi il est si difficile de bien faire au Liban! Il suffit que quelqu’un ait quelque jugeote et la prévoyance nécessaire pour demander quelque chose d’extrêmement important pour qu’il se retrouve nez-à-nez face à toute la machine corrompue et oxydée du pouvoir qui s’y oppose juste par esprit de contradiction! Et pourquoi est-ce que Sami Alaoui doit lutter pendant 4 ans pour obtenir la protection d’installations aussi importantes et aussi dangereuses? Et pourquoi est-ce que dans un pays autant d’effectifs de sécurité laisse-t’ont pareille institution sans protection? Qu’on-t’ils de mieux à faire?

    Fady Abou Hanna

    09 h 23, le 22 août 2020

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