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Lifestyle - Télé-nostalgie

Georges Chalhoub, l’enfant terrible de la télévision

Un rebelle... Malgré le temps qui passe, celui qui a interprété le rôle de Marius en 1972 ne s’est jamais assagi et répète à qui veut l’entendre : « J’ai préservé ma liberté. » Après Elsie Ferneiné, « L’Orient-Le-Jour » donne la parole à son époux.

Georges Chalhoub, l’enfant terrible de la télévision

Georges Chalhoub et Elsie Ferneiné en 1979 dans « Le Parcours de la vie ». Photo d’archives L’OLJ

Il ressemble aux héros torturés de Dostoïevski, un éternel insatisfait, un rebelle qui malgré le temps n’a jamais déposé les armes. Georges Chalhoub, l’enfant terrible de la télévision libanaise, donne d’emblée le ton en lançant, satisfait : « J’ai préservé ma liberté. »

Même s’il n’a pas réalisé tous ses rêves, il a emprunté la voie qu’il a choisie lorsqu’il était plus jeune, sa passion. Celle de la scène, de la télévision et du cinéma. « À l’école, j’étais fort en mathématiques et en sciences. Mes parents voulaient que je suive des études de polytechnique mais moi je voulais devenir acteur... »

La nuit, au lieu de dormir, il lit en cachette. Passionné de cinéma, il sèche les cours pour aller au cinéma. Le film qui l’a le plus marqué ? Et Dieu créa la femme, lance-t-il sans hésiter, ajoutant : « Malgré les années qui ont laissé des traces sur son visage, Brigitte Bardot est restée à mes yeux aussi belle. »

Georges Chalhoub, l’enfant terrible de la télévision libanaise. Photo tirée de sa page Instagram georges chalhoub 589

Son bac en poche, il entre à la faculté des beaux-arts de l’Université libanaise et se spécialise en art dramatique. C’est en jouant et en montant des pièces de théâtre qu’il se fait remarquer par des responsables de Télé-Liban qui lui proposent de jouer le rôle de Marius dans l’adaptation télévisée, en arabe, de la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol. C’était en 1972 et le feuilleton, intitulé al-Mouchwar al-Tawil, tout comme le jeune acteur, connaissent un grand succès.

Suivront d’autres tournages dont Mozakarat Moumarrida au cours duquel il rencontre l’actrice Elsie Ferneiné. Elle devient sa femme en 1974 au cours d’un mariage civil à Chypre. Pour lui, un acte citoyen. « En 1969, nous rêvions déjà d’un autre Liban, un rêve encore d’actualité. Nous aspirions à un État laïc où le communautarisme n’aurait pas de place et où les juges seraient honnêtes et indépendants. Jusqu’à présent, cela ne s’est jamais réalisé. Nous savons depuis longtemps que le pays est instable », regrette-t-il. « L’élection de Bachir Gemayel à la présidence de la République en août 1982 nous a donné l’espoir d’un Liban meilleur, mais cet espoir s’est rapidement dissipé avec son assassinat moins d’un mois plus tard. » Revenant sur sa carrière à Télé-Liban, il avoue n’avoir jamais été vraiment pleinement satisfait. « Je voulais faire du cinéma, produire des films, passer derrière la caméra. » Ce qu’il fera à plusieurs reprises durant sa carrière avec notamment un long métrage Sajine Bayna al-Assabeh, sorti en salle en 1985.

Georges Chalhoub, danseur, avec Georgette Gebara en1979. Photo d’archives L’OLJ

Contestataire et danseur

« Je n’ai pas de bons souvenirs à Télé Liban », avoue Georges Chalhoub. Sa mauvaise réputation, il la tient de son caractère affirmé et de ses prises de position. Comme cette fois où, alors qu’il venait de lancer sa carrière, il s’est battu avec des acteurs chevronnés à la sortie du studio Baalbeck. « J’en ai frappé cinq, c’était eux qui avaient commencé, je ne faisais que leur répondre… »

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Bad boy, peut-être, et pourtant, c’est la danse classique qui lui laisse encore aujourd’hui de bons souvenirs. « Georgette Gebara nous donnait un cours à l’université qui se trouvait alors en plein centre-ville de Beyrouth. Je ne m’y étais rendu que quelques fois. Lorsqu’elle m’a demandé pourquoi je ne venais plus au cours, je lui ai répondu que les lieux étaient poussiéreux. C’est comme ça que j’ai commencé à prendre des cours dans son propre studio de Hamra. Durant cinq ans, je m’entraînais cinq heures par jour, cinq jours par semaine. J’ai aimé la danse, c’est un outil nécessaire pour un acteur, elle apprend à s’exprimer sans parler, juste avec les gestes et les expressions du visage. »

Georges Chalhoub et Elsie Ferneiné dans les années 70. Photo DR

Passionné de cet art, Georges Chalhoub n’a pourtant jamais voulu faire une carrière dans la danse. Peu après s’être lancé à la télévision, fraîchement marié, il s’envole pour les États-Unis grâce à une bourse du Kennedy Center. Entre 1974 et 1975, il fréquente l’American Film Institute et l’Universal Studios. Il décroche des offres et son épouse, qui vient d’accoucher à Beyrouth, le rejoint. Mais la guerre éclate au Liban et il faut vite rentrer. L’enfant, Yorgo (actuellement acteur), était resté chez sa grand-mère maternelle à Achrafieh et la famille se trouvait sous les bombes. Georges Chalhoub abandonne ainsi ses rêves américains et rentre au pays. « J’habitais alors à Kantari, un peu plus bas que la pâtisserie Arlequin. Je me rappelle que durant deux mois environ, nous n’avions pas pu mettre le nez dehors, puis nous avons fui pour Achrafieh… Tout ça, pour ça ! »

Très critique vis-à-vis des émissions libanaises télévisées, l’acteur a participé dernièrement à des productions étrangères, dont la série à succès Le bureau des légendes produite par Canal +.

