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Société - tribune

Plus forts ensemble : le Canada et le Liban

Plus forts ensemble : le Canada et le Liban

Emmanuelle Lamoureux, ambassadrice du Canada. Photo d’archives L’OLJ

Les affaires mondiales ont été affectées ces dernières années par de multiples crises et nous sommes au cœur de l’une des plus redoutables à ce jour : la pandémie du Covid-19. Grâce à son action précoce et décisive, le Liban a été un modèle de réussite dans la lutte contre la propagation du virus et la préservation de la sécurité de ses habitants. Il est maintenant temps de se concentrer sur la relance économique et sociale, tout en continuant à empêcher une nouvelle propagation.

C’est dans ce contexte que les Nations unies prévoient d’organiser des élections le 17 juin à New York pour pourvoir aux sièges permutants au Conseil de sécurité des Nations unies pour 2021-2022. Le Canada est en lice pour un siège et a placé la sécurité économique au centre de sa plate-forme. Depuis quatre ans, le Canada milite pour une croissance plus inclusive, s’efforçant de mobiliser de nouveaux flux de financement public et privé pour le développement durable par le biais du groupe d’amis sur les financements innovants qu’il a cofondé avec la Jamaïque.

Au Liban, nous aidons à atténuer l’impact des crises économique et du Covid-19 sur les plus vulnérables en élargissant les possibilités de subsistance pour les femmes et les jeunes, et en soutenant l’entrepreneuriat, l’agriculture et le secteur agroalimentaire afin d’améliorer la sécurité alimentaire et stimuler la croissance économique. Outre l’aide bilatérale, le commerce, les contributions du secteur privé et les envois de fonds (remittances), soutenus par la transparence et la bonne gouvernance, sont essentiels pour favoriser une croissance inclusive. Les envois de fonds du Canada vers le Liban représentent approximativement le même montant que celui de notre aide bilatérale. Nos relations commerciales ont augmenté de 150 % de 2010 à 2019 et les importations agroalimentaires et de TIC du Canada ont augmenté de façon exponentielle, contribuant à la relance économique à plus long terme du Liban.

La pandémie actuelle a démontré que nous sommes tous interconnectés et que le multilatéralisme est important. Le Canada a réagi rapidement à la pandémie du Covid-19, au Canada et à l’étranger, en annonçant un nouveau financement à l’Organisation mondiale de la santé et à d’autres agences des Nations unies engagées dans la réponse au Covid-19. Aux côtés d’autres chefs de file mondiaux, le PM Trudeau a lancé le mois dernier la Réponse globale au coronavirus (the Coronavirus Global Response) en annonçant des investissements de plus de 850 millions de dollars canadiens pour répondre à la pandémie. Nous soutenons également la réponse au Covid-19 au Liban par le biais d’un programme multidonateurs du secteur de la santé de la Banque mondiale, la production locale d’équipements de protection individuelle et de nouveaux financements pour soutenir l’aide alimentaire et la sécurité des personnes vulnérables.

Les Canadiens comprennent que pour relever les défis mondiaux, nous devons travailler ensemble. Un Canadien sur cinq est né à l’extérieur du Canada. Notre population comprend 1 million de Canadiens d’origine arabe, dont le quart sont d’origine libanaise.

Le Canada se soucie profondément du Liban. Nous avons ouvert des ambassades dans nos capitales respectives en 1958. Dans le cadre de la stratégie du Canada pour le Moyen-Orient, le Canada a engagé 3,5 milliards de dollars d’aide internationale sur cinq ans (2016-21) pour le Liban, la Jordanie, l’Irak et la Syrie, se classant parmi les cinq premiers pays donateurs au Liban et dans la région. Le Canada est l’un des rares pays à continuer à réinstaller des réfugiés syriens, offrant une protection aux personnes vulnérables tout en allégeant une partie de la pression sur les communautés d’accueil libanaises.

Le Canada est attaché à l’objectif d’une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient et continuera de jouer un rôle constructif dans le soutien de la paix dans la région. À cette fin, le Canada appuie une solution à deux États au conflit, y compris la création d’un État palestinien vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Israël. Le Canada est très préoccupé par le fait que la poursuite de l’annexion unilatérale serait préjudiciable aux négociations de paix et contraire au droit international.

En tant que puissance moyenne vivant à côté d’une superpuissance mondiale, le Canada comprend l’importance d’un ordre international fondé sur des règles – un ordre dans lequel la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure ; et où les pays les plus puissants sont contraints de traiter les plus petits sur la base de normes internationalement respectées, appliquées et maintenues.

Depuis la création de la Force d’urgence des Nations unies en Égypte pendant la crise de Suez, pour laquelle l’ancien Premier ministre canadien Lester B. Pearson a reçu le prix Nobel de la paix en 1957, 125 000 Canadiens ont servi à l’étranger pour soutenir les opérations de maintien de la paix des Nations unies. En tant que membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, le Canada œuvrera à améliorer l’application des résolutions du Conseil de sécurité, y compris la 1701. Le Canada est le 9e contributeur au budget des opérations de maintien de la paix des Nations unies, dont le Liban profite directement par le biais de la Finul. Le Canada a également un partenariat dynamique de renforcement des capacités avec les forces armées libanaises, y compris un programme de formation hivernal qui aide à protéger les frontières du Liban dans des conditions hivernales rigoureuses.

Le Canada sait que l’autonomisation des femmes et des filles rend les familles et les pays plus pacifiques et plus prospères. Pour cette raison, nous croyons qu’il faut bâtir sur la promesse de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée pour la première fois lorsque le Canada siégeait au Conseil il y a 20 ans. Au Liban, nous soutenons l’intégration d’un plus grand nombre de femmes au sein des forces de police municipales et avons dispensé une formation pour l’intégration des genres aux forces armées libanaises. Grâce à un partenaire local, nous avons également mis à profit l’expérience d’anciens combattants de la guerre civile, y compris des femmes, pour favoriser une culture de paix chez les jeunes.

L’idée que nous sommes plus forts grâce a nos différences et non malgré elles est le fondement même sur lequel le Canada s’est construit. Nous sommes déterminés à travailler au sein du Conseil, comme nous le faisons à l’ONU et au Canada, pour nous assurer que toutes les voix soient entendues. Voter pour le Canada pour un siège au Conseil de sécurité, c’est approuver cette approche novatrice, holistique et collaborative de la sécurité.

Les affaires mondiales ont été affectées ces dernières années par de multiples crises et nous sommes au cœur de l’une des plus redoutables à ce jour : la pandémie du Covid-19. Grâce à son action précoce et décisive, le Liban a été un modèle de réussite dans la lutte contre la propagation du virus et la préservation de la sécurité de ses habitants. Il est maintenant temps...

commentaires (1)

peut-être le Canada pourrait également donner des cours d’éthique de civisme de politique et de droits à nos pseudo politiciens Plaisanterie à part, Merci au Canada.

Alors...

22 h 10, le 14 juin 2020

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Commentaires (1)

  • peut-être le Canada pourrait également donner des cours d’éthique de civisme de politique et de droits à nos pseudo politiciens Plaisanterie à part, Merci au Canada.

    Alors...

    22 h 10, le 14 juin 2020

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