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Société - Liban-solidarité

« Care for Beirut », pour réduire la pression sur les hôpitaux submergés

La plate-forme électronique se propose de venir en aide aux blessés légers en les mettant en contact avec des médecins bénévoles, prêts à être consultés par visioconférence à titre gratuit.

« Care for Beirut », pour réduire la pression sur les hôpitaux submergés

« Réservez en ligne votre rendez-vous chez les médecins », propose le site Care for Beirut. Photo DR

Loin du pays, beaucoup s’y attachent encore plus, cherchant à le secourir chacun à sa manière. À l’étranger où elle se trouve depuis six ans, Noëlle Ghanem fait partie de ces Libanais de la diaspora qui gardent une partie de leur cœur au Liban. Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’elle apprend la catastrophe ravageuse du 4 août dans le port de Beyrouth, qui a traumatisé des milliers de ses compatriotes tant au plan physique que mental. La jeune femme de 26 ans, qui travaille à Berlin dans le développement digital de produits médicaux, décide aussitôt de créer une plate-forme digitale permettant un service de consultation de médecins pour les personnes touchées par la double explosion, qui présentent des symptômes ne nécessitant pas de se rendre forcément à l’hôpital pour s’y faire soigner d’urgence. L’idée de Noëlle a surgi lorsque son père, Ismat Ghanem, orthopédiste exerçant dans plusieurs hôpitaux de la capitale, lui fait part de sa douleur à la vue du spectacle des centaines de blessés qui ont investi en une soirée l’Hôtel-Dieu de France, saturant l’établissement à un degré plus haut que dans les pires moments de la guerre civile.

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Depuis le début de la propagation du Covid-19, Noëlle pensait déjà à aider, mais c’est le cataclysme dans la capitale qui l’a précipitée à s’exécuter, dans l’espoir de réduire quelque peu la pression sur les hôpitaux submergés, en même temps que de soulager gracieusement le plus grand nombre de blessés légers. Au surlendemain de l’apocalypse, elle en parle à Valentin Klein, un jeune Français qui travaille également dans le design digital, et fait partie comme elle de la même organisation internationale de volontariat, openIDEO (branche de Beyrouth), consacrée à la recherche de solutions pour les problèmes sociaux les plus durs. Son collègue s’emballe vite, et avec lui la fondation mère openIDEO, qui s’engage à les soutenir. Encore fallait-il que la compagnie Medicus.ai, spécialisée dans l’interprétation des données sur la santé, et dans laquelle travaille Noëlle, admette que sa collaboratrice crée une autre plate-forme médicale en ligne. Non seulement le feu vert est donné, mais avec lui la mise à disposition des services marketing et communication de l’entreprise, pour atteindre le plus grand nombre de contacts possible. En trois jours, la logistique est mise en place, et la plate-forme Care for Beirut (Prendre soin de Beyrouth) naît le 9 août. Il aura suffi de propager la nouvelle sur les réseaux sociaux, notamment Instagram, pour que huit médecins – dont le père de Noëlle – se portent volontaires le jour même. Hier, de nombreux autres spécialistes, dont des cardiologues, pneumologues, neurologues, néphrologues et pédiatres, mais aussi des pharmaciens, étaient déjà inscrits. Des psychologues ont eux aussi voulu contribuer à apporter leur soutien en santé mentale, « un soutien très recherché en cette période de crise », note Noëlle Ghanem. Pas tous les volontaires se trouvent au Liban. « Outre les spécialistes libanais, beaucoup de la diaspora belge, brésilienne ou américaine font déjà partie de l’équipe », se félicite la jeune femme, notant que « le décalage horaire avec les États-Unis permet d’assurer un horaire de 24h par jour ». Quant aux bénéficiaires, il s’agit de « toute personne blessée par la double déflagration, mais aussi ressentant de légers symptômes du coronavirus ou encore désirant consulter sur sa santé générale », précise-t-elle.

Via Zoom

Comment obtenir un rendez-vous en ligne avec un médecin? « Il suffit d’entrer sur le site www.careforbeirut.com, et de cliquer sur “réserver un rendez-vous” », indique Noëlle, soulignant que l’anglais est pour l’heure la seule langue utilisée, mais que dès lundi le site affichera une page en arabe « pour atteindre un plus large éventail de personnes ».

Après le clic, une liste de médecins s’affiche, parmi lesquels le malade choisit un nom. Au clic suivant, un calendrier présente les horaires disponibles. Confirmés par mails, les rendez-vous se déroulent par visioconférence, à travers l’application Zoom.

Quant au spécialiste qui désire exercer en bénévole, il lui suffit de cliquer sur « Volontaire maintenant » et mentionner ses coordonnées et sa spécialité, ainsi que la langue qu’il pratique. « Les informations liées au médecin sont vérifiées sur LinkedIn et d’autres réseaux professionnels pour s’assurer de sa crédibilité », indique Noëlle, soulignant par ailleurs que « Care for Beirut » couvre toute responsabilité des spécialistes sélectionnés, d’autant que les consultations se font à distance.

Elle précise qu’au bas du formulaire de demande, une note stipule que le site Care for Beirut « n’est pas un fournisseur de soins de santé », soulignant qu’il s’agit d’ « une plate-forme provisoire gratuite gérée par des bénévoles en réponse à l’explosion qui a eu lieu le 4 août ».


Loin du pays, beaucoup s’y attachent encore plus, cherchant à le secourir chacun à sa manière. À l’étranger où elle se trouve depuis six ans, Noëlle Ghanem fait partie de ces Libanais de la diaspora qui gardent une partie de leur cœur au Liban. Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’elle apprend la catastrophe ravageuse du 4 août dans le port de Beyrouth, qui a traumatisé des...

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HONORABLE INITIATIVE.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 21, le 14 août 2020

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Commentaires (1)

  • HONORABLE INITIATIVE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 21, le 14 août 2020

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