Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a affirmé mercredi que personne n’avait le droit de mener les Libanais « là où ils ne veulent pas, ni de leur imposer un mode de vie dont ils ne veulent pas », estimant que le Liban paie aujourd’hui le prix des politiques et des choix que le Hezbollah impose au moyen de son arsenal illégal.
Lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti à Saïfi (Beyrouth), le leader des Kataëb a réagi aux propos du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui a affirmé dans un discours mardi soir que son parti ne remettrait jamais ses armes et a appelé à ce que le Liban « se tourne vers l’Est », vers l’Iran et la Chine notamment, qui pourraient le garder « à l’abri de la famine ». Le numéro un du parti chiite a en outre estimé que la loi américaine César, entrée en vigueur mercredi et qui sanctionne quiconque collaborerait avec le régime syrien ou le financerait, visait tout autant le Liban que la Syrie. Répondant à ces propos, M. Gemayel a estimé que, « pratiquement, cela nous ferait sortir de l’économie mondiale et consacrerait l’isolement arabe et international du Liban. La seule solution à la crise actuelle résiderait alors dans le recours à un modèle économique comme celui de l’Iran et du Venezuela ». « Un groupe de Libanais a-t-il le droit de nous imposer ses choix et de nous mener là où nous ne voulons pas ? » s’est interrogé le député du Metn. « Nous ne voulons pas une société de moumana'a, mais une société ambitieuse et ouverte », a-t-il lancé, avant d’adresser ce message à Hassan Nasrallah : « Nous ne voulons que l’arsenal de l’armée et nous refusons la logique des milices. Nous ne sommes pas des collaborateurs (avec l’ennemi). Nous sommes des Libanais attachés à la souveraineté de l’État et nous vous demandons de vous plier à la Constitution, pour protéger ensemble le Liban à travers l’armée. »
« Le Hezbollah est directement responsable de la crise économique, de même que les politiques de la Banque centrale et de certaines banques », a-t-il encore dit, réagissant aux propos du chef du Hezbollah qui a accusé les États-Unis d’être responsables de la crise du dollar.Samy Gemayel a, en outre, réitéré son appel à la tenue d’élections législatives anticipées, invitant le gouvernement de Hassane Diab à démissionner s’il n’est « pas capable de réalisations concrètes ». Il a par ailleurs dénoncé les propos tenus par M. Diab samedi dernier et dans lesquels il avait fait état d’une « tentative de coup d’État » qui avait échoué. « Où avez-vous vu cela ? » s’est interrogé le leader des Kataëb, avant de s’adresser à Hassan Nasrallah en ces termes : « Vous nous avez menés à la catastrophe en appuyant ce gouvernement que vous considérez comme le vôtre. »
Critiquant le gouvernement, il a estimé qu’il n’avait pris « aucune décision de réforme véritable, à part demander la prorogation du mandat de la Finul et approuver (le projet contesté) de construction d’une centrale électrique à Selaata » (caza du Batroun au Liban-Nord).Évoquant le dialogue élargi prévu à Baabda le 25 juin sous la houlette du président libanais, Michel Aoun, Samy Gemayel a déclaré : « Quand un ordre du jour clair de la séance sera établi, nous prendrons la décision adéquate » sur une éventuelle participation.
commentaires (6)
Ce Monsieur député semble oublié un peu trop facilement l’Histoire du Liban surtout la période après les jeux olympiques de Berlin ( avant la Deuxieme Guerre mondiale )jusqu’a nos jours : qu’il mesure la part de la responsabilité de son grand père ,ses oncles ,son père et ainsi de suite ( vous remarquez que c’est toujours dans le contexte familiale ) de notre tragedie actuelle. Maintenant n’est pas le moment de jouer la comédie d’un révolutionaire; il ferait mieux qu’il passe le Week End à lire les fables de La Fontaine et médite sur : LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE PLUS GROSSE QUE LE BŒUF….
aliosha
11 h 24, le 18 juin 2020