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Société - Coronavirus au Liban

L'aéroport reste ouvert, des amendes prévues pour qui ne respecte pas l'isolement

Le bilan quotidien : 85 contaminations, dont 77 locales.

L'aéroport reste ouvert, des amendes prévues pour qui ne respecte pas l'isolement

Un panneau précisant les mesures de précaution sanitaires à observer pour lutter contre le Covid-19, dans un couloir de l'Aéroport international de Beyrouth, lors de sa réouverture, le 1er juin 2020. Photo Joao Sousa

Le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé lundi qu'il n'était "pas question de fermer l'aéroport", mais que les autorités envisageaient de nouvelles mesures, notamment un système d'amendes pour s'assurer que les personnes qui rentrent au Liban s'astreignent aux règles de l'isolement sanitaire, alors que le pays connaît une explosion du nombre de cas de coronavirus depuis quelques jours.

Le Liban a enregistré durant les dernières 24h, 85 cas supplémentaires de coronavirus, selon le dernier bilan quotidien du ministère de la Santé publié lundi. Il s'agit là d'un bilan nettement moins élevé que les 166 cas signalés dimanche, le plus haut nombre d'infections depuis l'apparition de la pandémie dans le pays en février. Parmi ces 85 cas, 77 ont été enregistrés localement et 8 parmi des personnes venant du Ghana, d'Afrique du Sud, du Nigeria, du Brésil, d'Irak et de Syrie. Parmi les contaminations locales, 23 ont été enregistrées dans le caza de Baabda, 5 à Aley, 3 à Beyrouth, 1 dans le Metn, 1 dans la Békaa-Ouest, 3 à Tyr et 1 dans le caza de Nabatiyé. Il reste à déterminer dans quels cazas ont été enregistrés quarante autres cas.

Au total, 2 419 personnes ont contracté le virus depuis février. Parmi celles-ci, 36 sont décédées, 1 425 se sont rétablies et 958 sont toujours positives. Actuellement, 45 personnes sont hospitalisées, dont 9 aux soins intensifs.

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Face à cette hausse soutenue des cas, la commission ministérielle chargée du suivi du coronavirus s'est réunie au Grand Sérail sous la présidence du Premier ministre, Hassane Diab. À l'issue de la réunion, le ministre de la santé, Hamad Hassan, a annoncé que des recommandations ont été transmises à la commission nationale en charge du suivi de la lutte contre l'épidémie afin d'"élever le niveau des mesures pour contenir la propagation du virus". La commission a notamment proposé d'infliger une amende pouvant aller de 200.000 L.L. à 5 millions de L.L. à tout nouvel arrivant ne respectant pas un isolement sanitaire de 24 à 72h, une contravention à laquelle s'ajouteront des mesures "légales et disciplinaires". En outre, la commission a recommandé de sanctionner le non-port du masque dans les institutions privées et publiques par une amende de 50.000 livres (rappelons que depuis le 29 mai, le non-port du masque par toute personne se déplaçant sur la voie publique est sanctionné d'une amende de 50.000 livres). La commission a aussi recommandé la mise à disposition de centres de quarantaine pour les travailleurs étrangers, en coordination avec les Nations unies. Elle a enfin souligné la nécessité de mettre des espaces spécifiques au sein des hôpitaux gouvernementaux des différents cazas à la disposition des personnes testées positives, qu'elles présentent des symptômes ou pas. Ces mesures ont été adoptées par la commission nationale en charge du suivi de la lutte contre l'épidémie, et demain les ministères concernés publieront les circulaires pour leur mise en application.  

Au sujet d'une éventuelle fermeture de l'Aéroport international de Beyrouth qui a rouvert ses portes le 1er juillet après quatre mois de fermeture, M. Hassan s'est montré clair : "L'aéroport ne fermera pas. Il n'en a jamais été question. La vie continue", a-t-il affirmé. "L'aéroport ne reçoit de voyageurs qu'à hauteur de 10% de ses capacités d'accueil, et jusqu'à présent, on ne compte que 5% de cas positifs parmi les personnes qui sont rentrées", a-t-il précisé.

Plus tôt dans la journée, lors d'une réunion de la commission scientifique de lutte contre les épidémies au sein du ministère de la Santé, Hamad Hassan a appelé tous les résidents à agir de manière "responsable" afin d'éviter des transmissions communautaires du virus. Il a encore souligné qu'un nouveau confinement du pays n'était pas à l'ordre du jour, afin de ne pas "étouffer économiquement" les différents secteurs d'activité. M. Hassan a évoqué des "centaines de cas dans des organisations environnementales et parmi les ouvriers de sociétés de nettoyage", ainsi que des contaminations enregistrées dans les établissements médicaux.

