« L’objectif principal de tous les responsables doit être la résolution de la crise historique que vit la population libanaise », a dit le chef des Kataëb.
Le chef des Kataëb Samy Gemayel a annoncé hier qu’il ne participera pas à la réunion de dialogue à Baabda, convoquée par le chef de l’État Michel Aoun, estimant que les objectifs de ces assises sont « déplacés » face à la crise que traverse actuellement le Liban. Décrivant lors d’une conférence de presse la « situation catastrophique » dans laquelle se trouve selon lui le pays, M. Gemayel a reproché aux autorités de vouloir « faire taire » les Libanais.
« Le président aurait dû lancer une invitation avec un ordre du jour socioéconomique qui réponde aux questions des gens », a souligné M. Gemayel dans sa conférence de presse, après avoir annoncé qu’il ne participera pas aux assises de Baabda. Il a notamment cité le sauvetage économique, les armes du Hezbollah et la souveraineté, le remplacement total des parties politiques au pouvoir, via entre autres des élections législatives anticipées. Rappelant un des objectifs annoncés de cette réunion, à savoir « l’apaisement sécuritaire », le leader maronite a pris à partie la présidence : « Vous voulez que le peuple libanais s’apaise ? Et donc qu’il meure à petit feu et en silence ? »
« L’objectif principal de tous les responsables doit être la résolution de la crise historique que vit la population libanaise », a encore dit le chef des Kataëb, estimant que depuis la Première Guerre mondiale, les Libanais « n’ont pas vécu une période aussi difficile ». « Les gens ont réellement faim », a-t-il déclaré, mentionnant notamment la perte de pouvoir d’achat et les augmentations des prix des biens de consommation. Évoquant une « situation catastrophique », il a déploré le fait que les autorités sont « incapables de trouver des solutions ».
Samy Gemayel a par ailleurs critiqué le fait que, face à cette crise et aux « souffrances » des gens, on demande à ces derniers « de se taire », sous peine d’être poursuivis en justice, dénonçant « un État policier » instauré entre autres via les ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice.
Le chef des Kataëb a encore estimé que « toutes les portes sont désormais fermées » devant une aide financière internationale qui pourrait être accordée au Liban. « En partant aux négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) avec trois séries différentes de chiffres (concernant les pertes financières, NDLR), ils ont ridiculisé le Liban, sali sa réputation et fermé la porte à d’éventuelles aides » internationales, a-t-il regretté.
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