Le ministre libanais de la Santé, Hamad Hassan, à participé mercredi à un sit-in de médecins devant l'hôpital LAU Medical Center - Rizk de Beyrouth, alors que le corps médical observe une journée de grève dans tout le Liban afin de protester contre les violences physiques et morales dont il fait l'objet. Ces dernières semaines, plusieurs incidents ont eu lieu dans différents hôpitaux du pays.
"A partir d'aujourd'hui, nous considérerons toute attaque menée contre un médecin ou un membre du corps médical comme une attaque lancée contre le ministère de la Santé et l'Ordre des médecins", a lancé M. Hassan lors de ce rassemblement, en présence du président de l'Ordre, Charaf Abou Charaf. Ce dernier a de son côté annoncé que l'Ordre lancerait, à titre personnel, des poursuites judiciaires contre toute personne agressant un médecin.
Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), les médecins ont de manière générale respecté l'appel à la grève dans les différentes régions du Liban, seuls les cas urgents étant traités dans les hôpitaux. Des sit-in, semblables à celui organisé devant l'hôpital Rizk, se sont tenus devant les établissements hospitaliers, notamment devant plusieurs hôpitaux de Baalbeck et Nabatiyé.
L'Ordre des médecins est à l'origine de l'appel à la grève générale, alors que les médecins se plaignent d'être de plus en plus souvent victimes d'agression dans l'exercice de leurs fonctions. Le 2 juin, par exemple, une fusillade avait eu lieu devant l'hôpital de Rayak, dans la Békaa, au cours de laquelle le fils d'un médecin de l'hôpital avait été blessé. Et le 20 mai, deux militaires avaient été mis aux arrêts après avoir frappé et bousculé un médecin en poste dans un hôpital de Tripoli au Liban-Nord. La même journée, plusieurs individus avaient attaqué le service des urgences de l'hôpital du Secours populaire de Nabatiyé, au Liban-Sud. Ils refusaient de se faire prendre la température avant d'entrer dans le service, en guise de prévention contre le coronavirus.
Le 1er juin, l'ordre des médecins a présenté au président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, un texte de loi qui permettrait de pénaliser toute personne qui s'attaque à un médecin dans l'exercice de ses fonctions. Ce texte a été discuté lors d'une réunion, mercredi, entre M. Abou Charaf et une délégation de l'Ordre et et le président de la Chambre, Nabih Berry. La délégation a également présenté une deuxième proposition de loi au chef du Législatif, concernant l'immunité des médecins, qui prévoit notamment "la création d'une assurance obligatoire pour faire face aux cas de faute professionnelle". M. Berry avait alors promis d'envoyer ces deux propositions devant la commission parlementaire de la Justice et de l'Administration.
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