
Malgré le confinement de cinq jours imposé et l’interdiction de fréquenter les plages publiques, certains intrépides en ont décidé autrement. Anwar Amro/AFP
Plus rien ne semble arrêter la progression du coronavirus au Liban. Depuis un mois, plus de 150 cas sont pratiquement signalés au quotidien et les décès se multiplient. Hier, le cap des 5 000 cas a été franchi. À ce rythme, et vu que chaque semaine plus de mille nouveaux cas sont enregistrés, « le Liban dépassera le cap des 9 000 cas d’ici au 20 août », estime Petra Khoury, présidente de la Commission nationale chargée de la lutte contre le Covid-19. Dans un tweet daté de dimanche, elle avait précisé qu’au Liban le nombre de cas cumulés doublait « tous les vingt jours, ce qui est 2,1 fois plus rapide que la moyenne mondiale qui est de 41 jours ». En raison essentiellement de « l’insouciance » et de « la légèreté » dont fait preuve la population. « Le gouvernement a fait son travail dans la lutte contre la pandémie », affirme à L’Orient-Le Jour Myrna Doumit, présidente du syndicat des infirmières et infirmiers du Liban. « Si on observe ces chiffres, c’est à cause de nous, la population », déplore-t-elle.
Mettant l’accent sur « la réussite » qu’a connue le Liban au cours des trois premiers mois dans la lutte contre la pandémie, Mme Doumit rappelle que le pays a été rouvert pour des raisons essentiellement économiques, « à condition de prendre les mesures de prévention dans chacun des secteurs ». « Malheureusement, rares sont les institutions qui ont respecté ces mesures, observe-t-elle. De son côté, la population fait preuve d’un relâchement total. Chacun de nous doit être responsable. Lorsqu’on est témoin d’un de ces rassemblements où aucune mesure de prévention n’est prise, il ne faut pas hésiter à appeler les Forces de sécurité intérieure. Il est de notre devoir de protéger la société. »
Pour Mme Doumit, si ce rythme se poursuit, « nous n’allons pas tarder à fermer le pays de nouveau ». « Nous aurions pu préserver la réussite, même en reprenant le cours normal de la vie, insiste-t-elle. Il fallait juste mettre un masque, respecter la distanciation et se laver fréquemment les mains. Ces gestes barrières ne sont pas durs à appliquer et ne se mesurent pas aux vies humaines qu’on peut perdre. Rien ne fonctionne si on n’a pas la santé. » « Le relâchement observé au niveau de la société est inadmissible, martèle encore Mme Doumit. Et les Libanais ne comprennent pas que l’infrastructure hospitalière ne supporte pas la fréquence à laquelle les chiffres augmentent. »
Vers un couvre-feu ?
Hier, la Commission nationale chargée de la lutte contre le Covid-19 s’est réunie au Grand Sérail pour évaluer les mesures de reconfinement observées de jeudi jusqu’à hier. Selon des sources bien informées, la commission réclame « une plus grande fermeté dans les mesures prises, d’autant que les cinq jours écoulés étaient une catastrophe », et appelle à « imposer un couvre-feu » pour la seconde phase du reconfinement prévue du 6 au 10 août. Elle a également étudié un plan pour la réouverture du 11 août, d’autant que « le chemin dans la lutte contre la pandémie est encore long ».
Hier, le Liban a enregistré trois nouveaux décès, ainsi que 177 nouveaux cas de contamination au coronavirus. Selon le bilan quotidien du ministère de la Santé, 158 cas concernent des contaminations locales, dépistées principalement dans les cazas de Beyrouth (29), Baabda (19) et Aley (17), et 18 cas ont été détectés sur des voyageurs testés à leur arrivée à l’Aéroport international de Beyrouth. Soixante-dix-huit cas font encore l’objet d’une enquête.
Au total, 5 062 personnes ont été dépistées positives au Covid-19 au Liban depuis le 21 février. Parmi elles, 65 sont décédées et 1 837 ont guéri. Actuellement, il reste donc encore 3 160 personnes porteuses du virus, au nombre desquelles 158 sont hospitalisées, dont 40 en soins intensifs.
Dans ce contexte de recrudescence des cas, le ministre de la Santé Hamad Hassan a déploré hier « un manque de sérieux dans le respect des mesures de prévention et des règles de la mobilisation générale ». Dans une conférence de presse tenue à l’issue de la réunion du comité scientifique en charge du coronavirus au ministère, il a annoncé que celui-ci « va recommander un bouclage total de quinze jours si l’évaluation (du reconfinement en deux temps) s’avère négative ».
Par ailleurs, la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad, a annoncé qu’il n’y avait aucun cas de contamination au sein de son ministère, après avoir obtenu les résultats de tests PCR qui avaient été menés à sa demande.
Pourquoi on a demandé à certains passagers de régler leur PCR a posteriori
Les passagers du vol d’Air France Beyrouth-Paris dimanche ont eu une mauvaise surprise à l’embarquement : ceux d’entre eux qui étaient arrivés à l’aéroport de Beyrouth avant le 6 juillet et n’avaient pas réglé le coût du PCR effectué à leur arrivée ont été sommés de le rembourser à la compagnie avant d’embarquer dans l’avion. Selon des témoins, cette situation a causé des remous auprès des passagers, qui n’avaient pas été notifiés de cette mesure, pensant que ce PCR était inclus dans le billet d’avion. Toujours selon ces témoins, certains n’avaient pas la somme sur eux en espèces, et ont dû faire appel à leurs proches pour se procurer le cash nécessaire.
Interrogé sur cet épisode par L’Orient-Le Jour, Fady el-Hassan, directeur de l’AIB, précise que la compagnie aérienne a procédé à cette mesure avec les passagers auprès desquels elle n’a pu se faire rembourser le coût des tests effectués à leur arrivée, étant donné qu’elle doit régler ces sommes aux laboratoires libanais. Il reconnaît cependant qu’un malentendu a pu être provoqué par le fait que ces passagers n’ont pas été notifiés à l’avance de cette procédure.
Les libanais vivent depuis tellement longtemps dans la peur. Peur qu’une guerre civile éclate qu’on leur a chanté pendant des décennies peur des gaz toxiques qu’ils respirent ce qui est une vérité et peur de manger ce qu’on leur vend comme produits avariés et l’eau polluée etc.. Ces raisons d’empoisonnement visibles qu’on leur sert depuis des décennies et qu’ils ont accepté de les avaler faute de mieux. comment voulez-vous qu’ils aient peur d’un virus, aussi mortel soit il. Pour certains, ils préfèrent mourrir tout de suite que mourrir à petit feu. C’est comme si on avait le cancer, qu’on est en phase terminal et qu’on nous empêche de fumer ou de boire de l’alcool parce que ça nuit à la santé. Ça explique la mentalité et la négligence des libanais face à ce virus. Ils veulent en finir. C’est une forme de suicide collectif pour échapper au pire qui les attend pas loin. Quand à ceux qui ont décidé de vivre bon gré mal gré ils n’ont qu’à rester chez comme ils savent bien le faire pour éviter les suicidaires pour échapper au virus. C’est malheureux mais c’est ainsi.
18 h 24, le 04 août 2020