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Économie - Politique monétaire

Coronavirus : la BCE pointe le risque d’éclatement de la zone euro

La BCE a lancé un plan d’urgence face à la pandémie de plus de 1 096 milliards de dollars rien qu’en 2020. Daniel Roland/AFP

Les craintes d’éclatement de la zone euro risquent de ressurgir avec l’explosion de l’endettement public dans la plupart des pays pour faire face à l’impact du coronavirus, a mis en garde hier la Banque centrale européenne (BCE). Le rapport semestriel de l’institution sur la stabilité financière publié hier a mis en garde contre les mesures prises au niveau national ou européen, qui peuvent être « jugées insuffisantes pour préserver la viabilité de la dette » dans certains pays. Dans ce cas, cela augmenterait « l’évaluation par le marché du risque de redénomination », en d’autres termes de sortie de l’euro des pays concernés et de retour à leur monnaie nationale dévaluée.

Conséquence inéluctable de la crise du coronavirus et des mesures budgétaires prises pour la contrecarrer, les niveaux d’endettement parmi les membres de la zone euro devraient augmenter de manière significative : entre 7 et 22 points de pourcentage environ en 2020, explique l’institution. Cela devrait pousser la proportion de dette publique par rapport au produit intérieur brut (PIB) de la région de 86 % en 2019 à près de 103 % en 2020. En temps normal, la zone euro vise un niveau maximum de 60 % du PIB. Cette règle, figurant dans le Pacte de stabilité européen, a été toutefois suspendue du fait de la pandémie. La BCE ne remet pas en cause les plans de soutien en centaines de milliards d’euros déjà annoncés en Europe, qu’elle-même n’a cessé d’appeler de ses vœux. Sans ces mesures, « le coût économique et l’impact sur le marché (...) auraient probablement été plus sévères », dit-elle. Mais désormais, « la seule façon d’éviter un risque de sortie de l’euro pour un pays tout en incitant à l’endettement, c’est que les taux d’emprunts souverains restent le plus bas possible et la BCE semble déterminée à s’en assurer coûte que coûte », affirme Ludovic Subran, chef économiste d’Allianz, contacté par l’AFP.

Depuis deux mois, l’institut monétaire a massivement mis la main au portefeuille face à la pandémie. Il a décidé d’augmenter ses rachats de dette publique et de lancer un plan d’urgence face à la pandémie, le tout pour un volume de plus de 1 096 milliards de dollars rien qu’en 2020. Des décisions pourraient d’ailleurs tomber dès demain, quand la BCE réunira son conseil des gouverneurs.

La BCE a réussi pour le moment à calmer des marchés. Problème : une contraction économique plus longue que prévu en zone euro pourrait amener à « une trajectoire insoutenable dans des pays endettés », prévient l’institution dans son rapport.


Les craintes d’éclatement de la zone euro risquent de ressurgir avec l’explosion de l’endettement public dans la plupart des pays pour faire face à l’impact du coronavirus, a mis en garde hier la Banque centrale européenne (BCE). Le rapport semestriel de l’institution sur la stabilité financière publié hier a mis en garde contre les mesures prises au niveau national ou européen,...

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