Foyer de Roumieh
La commission scientifique a également étudié la recommandation établie par le ministère de la Santé de transférer immédiatement les passagers contaminés et symptomatiques vers les hôpitaux gouvernementaux et de répartir les personnes positives mais asymptomatiques dans des centres d'isolement. A ce sujet, le ministre Hassan a déploré "l'opposition de certains" à la mise à l'isolement d'ouvriers de la société de nettoyage Ramco dans le centre prévu à cet effet dans le quartier de la Quarantaine, à Beyrouth, appelant à éviter les "surenchères populistes". M. Hassan commentait implicitement les propos de la députée Paula Yacoubian, qui s'était opposée à cette mesure.

Dimanche, le ministre avait évoqué la question de ces 130 employés dépistés positifs, estimant que le nombre de contaminations liées à cette société risque de continuer à augmenter, vu qu'elle emploie 820 employés susceptibles d'avoir contracté le virus. 

De son côté, le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, a effectué dans la matinée une tournée à l'hôpital gouvernemental du quartier de la Quarantaine, où ont été isolés ces employés. Il a assuré qu'il était "quasiment impossible" que les personnes à l'isolement sortent du centre et contaminent les habitants du quartier avoisinant.

"Augmentation effrayante des cas"
Réagissant en outre à cette nouvelle explosion des cas, le syndicat des infirmiers et infirmières du Liban a appelé les citoyens à respecter les mesures de protection sanitaire "face à l'augmentation effrayante du nombre de cas" détectés ces derniers jours. Le syndicat insiste notamment sur la distanciation sociale, le port du masque dans les lieux publics et le lavage fréquent des mains, soulignant que toute escalade de la situation sanitaire dans le pays constitue "un risque important".  

L'ordre des médecins de Beyrouth a, lui, demandé dans un communiqué au ministère du Tourisme de revenir sur sa décision, prise à la mi-juin, d'autoriser les cafés, restaurants et plages à servir des narguilés, dont le rôle dans "la propagation du coronavirus est prouvé scientifiquement", d'autant plus qu'aucun moyen efficace de les stériliser n'a pu être trouvé jusqu'à présent. L'ordre rappelle que les fumeurs courent un risque plus fort de mourir ou de subir des séquelles graves s'ils attrapent la maladie.

La municipalité de Touline, dans le Sud, a de son côté appelé tous ses habitants à rester confinés chez eux et à ne sortir qu'en cas d'extrême nécessité, après le dépistage d'un habitant, rentré il y a peu du Brésil. 

Depuis le 1er juillet, le couvre-feu instauré par une mobilisation générale décrétée pour enrayer l'épidémie de coronavirus dans le pays a été levé, parallèlement au déconfinement progressif qui se poursuit. Les administrations publiques et entreprises privées fonctionnent selon les horaires en vigueur avant le confinement, mais doivent toutefois respecter les mesures sanitaires, notamment le port du masque et la distanciation sociale. Seuls quelques secteurs d'activité demeurent fermés, comme les cinémas et théâtres, et les grands événements et rassemblements publics restent interdits. Le gouvernement a toutefois prolongé la mobilisation générale jusqu’au 2 août, sur base des recommandations du Conseil supérieur de défense.

Le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé lundi qu'il n'était "pas question de fermer l'aéroport", mais que les autorités envisageaient de nouvelles mesures, notamment un système d'amendes pour s'assurer que les personnes qui rentrent au Liban s'astreignent aux règles de l'isolement sanitaire, alors que le pays connaît une explosion du nombre de cas de coronavirus depuis...

commentaires (3)

Le problème suite à la levée du confinement, il y a un trop grand relâchement, L’irresponsabilité de certains met en cause la sécurité de tout le monde, pour exemple hier aux environs de Faraya en raison d'une compétition automobile, les spectateurs faisant fi de toute prudence s'étaient agglutinés les uns aux autres... de quoi tisser une belle toile pour le virus, les personnes arrivant au Liban ne respectent aucune règle d'isolement, elles s''éparpillent dans la nature sans aucune restriction quant à un isolement. Quant au port du masque cela n'est hélas q'un vœu pieu .

C…

22 h 54, le 13 juillet 2020

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Commentaires (3)

  • Le problème suite à la levée du confinement, il y a un trop grand relâchement, L’irresponsabilité de certains met en cause la sécurité de tout le monde, pour exemple hier aux environs de Faraya en raison d'une compétition automobile, les spectateurs faisant fi de toute prudence s'étaient agglutinés les uns aux autres... de quoi tisser une belle toile pour le virus, les personnes arrivant au Liban ne respectent aucune règle d'isolement, elles s''éparpillent dans la nature sans aucune restriction quant à un isolement. Quant au port du masque cela n'est hélas q'un vœu pieu .

    C…

    22 h 54, le 13 juillet 2020

  • LES LOCALES SONT VENUES DES NON LOCALES. DES SANCTIONS. RIONS UN PEU. ET CEUX QUI SUPPOSEMENT SONT EN QUARANTAINE DANS LEURS MAISONS ? QUELLE BLAGUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 51, le 13 juillet 2020

  • Enfin, des sanctions!!!!

    NAUFAL SORAYA

    20 h 17, le 13 juillet 2020

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