Avec du recul, regrette-t-il cette carrière américaine qui était à portée de main ? « Pas vraiment… J’aurais peut-être dû rester, mais je devais prendre avec moi toute ma famille, soit quelque 500 personnes, pour ne pas me sentir déraciné… »

Il ressemble aux héros torturés de Dostoïevski, un éternel insatisfait, un rebelle qui malgré le temps n’a jamais déposé les armes. Georges Chalhoub, l’enfant terrible de la télévision libanaise, donne d’emblée le ton en lançant, satisfait : « J’ai préservé ma liberté. » Même s’il n’a pas réalisé tous ses rêves, il a emprunté la voie qu’il a...

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MADAME KHODER. JE ME PERMET D'AJOUTER QUELQUES DÉTAILS DANS VOTRE INTÉRESSANT ARTICLE SUR GEORGES CHALHOUB. JE SUIS BIEN PLACÉ POUR CONNAÎTRE GEORGES. LA RAISON QU'ON ÉTAIT À LA MÊME ÉCOLE DE ST ELIE À TRIPOLI MARINE ET DANS LA MÊME CLASSE. ON A FAIT LES BEAUX-ARTS ENSEMBLE ET ON A HABITÉ WADI ABOU JMIL ENSEMBLE AUSSI. CONNAISSEZ VOUS LE PROVERBE LIBANAIS: "BIL WIJ MRAYÉ WBIL AFA SERMAYI" ? MALHEUREUSEMENT, BEAUCOUP DE GENS SONT COMME ÇA, MAIS GEORGES C'EST EXACTEMENT LE CONTRAIRE. IL A HORREUR DES GENS QUI POIGNARDENT DANS LE DOS. IL EST DUR EN FACE ET TENDRE DANS LE DOS. C'EST UNE ÉNORME QUALITÉ RARE CHEZ NOUS. GEORGES A UN GRAND COEUR ET AIME LES GENS. C'EST VRAI QU'IL ÉTAIT SPORTIF ET FORT PHYSIQUEMENT SURTOUT AUX BRAS DE FER AVEC SON MEILLEUR AMI SPIRO ROUHANA. IL A MÊME GAGNÉ UNE COUPE SUR UNE PLANCHE DE SURF "C'ÉTAIT POPULAIRE CE SPORT À NOTRE ÉPOQUE" EN PRÉSENCE DU PREMIER MINISTRE RACHID KARAMÉ. SVP....PASSEZ LUI LE BONJOUR IL DOIT CONNAÎTRE MON VRAI NOM....J.T

Gebran Eid

22 h 14, le 16 juillet 2020

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  • MADAME KHODER. JE ME PERMET D'AJOUTER QUELQUES DÉTAILS DANS VOTRE INTÉRESSANT ARTICLE SUR GEORGES CHALHOUB. JE SUIS BIEN PLACÉ POUR CONNAÎTRE GEORGES. LA RAISON QU'ON ÉTAIT À LA MÊME ÉCOLE DE ST ELIE À TRIPOLI MARINE ET DANS LA MÊME CLASSE. ON A FAIT LES BEAUX-ARTS ENSEMBLE ET ON A HABITÉ WADI ABOU JMIL ENSEMBLE AUSSI. CONNAISSEZ VOUS LE PROVERBE LIBANAIS: "BIL WIJ MRAYÉ WBIL AFA SERMAYI" ? MALHEUREUSEMENT, BEAUCOUP DE GENS SONT COMME ÇA, MAIS GEORGES C'EST EXACTEMENT LE CONTRAIRE. IL A HORREUR DES GENS QUI POIGNARDENT DANS LE DOS. IL EST DUR EN FACE ET TENDRE DANS LE DOS. C'EST UNE ÉNORME QUALITÉ RARE CHEZ NOUS. GEORGES A UN GRAND COEUR ET AIME LES GENS. C'EST VRAI QU'IL ÉTAIT SPORTIF ET FORT PHYSIQUEMENT SURTOUT AUX BRAS DE FER AVEC SON MEILLEUR AMI SPIRO ROUHANA. IL A MÊME GAGNÉ UNE COUPE SUR UNE PLANCHE DE SURF "C'ÉTAIT POPULAIRE CE SPORT À NOTRE ÉPOQUE" EN PRÉSENCE DU PREMIER MINISTRE RACHID KARAMÉ. SVP....PASSEZ LUI LE BONJOUR IL DOIT CONNAÎTRE MON VRAI NOM....J.T

    Gebran Eid

    22 h 14, le 16 juillet 2020

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