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Société - Contestation

Rabih el-Zein relâché après près de 50 jours de détention

Les mouvements de contestation se sont multipliés hier pour dénoncer les arrestations de militants qui se poursuivent.

Rabih el-Zein relâché après près de 50 jours de détention

Des manifestants bloquant l’accès à l’un des bureaux d’Ogero. Photo Marc Fayad

La longue journée de contestation hier a été marquée par la libération de Rabih el-Zein, un activiste aussi controversé que populaire, détenu depuis 48 jours par les autorités. Arrêté avant la manifestation du 6 juin, il était accusé « d’incitation à la violence ». La décision de le relâcher a été prise par la juge Ghada Aoun, procureure générale du Mont-Liban. À sa libération, Rabih el-Zein a déclaré qu’il était « fier d’avoir été arrêté pour sa révolution et non pour un parti ou un leader ».

L’activiste a été libéré quatre jours après la décision prise en ce sens par la Chambre d’accusation du Mont-Liban. Le 16 juillet, le tribunal avait décidé de libérer l’activiste contre une caution de quatre millions de livres libanaises, tout en lui interdisant de quitter le territoire. Les avocats de l’activiste, Nohad Salma et Ralph Tannous, avaient alors indiqué que leur client se trouvait toujours en détention pour les besoins d’une enquête en cours dans une autre affaire concernant le blocage d’une route et le déversement de mazout sur le passage de la juge Ghada Aoun.

Cette libération avait été réclamée lors de plusieurs sit-in organisés par les contestataires qui le soutiennent, notamment à Tripoli, l’une des places fortes de la contestation populaire.

À ce sujet, des protestataires ont observé hier un sit-in devant le Palais de justice de Zahlé pour protester contre la convocation de cinq des leurs, appelés à se présenter devant la police judiciaire de la ville. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et entonné l’hymne national, ainsi que des chants du mouvement de protestation populaire.

Avant d’entrer dans le bâtiment, l’un des militants, Yassine Yassine, a affirmé être convoqué pour ses activités dans le cadre de la révolte, déplorant que « l’on convoque les révolutionnaires et non les corrompus ». « Depuis le 17 octobre, nous demandons un État, des magistrats indépendants et que les responsables rendent des comptes, ainsi que la restitution des fonds pillés », a-t-il dit. Tandis que les protestataires bloquaient la route devant le Palais de justice de Zahlé, des échauffourées ont éclaté avec les forces de l’ordre présentes sur place, qui ont finalement rétabli le calme.

Toujours dans la Békaa, la route reliant Chtaura à Masnaa a été bloquée pendant quelques heures par des manifestants qui protestaient contre les convocations par les forces de sécurité de plusieurs activistes.

Des protestataires à Zahlé dénonçant l’arrestation de leurs camarades. Photo ANI

Devant Ogero

La journée d’hier avait commencé par une série de sit-in de protestation devant les bureaux d’Ogero dans différentes régions libanaises, à Beyrouth, Tripoli, Zouk, Saïda, Tyr, Barja, Nabatiyé et Halba, entre autres. L’appel a été lancé par le front baptisé l’Union des places de la thaoura, qui vise à coordonner les activités dans les différentes places de la révolution du 17 octobre. Les militants se sont retrouvés très tôt devant les bureaux de l’agence de téléphonie officielle, afin de tenter d’en empêcher l’accès aux employés, mais ils en ont été empêchés en plusieurs endroits, comme à Saïda notamment.

Les manifestants n’en ont pas moins poursuivi leur mouvement de protestation, afin de faire parvenir leurs doléances et leurs revendications. Ils dénoncent non seulement la détérioration des services, mais ce qu’ils appellent « la corruption au sein de l’administration et la logique du partage du gâteau dans les nominations, dans ce secteur comme dans d’autres ». Les activistes ont été jusqu’à demander « une désobéissance civile ».

Devant le ministère des Affaires sociales, des travailleurs sociaux en colère. Photo ANI

Grogne sociale

Outre les mouvements de la contestation qui dénoncent l’ensemble de la corruption au sein de l’État, plusieurs manifestations de grogne sociale ont eu lieu hier, avec des revendications spécifiques. Ainsi, l’Union des syndicats du transport public a annoncé qu’elle fermerait une nouvelle fois les portes des centres de contrôle mécanique mercredi, menaçant d’une grève ouverte à partir du 29 juillet. Au cours d’une conférence de presse tenue hier, Bassam Tleiss, président de cette union, a annoncé ces mesures d’escalade en présence d’autres responsables syndicaux. Il a expliqué que ces syndicats exigent que le contrôle mécanique soit confié à l’État et non plus à une société privée. Il s’est par ailleurs félicité d’une autre mesure prise par le gouvernement, en l’occurence la hausse du tarif des déplacements dans les transports publics, soulignant que « quelques modifications pourraient encore y être apportées ».

Sur un autre plan, devant le ministère des Affaires sociales, les employés du programme national de soutien aux familles les plus pauvres se sont rassemblés pour dénoncer les attaques dont cet organisme fait l’objet, ainsi que les retards dans le paiement de leurs dus par les travailleurs sociaux. Insistant sur l’importance d’un tel programme dans la situation actuelle du pays, ils ont plaidé pour son maintien, d’autant plus que son budget opérationnel modeste ne dépasse pas les six milliards de livres par an.

La longue journée de contestation hier a été marquée par la libération de Rabih el-Zein, un activiste aussi controversé que populaire, détenu depuis 48 jours par les autorités. Arrêté avant la manifestation du 6 juin, il était accusé « d’incitation à la violence ». La décision de le relâcher a été prise par la juge Ghada Aoun, procureure générale du Mont-Liban. À...

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