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Société - Régions

L’arrêt des travaux de réhabilitation d’une autoroute à Tannourine met en péril la sécurité des habitants

« Au cas où le projet n’est pas mené à terme, la région sera complètement isolée de son entourage en hiver », met en garde un activiste.

L’arrêt des travaux de réhabilitation d’une autoroute à Tannourine met en péril la sécurité des habitants

Les activistes ont fermé la route aux camions et véhicules en route pour Balaa. Photo Youssef Rami Fadel

Au cours du mois de juillet, des habitants de Tannourine ont à plusieurs reprises bloqué la route aux camions et véhicules de la société Moawad et Eddé, promotrice du barrage de Balaa, les empêchant de poursuivre leur activité sur le site. L’action menée par les villageois opposés au projet du barrage de Balaa est en fait en relation directe avec les travaux de réhabilitation d’une partie de l’autoroute Batroun-Tannourine, reliant Tannourine el-Tahta à Tannourine el-Faouqa, entrepris par Moawad et Eddé.

En 2018, les habitants de Tannourine avaient réussi à faire échouer un projet d’extraction des pierres de la montagne pour la construction du barrage de Balaa. Selon Youssef Rami Fadel, activiste et membre du groupe Horras el-qemam (Gardiens des cimes), les promoteurs du projet de Balaa avaient, à ce moment-là, dû trouver d’autres moyens pour se fournir en roches et poursuivre la construction du barrage. « C’est ainsi que nous avons eu l’idée du lancement de la troisième étape de la réhabilitation de l’autoroute, afin de contribuer au développement d’une bonne infrastructure dans la région », explique M. Fadel. Aujourd’hui, les activistes et habitants de la région s’opposent toujours à la réalisation du projet de barrage de Balaa, qu’ils jugent inefficace en raison de la nature même du terrain. Mais comme les dégâts sont déjà faits, ils s’inquiètent surtout pour la sécurité des personnes qui empruntent l’autoroute Batroun-Tannourine. « Tout comme nous avons refusé que la construction de ce barrage provoque des dégâts irréparables dans nos montagnes, nous refusons que les habitants de Tannourine paient le prix de l’incompétence de l’État », a conclu M. Fadel. Or les habitants de Tannourine et des régions voisines s’inquiètent aujourd’hui du sort des travaux entamés puis interrompus au niveau de l’autoroute. « Nous craignons que ces travaux ne soient complètement arrêtés une fois que la construction du barrage sera finalisée et qu’il n’y aura donc plus de besoins en pierres et roches », s’inquiète l’activiste. Selon Youssef Rami Fadel, les travaux du barrage de Balaa ainsi que ceux de l’autoroute ont été interrompus pendant plusieurs mois en raison de la crise économique et financière que subit le Liban. « À chaque fois que nous réclamions que les travaux sur l’autoroute reprennent pour ne plus mettre en danger les automobilistes, on nous répondait qu’il n’y avait plus d’argent pour poursuivre les travaux. Or, nous étions surpris de voir qu’il y avait par contre de l’argent pour poursuivre les travaux sur le barrage de Balaa », affirme-t-il.

Selon lui, la route risque de s’effondrer à trois niveaux dès les premières pluies. « Toute la région de Tannourine sera complètement isolée de son voisinage au cas où les travaux sur l’autoroute ne seraient pas finalisés », assure Youssef Fadel, pour qui les deux routes menant à Tannourine depuis Hadath el-Jebbé et Akoura ne seront plus accessibles en hiver à cause de la neige. « Si cette route n’est pas achevée et sûre d’ici à la fin de la saison estivale, nous risquons d’être complètement isolés dans nos villages », déplore-t-il.

Deux projets distincts ?

Interrogé à ce sujet par L’Orient-Le Jour, Georges Moawad, codirecteur de la société Moawad et Eddé, assure que la réalisation du barrage de Balaa et la réhabilitation de l’autoroute sont deux projets distincts et que le fait qu’ils soient tous les deux réalisés par le même promoteur ne signifie pas qu’ils sont liés l’un à l’autre. « Le projet du barrage de Balaa a été entamé il y a six ans et celui de l’autoroute il y a trois ans », précise le responsable. Les fonds affectés pour un projet, note-t-il, ne sauraient être versés pour un autre. Réagissant aux accusations lancées à l’encontre de sa compagnie, Georges Moawad assure que les travaux entamés au niveau de l’autoroute ne servent pas à la construction du barrage et qu’aucune pierre n’a été extraite à cette fin.

Le codirecteur de la société affirme avoir promis aux habitants de Tannourine de réparer la route au niveau des deux ou trois tronçons où le risque d’effondrement est le plus grave. « Nous ne pouvons pas cependant mener les travaux jusqu’au bout parce que l’État ne nous paie pas », dit-il encore. Et de conclure : « Le barrage de Balaa ne sera pas non plus finalisé, étant donné que nous serons bientôt obligés d’importer des matériaux de l’étranger, alors que nous sommes dans l’incapacité de payer cette marchandise en dollars. »

Au cours du mois de juillet, des habitants de Tannourine ont à plusieurs reprises bloqué la route aux camions et véhicules de la société Moawad et Eddé, promotrice du barrage de Balaa, les empêchant de poursuivre leur activité sur le site. L’action menée par les villageois opposés au projet du barrage de Balaa est en fait en relation directe avec les travaux de réhabilitation d’une...

commentaires (1)

Décidemment, ces barrages ne sont bienvenus nulle part... Il faudrait penser à une autre formule...

NAUFAL SORAYA

07 h 14, le 03 août 2020

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Commentaires (1)

  • Décidemment, ces barrages ne sont bienvenus nulle part... Il faudrait penser à une autre formule...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 14, le 03 août 2020

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