Des dizaines de personnes, principalement proches du Hezbollah, ont manifesté mercredi près d'une entrée de l'Aéroport international de Beyrouth, afin de protester contre la visite au Liban du général américain Kenneth McKenzie, commandant du US Central Command, le commandement militaire américain en charge de la région du Moyen-Orient. Ce sit-in a été marqué par des tensions avec les forces armées, déployées sur les lieux.
Les manifestants ont brandi des drapeaux du Hezbollah et du parti communiste libanais et scandé des slogans contre les ingérences américaines au Liban ainsi qu'en faveur de la résistance. Ils répondaient à un appel lancé sur les réseaux sociaux et partagé, notamment sur le groupe Facebook des "Jeunes de la banlieue sud", bastion du parti chiite à Beyrouth. Selon cet appel, le commandant américain se rend au Liban dans le cadre d'une cérémonie organisée pour commémorer l'attentat d'octobre 1983 qui avait coûté la vie à 241 personnes, dont 220 marines américains. Cet attentat avait été revendiqué par l'Organisation du Jihad Islamique, affilié au Hezbollah. L'organisation d'une telle cérémonie n'a toutefois pas été confirmée par l'ambassade des Etats-Unis.
Les contestataires ont bloqué, avec leur sit-in, une partie des voies de l'autoroute menant à l'Aéroport, provoquant des tensions et des échauffourées avec les militaires déployés sur les lieux, qui tentaient d'empêcher toute fermeture de la route. Des portraits du président américain, Donald Trump, et de l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, ont été jetés par terre et piétiné par les protestataires.
Le général McKenzie et l'ambassadrice Shea ont été reçus au palais présidentiel de Baabda par le chef de l'Etat, Michel Aoun. Le haut gradé américain s'est également entretenu à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement, Nabih Berry. Il doit également s'entretenir avec le Premier ministre, Hassane Diab.
Tajeddine arrive à Beyrouth
Au même moment où se tenait cette manifestation, Kassem Tajeddine, un homme d'affaires libanais considéré comme un important contributeur financier du Hezbollah, et libéré par les États-Unis, arrivait à l'aéroport de Beyrouth. M. Tajeddine, 65 ans, a été libéré deux ans avant la fin de sa peine de prison de cinq ans, en raison de ses problèmes de santé et des risques d'être contaminé par le Covid-19. Cette libération a été décidée malgré un appel du département américain de la Justice, qui estimait que l'état de santé de Kassem Tajeddine qui souffre d'hypertension ne s'était pas gravement détérioré au point de devoir être libéré d'urgence pour des motifs humanitaires, selon un article publié sur le site de la chaîne américaine NBC News.
L'annonce d'une éventuelle libération de M. Tajeddine avait suscité des spéculations, certains lançant l'hypothèse qu'elle était intervenue en contrepartie de la libération par le Liban en mars du Libano-américain Amer Fakhoury, un ex-milicien de l'Armée du Liban-Sud accusé de torture et de collaboration avec Israël alors qu'il dirigeait la prison de Khiam, durant l'occupation israélienne du sud-Liban. L'avocat de M. Tajeddine, William Taylor, avait rejeté ces allégations.
Mardi soir, dans un discours télévisé, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a longuement critiqué la politique "de siège et d'étouffement" des Etats-Unis vis-à-vis du Liban ainsi que les "ingérences" de l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea, l'accusant de chercher à "dresser les Libanais les uns contre les autres".
Dimanche, une autre manifestation, pro-américaine cette fois, avait été organisée près de l'ambassade américaine à Awkar, au nord de Beyrouth, afin de réclamer le désarmement du Hezbollah via l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU.
commentaires (9)
On est contre les 500.000 Palestiniens qui sont là depuis 50 ans mais pour un million de Syriens qui sont la depuis sept ans C’est drôle tout de même !
PROFIL BAS
06 h 02, le 09 juillet 2020