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Politique - Décryptage

Le « Caesar Act », un vrai casse-tête pour le Liban...

Comme si le Liban n’avait pas suffisamment de problèmes, voilà que le « Caesar Act » est entré en vigueur depuis le 1er juin. En principe, cette loi américaine est destinée à imposer des sanctions au régime syrien et à ceux qui coopèrent avec lui ou l’appuient, mais ses effets touchent dans une grande mesure le Liban à un moment particulièrement délicat de son histoire.

En effet, non seulement le Hezbollah est considéré par les Américains et leurs alliés régionaux et internationaux comme une organisation terroriste, mais de plus il est classé parmi les principaux alliés du régime syrien et parmi les organisations qui aident ce dernier. Par conséquent, le « Caesar Act » est aussi destiné à surveiller ses déplacements à travers la frontière libano-syrienne et l’aide qu’il pourrait par ce biais fournir au régime syrien. Le « Caesar Act » est donc un pas de plus dans le plan américain visant à la fois à étouffer le régime syrien, mais aussi le Hezbollah et tous ceux qui l’appuient. Plusieurs personnalités libanaises avaient d’ailleurs tenté d’expliquer aux responsables US la position du pays par rapport au parti chiite. L’une de ces personnalités est le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil qui, lorsqu’il était encore ministre des Affaires étrangères, avait été reçu par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo chez lui. Selon un des témoins de la scène, les deux hommes se trouvaient sur la terrasse du domicile du secrétaire d’État et ils voyaient dans la rue des Afro-Américains. Gebran Bassil aurait alors, selon ce témoin, déclaré en substance à son interlocuteur : « Vous pouvez ne pas les aimer ou les critiquer, mais ils n’en demeurent pas moins des citoyens américains. C’est la même chose pour nous avec le Hezbollah. Quoi qu’on pense d’eux, ils restent des Libanais. »

Il est clair que cette explication n’a pas convaincu l’administration américaine puisque non seulement elle poursuit sa politique de sanctions contre le Hezbollah, mais de plus, le « Caesar Act » constitue indirectement un casse-tête supplémentaire pour le Liban.

L’entrée en vigueur de cette loi pose ainsi un grand problème au gouvernement libanais, à un moment où il a désespérément besoin d’opportunités pour son économie. Il faut préciser qu’en raison de la crise financière et sociale sans précédent, des voix s’étaient élevées récemment pour appeler à une ouverture économique en direction de la Syrie et de l’Irak (dans les deux cas, il faut passer par la Syrie) dans le but de trouver des marchés pour la production libanaise que le gouvernement souhaite renforcer afin de réduire ses importations. Hassan Nasrallah en avait parlé clairement au cours de ses dernières apparitions médiatisées, et des informations avaient circulé sur la préparation d’une visite officielle d’une délégation gouvernementale à Damas.

Caesar Act : quelles répercussions sur le Liban ?

Caesar Act : quelles répercussions sur le Liban ?

Selon des sources ministérielles, ce sujet devra être débattu en Conseil des ministres, non pas en une seule séance, mais au cours de la période à venir. Le gouvernement ne souhaite pas en effet effectuer un faux pas à l’heure où le pays a besoin de toutes les aides possibles. Sa politique n’est donc pas de braquer ou de défier l’administration américaine, mais en même temps, il ne peut pas non plus renoncer à des pistes possibles sans même tenter de les étudier objectivement. Toujours selon les mêmes sources, le principe d’une dissociation du Liban des crises régionales doit être appliqué dans les deux sens, et si le pays ne doit pas prendre position en faveur du camp hostile aux Américains et à leurs alliés, il ne peut pas non plus prendre position en faveur du camp adverse. C’est un jeu d’équilibre très difficile, mais il faudrait se concentrer essentiellement sur l’intérêt du pays. Pour l’atteindre, le mieux serait donc de mener un dialogue et des négociations difficiles mais pas impossibles avec les deux camps.

Dans ce contexte, les sources précitées affirment que les négociations avec le FMI n’ont pas encore réellement commencé à ce stade puisqu’au cours des réunions qui ont déjà eu lieu, c’est surtout le Liban qui a exposé son point de vue et expliqué son plan, en dépit des divergences dans les chiffres présentés par le gouvernement, ceux de la Banque du Liban et ceux aussi de l’Association des banques. Les différences seraient essentiellement dues à des approches différentes dans les estimations (ce qui est pris en compte et ce qui ne l’est pas), et non sur le fond. Selon les mêmes sources, on ne peut donc pas encore se prononcer sur l’attitude finale du FMI, mais il est important pour le Liban de ne pas se comporter comme s’il n’avait aucun autre choix.

