« La reddition est interdite ! » martèle Aoun

Le président de la République, Michel Aoun, a rendu hommage, samedi, à l’armée à l’occasion de son 75e anniversaire, dans un discours aux Libanais et aux élèves officiers prononcé au palais de Baabda, au cours duquel il a affirmé que face aux crises qui secouent le Liban, « la reddition est interdite ». Le président Aoun a effectué un survol de l’histoire de la troupe depuis sa création, affirmant qu’elle reste « le seul espoir des Libanais ». « Ces dures expériences nous ont appris que l’armée est le cœur de la nation et que rien ne reste en vie quand le cœur cesse de battre. Par conséquent, l’armée est restée le seul espoir des Libanais et la forteresse sécurisante, quelle que soit la difficulté traversée », a-t-il également déclaré.

Le président a rappelé les violations israéliennes continues. « Je suis le fils de cette école militaire. Elle m’a appris que la reddition est interdite! Elle m’a appris à percer les rochers pour ouvrir un chemin, a-t-il martelé. Elle m’a appris à marcher entre les mines pour sauver un blessé. Le blessé aujourd’hui est la patrie et je vous promets de continuer à marcher parmi les mines et de persévérer à percer les rochers pour ouvrir la voie du salut. Une chose est sûre, la reddition n’a aucune place sur le chemin de ma vie. »

Dressant un tableau des défis actuels auxquels fait face le Liban qui traverse la pire crise économique de son histoire moderne, Michel Aoun a parlé de cinq « ennemis ». « Le Liban mène aujourd’hui une guerre d’un tout autre genre et elle est sans doute encore plus difficile car elle affecte le pain quotidien de chaque Libanais, menace ses économies, son avenir et celui de ses enfants », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Quant aux ennemis du Liban dans cette guerre, ils sont bien nombreux ! Le premier d’entre eux est la corruption qui fait rage dans les institutions et dans les esprits (…). Le deuxième ennemi est toute personne qui manipule les moyens de subsistance des citoyens pour accumuler des profits. Le troisième ennemi est celui qui a contribué, et contribue toujours, à dévaloriser notre monnaie nationale pour accumuler encore plus d’argent. Le quatrième ennemi est celui qui lance des rumeurs pour semer le désespoir et faire régner l’esprit de capitulation(…). J’ajoute à tout cela un ennemi caché sous la forme d’un virus qui a attaqué toute l’humanité et continue toujours de le faire, laissant derrière lui des morts par centaines de milliers et frappant l’économie mondiale. »

Le président Aoun a affirmé une nouvelle fois que « les mesures de réforme ont commencé à être mises en œuvre pour connaître la réalité de la situation des finances publiques afin de faire la lumière sur la corruption, identifier les dossiers suspects en vue d’un traitement approprié et poursuivre les responsables ». Le chef de l’État a relevé que ces mesures constituent « un prélude à la restauration de la confiance envers le Liban ».