Adwan : Non au barrage de Bisri

Le député du Chouf Georges Adwan, affilié aux Forces libanaises de Samir Geagea, a ouvertement dit non dimanche au projet controversé de barrage situé entre le Chouf et Jezzine, dans la région de Bisri, affirmant que plusieurs députés de la région allaient signer une pétition en ce sens.

"Nous devons mettre une terme aux violations, et nous sommes là, en compagnie de tous les représentants des villages concernés, pour dire à ceux qui financent le projet que ce barrage est rejeté. La construction ne se poursuivra pas. Nous allons empêcher cela", a martelé Georges Adwan, lors d'une conférence de presse sur le parvis d'une église de Bisri.

"L'eau qu'ils veulent acheminer à Beyrouth provient du lac de Qaraoun, et le président de l'Office des Eaux du Litani a affirmé que ce lac est pollué et ne peut être réhabilité avant sept ans", a en outre mis en garde le député FL.

S'adressant aux défenseurs du projet, Georges Adwan leur a dit : "Vous avez construit des barrages, et cela a coûté environ un milliard de dollars. Mais la politique des barrages a-t-elle servi à quelque chose ? (...) Vous ne voulez pas acheminer l'eau à la population, vous voulez uniquement acheminer de l'argent dans vos poches". 

"La plupart des députés de la région vont signer une pétition dans laquelle nous dirons aux parties internes et externes que nous ne voulons pas du barrage et que celui-ci ne respecte pas les normes environnementales", a conclu Georges Adwan.

Le barrage en question, qui fait polémique depuis plusieurs années et qui est défendu par le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, devrait être érigé dans une vallée verte reliant les cazas de Jezzine et du Chouf. Conçu pour alimenter Beyrouth en eau, il est financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale et doit être exécuté par le Conseil du développement et de la reconstruction. La société civile, les municipalités de la région et notamment le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt s’y opposent pour plusieurs raisons, dont notamment la menace qu'il ferait peser sur la biodiversité et le riche patrimoine de cette vallée. Depuis samedi, un sit-in ouvert a débuté devant les entrées de la vallée de Bisri pour empêcher la reprise des travaux de construction.