L'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri s'en est pris mercredi, via Twitter, au chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui avait affirmé dans un entretien avoir refusé de nommer M. Hariri pour la présidence du Conseil en raison des "circonstances qui ne s'y prêtaient pas".
"Je n'ai pas renoncé à soutenir Saad Hariri, mais les circonstances ne se prêtaient pas du tout à ce qu'il soit nommé Premier ministre", a affirmé M. Geagea dans un entretien au quotidien égyptien Al-Ahram. Il a estimé que cela aurait pu signer "la fin" de la vie politique de l'ancien président du Conseil. "C'est ce que je crois, selon mes propres calculs", a-t-il ajouté. "Nous avions et avons toujours besoin de grands changements au Liban et nous ne pouvons plus continuer sur la même voie, avec les mêmes personnes que nous avons vues ces dix dernières années", a souligné le chef des FL.
La réponse de Saad Hariri ne s'est pas fait attendre. "Bonjour docteur (le surnom de M. Geagea, ndlr). Je ne savais pas que tu tenais des calculs si précis. J'aurais dû te remercier, sans toi j'aurais pu être complètement fini", a-t-il twitté. "Sérieusement, docteur ? Tu penses que mon destin politique dépend de ta décision ?" a-t-il ajouté. Et de prendre Samir Geagea à partie : "Le brouillard a-t-il recouvert Maarab ou tu ne sais plus qui est Saad Hariri ?"
Saad Hariri avait annoncé sa démission en octobre, après plusieurs jours de manifestations de grande ampleur demandant le départ de toute la classe politique, accusée de corruption. Les ministres des FL s'étaient retirés du gouvernement peu avant sa chute. Depuis, les partis de MM. Geagea et Hariri (Courant du Futur) se trouvent tous les deux dans l'opposition mais entretiennent des relations houleuses.
commentaires (17)
Ces chamailleries de cours de récré de maternelles ne règlent pas le problème du pays. Y en marre à la fin de voir qu’il y a encore des politiciens qui règlent leurs problèmes d’ego alors que le pays est au bord du gouffre et ça donne tout le loisir aux vendus au pouvoir de faire passer tous leurs caprices qui représentent une menace pour l’existence même du Liban. Secouez vous et trouvez une sortie avant qu’il ne soit pas trop tard. J’ose espérer que ça n’est pas déjà le cas.
Sissi zayyat
12 h 37, le 11 juin 2020