Rivlin : Israël portera "un coup sévère" au Liban en cas d'attaque du Hezbollah

Le président israélien Reuven Rivlin a menacé lundi de porter "un coup sévère" au Liban si le Hezbollah lançait des opérations contre Israël, alors que les tensions restent vives entre les deux pays, l'Etat hébreu multipliant les incursions maritimes et terrestres ainsi que les violations aériennes.

"Israël tient le Liban et son gouvernement responsables de toute activité du Hezbollah visant des cibles israéliennes", a affirmé le président israélien lors d'une cérémonie à Jérusalem, rapporte l'Israeli Broadcasting Corporation. "Aussi longtemps que le Hezbollah sera une composante du Liban et de son gouvernement, aussi longtemps que ce groupe continuera à exploiter le peuple libanais pour servir les intérêts de pays étrangers, la responsabilité de la souveraineté incombe au gouvernement du Liban", a-t-il insisté. Celui-ci sera "tenu responsable de toute action commise par le Hezbollah depuis le territoire libanais", a menacé Reuven Rivlin.

"Israël n'hésitera pas à porter un coup fatal à son ennemi où qu'il soit, et ne reculera jamais devant l'affrontement. L'armée israélienne est en alerte et prête à faire face à tout agresseur", a encore mis en garde le président israélien. Dans le régime parlementaire israélien, le président de la République a des prérogatives limitées, l'essentiel du pouvoir exécutif étant détenu par le Premier ministre.

Contexte tendu
Cette déclaration intervient alors que la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul), chargée de surveiller toute activité militaire à la frontière entre Israël et le Liban, doit voir son mandat renouvelé en août. Un mandat qu'Israël et son allié américain voudraient voir modifié, pour permettre aux Casques bleus un meilleur contrôle des agissements du Hezbollah dans le Sud. De son côté, le Liban réclame un renouvellement du mandat de la Finul pour un an "sans amendement".

Washington poursuit son forcing pour un amendement du mandat de la Finul

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La tension reste élevée depuis plusieurs semaines entre le Liban et Israël, notamment à la suite des survols réguliers de drones et d'avions de chasse israéliens au-dessus du Liban, et les incidents à la frontière se multiplient.

Dimanche, l'armée israélienne a brièvement confisqué le troupeau d'un berger libanais sur les hauteurs de Kfarchouba, dans le caza de Hasbaya, dans le sud-est du Liban, à la lisière de la frontière entre les deux pays. La semaine précédente, un berger syrien qui avait été blessé mi-mai par des tirs israéliens à la frontière sud du Liban, avant d'être arrêté par des militaires de l’État hébreu, avait été rapatrié au Liban par la Finul. Le berger avait été atteint par des tirs dans la région de Kfarchouba, le 17 mai dernier, avant d'être hospitalisé dans un hôpital israélien.

Le Hezbollah chiite, un parti politique disposant d'une structure militaire, a été créé en 1983 à l'initiative de la République islamique d'Iran, avec pour objectif premier de repousser les forces israéliennes qui occupaient le Liban. Seule formation à n'avoir pas désarmé à la fin de la guerre civile, le Hezbollah entend poursuivre ses activités de résistance contre l'Etat hébreu, pour obtenir le retrait des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la moitié du village de Ghajar qu'Israël occupe toujours malgré son départ du Liban-Sud en mai 2000. 

Le dernier affrontement militaire ouvert entre Israël et le Liban remonte à juillet 2006. Ce conflit de 33 jours avait commencé par une attaque d'envergure lancée le 12 juillet 2006 par le parti chiite pour enlever des soldats israéliens. Plus de 1 200 Libanais ont été tués, principalement des civils. Côté israélien, les 160 morts sont en majorité des militaires.