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Société - Crise économique

Pénurie d'essence et de mazout dans certaines régions, les centres mécaniques fermés

"Nous n'avons plus d'Etat", déplore le président de l’Union des syndicats du transport public, Bassam Tleiss.

Pénurie d'essence et de mazout dans certaines régions, les centres mécaniques fermés

Une pompe à essence dans une station-service au Liban. Photo d'illustration P.H.B.

La plupart des stations-service de la Békaa (Est) et de Nabatiyé, au (Sud), ont fermé leurs portes mercredi en raison d'une pénurie de mazout due à un rationnement de la distribution, alors que le Liban vit depuis plusieurs semaines avec des inquiétudes concernant son approvisionnement en carburant, pour des raisons essentiellement liées à la crise économique et financière, la pire depuis 1990.

Selon la chaîne locale LBCI, certaines stations de la grande région de l'Est du pays n'ont plus d'essence à fournir aux automobilistes, tandis que d'autres se contentent d'en vendre mais en très faible quantité. Selon cette même source, la région connaît également une rupture d'approvisionnement en mazout, qui n'est désormais disponible qu'au marché noir.

La situation est comparable dans le Liban-Sud, notamment à Nabatiyé, où les stations-service connaissent également une importante pénurie d'essence et de mazout, ainsi qu'à Tyr, où des files de voiture se sont formées dans les stations encore ouvertes. Dans la journée, un pompiste a été agressé dans la seule station-service de Tyr encore ouverte par un conducteur de scooter qui a réussi à s'enfuir. Les forces de sécurité, qui se sont rendues sur les lieux, ont saisi la moto. Le pompiste, touché à la tête, a dû être transporté à l'hôpital. Après cet incident, la station a fermé ses portes.

Mardi, le syndicat des propriétaires de stations-service au Liban, présidé par Sami Brax, avait annoncé qu’une prochaine livraison d’essence était attendue "jeudi prochain", citant des promesses du gouvernement. Il a une nouvelle fois demandé aux autorités de contraindre les sociétés importatrices de carburant à approvisionner le marché local et les stations-service selon les quantités et les tarifs officiels fixés par leurs contrats commerciaux. M. Brax les accuse depuis fin juin de rationner le carburant et d’imposer des tarifs excessifs pour sa vente. Pourtant, dans la matinée, le ministère de l’Energie a fait savoir que les prix des carburants ont été abaissés de 200 livres libanaises de moins pour les 20 litres d'essence (95 et 98 octanes) et de 100L.L. pour le mazout.

Dans ce contexte, la Sûreté générale a annoncé dans la journée l'arrestation du propriétaire d'une station-service à Zahlé, accusé de vendre du mazout à un tarif plus élevé que le tarif officiel. Il a été déféré auprès du parquet financier, précise la SG.

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La crise financière, notamment l'inflation vertigineuse du dollar face à la livre, a des conséquences sur l'ensemble du secteur des transports. Dans ce contexte, les centres d'inspection mécanique dans toutes les régions du pays ont fermé leurs portes dans la matinée et ce, à l'appel de l’Union des syndicats du transport public, qui a ainsi repris ses actions revendicatives suspendues le 9 juillet dernier. L'Union exige notamment que le contrôle mécanique soit confié à l’État et non plus à une société privée.

Manifestation devant un centre d'inspection mécanique, le 22 juillet 2020. Photo Ani

"Nous n'avons plus d'Etat. C'est pour cela que nous menons cette action aujourd'hui et fermé les centres qui fonctionnent sans cadre légal depuis 2015", a déclaré le président de cette union, Bassam Tleiss devant le centre de Hadeth, dans le caza de Baabda. "Nous ne voulons plus de promesses", a-t-il ajouté, rajoutant que l'inspection mécanique est, sur le papier en tout cas, dans le giron de l'Etat depuis 2020. Mardi, M. Tleiss avait déjà annoncé ces mesures d’escalade en présence d’autres responsables syndicaux, menaçant de recourir à une grève ouverte à partir du 29 juillet.

Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a annoncé avoir transmis au Conseil des ministres un projet de loi exemptant l'ensemble des véhicules des frais de mécanique annuels pour les années 2020 et 2021 et des amendes attenantes "au vu de la situation économique". Ce projet devra être discuté par le gouvernement avant d'être transmis au Parlement et soumis au vote, a précisé M. Fahmi sur Twitter. 

Le président du syndicat Bassam Tleiss a salué cette annonce, adressant ses remerciements au ministre dans un communiqué, sans manquer toutefois de rappeler son "espoir que cette initiative soit accompagnée du recouvrement par l'Etat de l'inspection mécanique, en vertu des lois et régulations en vigueur".

La plupart des stations-service de la Békaa (Est) et de Nabatiyé, au (Sud), ont fermé leurs portes mercredi en raison d'une pénurie de mazout due à un rationnement de la distribution, alors que le Liban vit depuis plusieurs semaines avec des inquiétudes concernant son approvisionnement en carburant, pour des raisons essentiellement liées à la crise économique et financière, la pire...

commentaires (3)

le pire n est pas encore arrivé patience ,bientot on roulera en velot pourquoi pas c est plus écologique et moins cher.

youssef barada

15 h 41, le 22 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • le pire n est pas encore arrivé patience ,bientot on roulera en velot pourquoi pas c est plus écologique et moins cher.

    youssef barada

    15 h 41, le 22 juillet 2020

  • Il faut traverser la frontière et aller acheter du mazout en Syrie puisque les vendus l’ont préféré aux citoyens libanais.

    Sissi zayyat

    11 h 54, le 22 juillet 2020

  • "... certaines stations de la grande région de l'est du pays n'ont plus d'essence à fournir aux automobilistes ..." —- donc la région limitrophe de la Syrie? Coincidence? Mmmmm...

    Gros Gnon

    10 h 51, le 22 juillet 2020

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