La Juve écarte Sarri et tente le pari Pirlo

Grand chambardement à la Juventus : moins de 24h après avoir été éliminé par Lyon en Ligue des champions, le club turinois a écarté Maurizio Sarri et intronisé à la surprise générale Andrea Pirlo (41 ans), bombardé entraîneur de l’un des plus grands clubs du monde sans la moindre expérience à ce poste. La Juve a donc changé du tout au tout en une journée, et les fameux « quelques jours de réflexion » dont parlait le président Andrea Agnelli vendredi, après l’élimination de la C1, sont vraiment passés très vite. La direction de la Juve a en fait acté l’échec de Sarri, la greffe n’ayant jamais pris avec l’ancien coach de Naples et de Chelsea, dont les promesses de beau jeu n’ont pas été tenues. Mais avec Pirlo, c’est un nouveau choix radical qu’a fait Agnelli. Certes, contrairement à Sarri, le champion du monde 2006 connaît parfaitement l’environnement pour avoir joué à la Juventus de 2011 à 2015, et il y correspond. Mais l’ancien superbe milieu de terrain de la Nazionale n’a jamais entraîné, ni à ce niveau, ni en dessous, ni chez les jeunes. Il venait simplement d’être nommé coach de l’équipe des moins de 23 ans de la Juve et n’a pas encore dirigé la moindre séance. « Le choix fait aujourd’hui se base sur la conviction que Pirlo a toutes les cartes pour diriger dès ses débuts sur le banc une équipe expérimentée et talentueuse afin d’obtenir de nouveaux succès », a expliqué la Juve dans son communiqué. Quand il l’avait présenté en tant que coach des jeunes de la Juve, Agnelli avait tout de même glissé qu’il voyait un avenir à l’étage du dessus pour Pirlo, auquel il accorde selon les médias italiens une très grande confiance. « Il commence cette aventure pour pouvoir un jour entraîner l’équipe première », avait déclaré le président turinois. L’aventure s’est donc accélérée et, comme l’écrit la Juve dans son communiqué, Pirlo est désormais passé de « Maestro », l’un des surnoms qui l’ont accompagné lors de sa carrière, à « Mister », le terme utilisé en Italie pour désigner les entraîneurs de football, quels que soient le niveau ou la catégorie d’âge. Mais le voilà tout de même lancé dans le grand bain de façon brutale. Car si son nom vient s’ajouter à une longue liste de grands joueurs des années 1990 et 2000 devenus entraîneurs (Zidane, Guardiola, Xavi, Lampard, Gerrard, Vieira, Gattuso, Henry...), lui le fait sans apprentissage. La plupart de ses désormais homologues ont en effet commencé avec les jeunes, ou comme adjoint, ou dans de petits clubs. Lui débute tout en haut.