D’ailleurs, par la voix de son secrétaire général, le Hezbollah a récemment déclaré avoir un plan de sauvetage économique qu’il garde secret pour qu’il ne soit pas combattu dès son annonce par les alliés des États-Unis au Liban. Pour le parti chiite, le renforcement des sanctions américaines contre lui, contre la Syrie et contre l’Iran n’est que le résultat de l’échec des précédentes tentatives d’étouffer ce camp et de le pousser vers la reddition. Dans cette optique, le « Caesar Act » n’est donc pas un signe de force ou de puissance, mais au contraire un signe de faiblesse et peut-être l’une des dernières cartouches de l’administration américaine dans son combat contre l’Iran et ses alliés dans la région.

Que cette approche soit vraie ou non, elle ne résout pas le problème posé par cette nouvelle loi américaine. Le Liban semble ainsi acculé devant un choix impossible : l’affrontement interne ou l’étouffement économique. À moins de mener de nouvelles négociations en laissant planer la perspective d’autres options...

Comme si le Liban n’avait pas suffisamment de problèmes, voilà que le « Caesar Act » est entré en vigueur depuis le 1er juin. En principe, cette loi américaine est destinée à imposer des sanctions au régime syrien et à ceux qui coopèrent avec lui ou l’appuient, mais ses effets touchent dans une grande mesure le Liban à un moment particulièrement délicat de son...
commentaires (5)

SH dit que Bassil a comparé les afro-américains donc américains au parti hezbollah donc libanais. Sauf qu'il a tout mélangé. Les américain en tous genres ne lancent pas des guerres inter-pays, ne participent pas à des guerres à l'étranger , ne décident pas de guerroyer avec missiles et frones contre le canada ou autres pays voisins des USA. Les afro américians ne contrôlent pas les aéroports, ports et communications en tous genres. Ils ne transportent pas des fusées et missiles entre les USA et le canada... Le hezbollah, à l'idéologie iranienne, lui, fait tout ceci. Donc il ne faut pas comparer l'incomparable. Hallucinant.

LE FRANCOPHONE

18 h 37, le 03 juin 2020

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Commentaires (5)

  • SH dit que Bassil a comparé les afro-américains donc américains au parti hezbollah donc libanais. Sauf qu'il a tout mélangé. Les américain en tous genres ne lancent pas des guerres inter-pays, ne participent pas à des guerres à l'étranger , ne décident pas de guerroyer avec missiles et frones contre le canada ou autres pays voisins des USA. Les afro américians ne contrôlent pas les aéroports, ports et communications en tous genres. Ils ne transportent pas des fusées et missiles entre les USA et le canada... Le hezbollah, à l'idéologie iranienne, lui, fait tout ceci. Donc il ne faut pas comparer l'incomparable. Hallucinant.

    LE FRANCOPHONE

    18 h 37, le 03 juin 2020

  • Bla bla bla. Vous n’avez pas marre de vos rengaines ? NOUS SI ET DEPUIS UN BON BOUT DE TEMPS

    Sissi zayyat

    16 h 09, le 03 juin 2020

  • Madame SH : En réponse à un passage de votre papier . Un voleur reste un voleur qu'il soit libanais ou non Une personne "bien" reste une personne bien qu'elle soit libanaise ou non. Un terroriste reste terroriste qu'il soit libanais ou non. Ce n'est pas parce qu'elle est "libanaise" que l'organisation, la personne, la mouvance, le parti, le rassemblement etc.. ... est considérée "à protéger" : Ce sont les comportements qui font en sorte de classifier cette personne/organisation. Une personne ou organisation malsaine doit être dénoncée quelque soit sa nationalité ou son obédiance

    LE FRANCOPHONE

    14 h 41, le 03 juin 2020

  • Euh, l'anecdote sur la rencontre Bassil-Pompeo est douteuse.

    Marionet

    07 h 39, le 03 juin 2020

  • La Syrie et l’Iran n'ont jamais donnés un sou au Liban sauf pour financer des guerres et des troubles. Aujourd'hui, ils n'ont même plus de sous à lui donner, ça c'est dans le cas ou ils se décident à aider l'État Libanais pour une fois. Ce n'est pas parce qu'on veut acheminer des produits Libanais vers l'Irak à travers le territoire Syrien qu'il faut rejoindre le clan Syro-Iranien. La Syrie a fermé ses frontières Libanaises depuis 2011, sauf pour le trafic clandestin, indépendamment des sanctions US contre le Hezbollah qui ont débutées il y a trois ans. Pour être très objectif, il faut reconnaitre que le Ceasar Act présente un avantage pour le Liban à savoir; arrêter le flux des produits subventionnés par un Liban qui puise dans ses devises étrangères qu'il ne peut plus remplacer. Mise à part les combattants du Hezbollah, ses partisans et les autres Libanais n'ont plus le luxe du temps. S’il y a vraiment un plan de sauvetage économique qu’il le déclare ou qu'il laisse faire les autres.

    Zovighian Michel

    06 h 00, le 03 juin 2020

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