C’est le conseil sincère de nos responsables. Est-ce un manque de prévoyance ou de la malhonnêteté, ou de l’incompétence ? De toute façon, la bonne foi reste à prouver.
En fait, c’est le « rasoir de Hanlon » qui dit « ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer ».
Au Liban, nous aboutissons à un désastre : grâce à la corruption à outrance chez les politiques, dans l’administration et certains entreprises biens organisées. Grâce à leur incompétence et à leur manque de vision.
Sans répéter les raisons politiques des tensions et guerres régionales, des intérêts des grandes puissances. Restons au Liban.
Qu’ont fait nos responsables ?
Chaque Libanais devrait se rappeler l’esprit et les textes des pères fondateurs du Liban. Rêve d’un rayonnement culturel, de bonne entente intérieure et d’une ouverture et un échange avec l’extérieur. À ce rêve ont participé plusieurs intellectuels. Certains pouvaient exprimer quelques critiques, d’autres criaient à l’anarchie.
Au total, la liberté d’expression était respectée, des échanges faciles au niveau individuel et un bien-être au niveau social. Bref, un rêve insouciant.
La nouvelle génération de responsables a-t-elle pu s’identifier à l’idéal des pères fondateurs ?
Nos responsables n’ont pas trouvé un « signifiant » rassembleur.
C’est peut-être un déficit structurel dans leur identification. La plupart se sont drapés de la toge confessionnelle. La religion imprègne l’indentification de l’individu. C’était facile pour le politique de flatter la fibre sensible de l’humain. Au lieu de bâtir un État, ils ont joué les démolisseurs. Cela a déréglé leur « idéal du moi » et par là même celui de l’individu et de tout le pays. En fait, une identification viciée.
La foule a été fascinée et subjuguée par des leaders perturbés.
En regardant de plus près, on comprend pourquoi les leaders paraissent grands. Tout simplement du fait qu’on se met à genoux devant eux.
Comment on peut apprécier la responsabilité des décideurs (politiques, économiques, administration de tout genre).
Il faut ajouter le rôle de chaque Libanais et sa responsabilité.
En plus, le rôle de certains médias dans la propagation du mal et leur manque de critique constructive.
Des intérêts extérieurs ont favorisé et attisé les guerres miliciennes.
Le pays sort endeuillé avec des dizaines de milliers de morts, de disparus et de blessés.
Quelles ont été les conséquences?
Un régime milicien s’impose au pays. Aidé de l’extérieur, chaque responsable en profite pour asseoir son pouvoir et améliorer ses profits.
Le tout dans un champ fertile de corruption. Le tout faisant le lit de luttes idéologiques et confessionnelles. Que dire des groupes armés qui continuent à sévir ? Qui va construire l’État ? Les responsables sont aveuglés par leurs intérêts et leur narcissisme.
Le Liban ne peut se relever qu’avec un groupe d’hommes et de femmes avec un rêve et une volonté d’organiser un monde meilleur.
Un Liban portant le flambeau de l’entente entre les groupes sociaux.
Un Liban avec sa variété culturelle.
Un Liban créatif et innovant grâce au génie de nos jeunes et à leur énergie.
Un Liban travaillant avec une « intelligence collective ».
Loin de la corruption, du confessionnalisme et des égoïsmes.
Une République avec un État vrai et une bonne gouvernance.
Dr Adel AKL
Psychiatre/psychanalyste
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.
commentaires (1)
Un comportement bipolaire soutenu par un cohabitation schizoïde religieuse et idéologique, manipulé par des juridictions hydriforms au pouvoir démoniaque, protégé par une autorité déficiente, dont la carence mentale troublante n'a point de solution, ne pourra être tempéré que lorsqu'il sera contenu dans une camisole de force.
SATURNE
15 h 41, le 07 juillet 2020