
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, le 15 juillet 2020, lors d'une conférence de presse au département d'Etat. Photo AFP / POOL / Andrew Harnik
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, est encore revenu à la charge contre le Hezbollah et le pouvoir politique au Liban, affirmant que les Libanais veulent un cabinet qui ne soit pas "influencé" par le parti chiite que Washington considère comme un "groupe terroriste", alors que le gouvernement du Premier ministre, Hassane Diab, se définit comme un cabinet d'experts indépendants. Ces propos interviennent alors que Washington continue de resserrer l'étau sur le Hezbollah, en renforçant les sanctions contre la formation alliée à Téhéran, ennemi juré des Etats-Unis.
Lors d'une conférence de presse au siège du département d'Etat mercredi, un journaliste a posé la question suivante au chef de la diplomatie américaine : "Concernant le Liban, et selon des informations, le Hezbollah et le gouvernement attendent les résultats de l'élection présidentielle américaine (qui se tient en novembre) pour décider quoi faire. Avez-vous des conseils à leur donner ?". "Le peuple libanais a une série de demandes simples. Elles sont vraiment très claires. Ils ne veulent pas de corruption. Ils veulent un gouvernement à l'écoute du peuple. Ils veulent un gouvernement qui ne fasse pas l'objet d'influence du Hezbollah, groupe classé terroriste. Ils veulent ce que les populations à travers le monde veulent. Ce sont pour ces demandes qu'ils manifestent dans la rue. Ils veulent la relance de l'activité économique basique. Ils veulent que les impôts soient collectés de manière équitable. Voilà ce que demandent les Libanais. Et ils doivent continuer à réclamer cela", a répondu Mike Pompeo.
"Tous les pays du monde"
"Lorsqu'un gouvernement se manifeste et se montre prêt à faire cela et à le faire bien, je suis confiant que tous les pays du monde ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) se manifesteront pour fournir au Liban le financement nécessaire pour exécuter un plan de réformes qui soit digne des Libanais", a ajouté le chef de la diplomatie américaine. "Je pense que cela (l'assistance financière au Liban, ndlr) se fera sous cette administration ou la prochaine. La position des Etats-Unis sur ce plan a été assez claire et bipartisane (faisant l'objet d'un consensus entre les démocrates et les républicains, ndlr), a conclu Mike Pompeo.
Depuis l'an dernier, le Liban s'enfonce dans la pire crise économique et financière depuis trente ans et se retrouve de plus en plus isolé sur la scène internationale, alors qu'il réclame une aide financière du FMI. Sur le plan libanais interne, plusieurs formations, à leur tête le Hezbollah, tiennent des propos de plus en plus hostiles à l'influence américaine dans le pays et dans la région. Ils appellent les autorités libanaises à se tourner "vers l'Est", en référence à la Chine, l'Iran, et même la Syrie, alors que Washington ne cesse de renforcer ses sanctions contre le Hezbollah et laisse planer la menace de sanctions contre des alliés du parti chiites, comme le Courant patriotique libre de Gebran Bassil. Parallèlement, l'entrée en vigueur le 17 juin de la loi américaine César, qui impose des sanctions sévères contre toute personne ou entité soutenant le régime syrien, dans certains secteurs économiques, suscite des craintes sur son impact sur le Liban.
Début juillet, Mike Pompeo avait appelé "tous les Etats" à désigner le Hezbollah comme "groupe terroriste". Le chef de la diplomatie américaine avait également affirmé que son pays allait aider le Liban, "si celui-ci met en place les réformes nécessaires".
Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, est encore revenu à la charge contre le Hezbollah et le pouvoir politique au Liban, affirmant que les Libanais veulent un cabinet qui ne soit pas "influencé" par le parti chiite que Washington considère comme un "groupe terroriste", alors que le gouvernement du Premier ministre, Hassane Diab, se définit comme un cabinet d'experts...
commentaires (12)
Quel affront fait PUBLIQUEMENT par l'ambassadeur de I'Iran en affirmant ne pas interférer dans les affaires intérieures du Liban. Je doute qu'eux-mêmes y croient! Vraiment ils nous méprisent!
Michel M. Habib
13 h 52, le 17 juillet 2020