Rechercher
Rechercher

Société - Affaire Selaata

Boustani accuse les détracteurs de la centrale d’œuvrer « dans un but électoral »

L’ancienne ministre de l’Énergie a défendu le projet de construction d’une centrale dans cette localité du Nord, au lendemain d’une conférence de presse d’un député FL, Antoine Habchi, critiquant le projet.

Boustani accuse les détracteurs de la centrale d’œuvrer « dans un but électoral »

La centrale de Selaata, qui a valu au gouvernement de Hassane Diab de sévères critiques depuis qu’il l’a approuvée après l’avoir pourtant rayée du plan de redressement de l’électricité, est de nouveau au cœur, depuis deux jours, d’un échange acerbe, par conférences de presse interposées, entre deux membres de blocs politiques rivaux. Ainsi, au lendemain d’une intervention virulente du député Antoine Habchi, du bloc des Forces libanaises, lors de laquelle il a dénoncé des irrégularités dans le dossier de Selaata, l’ancienne ministre de l’Énergie Nada Boustani (Courant patriotique libre) a répliqué hier, en estimant que la polémique née après la décision du gouvernement de construire une centrale électrique à Selaata (Nord), est « politique et non scientifique ».

Lors d’une conférence de presse, Mme Boustani a dénoncé des « inexactitudes » circulant dans les médias au sujet de ce dossier, regrettant que ces erreurs lui aient « directement porté préjudice ». « L’approche du dossier de Selaata est politique et non scientifique », a-t-elle souligné, affirmant que la polémique est alimentée par « certaines formations dans un but électoraliste ». Elle a estimé que la construction de la centrale de Selaata est « dans l’intérêt des sociétés et industries se trouvant aux alentours » du site choisi, ce qui, in fine, répond à « un intérêt national ».

« Conformément au plan pour la réforme du secteur de l’électricité présenté en 2019, établi en coopération avec la Banque mondiale et approuvé par le gouvernement, nous avons besoin de deux centrales fonctionnant en parallèle, en plus de la centrale de Deir Ammar 2 », a souligné Mme Boustani, pour justifier la construction de la centrale de Selaata.

Le gouvernement de Hassane Diab a approuvé la construction d’une centrale électrique à Selaata dans le caza de Batroun, revenant sur une décision antérieure stipulant la seule mise en place des centrales de Zahrani (Liban-Sud) et de Deir Ammar (Akkar).

C’est après l’intervention du chef de l’État en faveur de la construction de la centrale de Selaata que le gouvernement a approuvé le projet. Mme Boustani a en outre affirmé que la construction de la centrale de Selaata n’est pas « une invention » du CPL, mais avait été suggérée par Électricité du Liban (EDL) depuis 1978, ajoutant que cela permettrait de répartir l’approvisionnement en courant sur les réseaux de distribution électrique de tout le pays. Elle a encore affirmé que le site choisi est « le plus adéquat, d’un point de vue technique et environnemental, et le plus économique possible pour le Trésor public ».

« Le Liban n’a pas besoin de trois centrales »

La veille, donc, le député Antoine Habchi avait violemment critiqué le projet de Selaata. Au cours d’une conférence de presse, il a affirmé que le Liban n’avait pas besoin de la construction de trois centrales pour la production électrique.

Au sujet du site choisi pour la construction de la centrale, qui fait polémique en raison du coût des éventuelles expropriations, Antoine Habchi a dit ne pas comprendre « pourquoi nous avons payé des millions pour réaliser une étude en vue de définir un site où bâtir une centrale, puis, du jour au lendemain, nous avons trouvé des prétextes pour changer de site ». Alors qu’un premier site avait été défini, une relocalisation avait été décidée à quelques encablures plus au sud, dans une zone beaucoup plus proche des zones résidentielles de Selaata.

Antoine Habchi a en outre affirmé que « la société à laquelle le ministère de l’Énergie a fait appel n’est pas une société de consultants et ne peut en aucune façon faire une étude du site ». « Il lui était interdit de répondre à des appels d’offres entre 2017 et 2018 à cause d’accusations de corruption », ajoute le député. « Les propos portant sur trois centrales sont erronés. Le Liban n’a pas besoin de trois centrales », a estimé M. Habchi. « Je ne sais pas ce qu’on a dit au président de la République à ce sujet, mais le chef de l’État ne doit pas mettre en danger son propre intérêt ou celui du peuple libanais. C’est pourquoi je lui demande de nommer quelqu’un qui ne soit pas de son bord pour qu’il lui explique le vrai fond de l’affaire de Selaata », insiste le député FL. « Toute l’affaire autour de la construction de cette centrale reflète une demande soi-disant au nom des droits des chrétiens. Mais nous n’avons pas besoin d’arracher une victoire au nom des droits des chrétiens », a-t-il déploré.

Abordant en outre l’affaire de la livraison du fuel frelaté aux centrales libanaises de la part d’une filière de la compagnie publique algérienne Sonatrach, un autre dossier qui fait polémique depuis des semaines, Antoine Habchi a dit craindre que ce dossier « ne finisse sous le boisseau ». « C’est exactement ce qui est en train de se passer », a-t-il affirmé, ajoutant « avoir encore quelques questions à poser à la justice ». Et de conclure : « Je me tourne vers le président de la République car je crains que ces dossiers ne soient jetés à la mer. C’est l’occasion pour (le président Michel Aoun) de voir l’histoire le condamner ou lui rendre justice. »

La centrale de Selaata, qui a valu au gouvernement de Hassane Diab de sévères critiques depuis qu’il l’a approuvée après l’avoir pourtant rayée du plan de redressement de l’électricité, est de nouveau au cœur, depuis deux jours, d’un échange acerbe, par conférences de presse interposées, entre deux membres de blocs politiques rivaux. Ainsi, au lendemain d’une intervention...

commentaires (1)

Ce n'est plus le temps de dépenser des centaines de millions de dollars ,quand l'état est en faillite. Point final.

Esber

15 h 11, le 17 juin 2020

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Ce n'est plus le temps de dépenser des centaines de millions de dollars ,quand l'état est en faillite. Point final.

    Esber

    15 h 11, le 17 juin 2020

Retour en haut