Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que la vraie bataille de la résistance se joue contre les Etats-Unis, à l'occasion de la "Journée mondiale de Jérusalem", célébrée chaque année lors du dernier vendredi du ramadan depuis la Révolution islamique en 1979 en Iran.
"Au premier abord, on peut considérer que nous combattons Israël, son armée et son gouvernement. En réalité, notre véritable bataille se joue contre les Etats-Unis", a déclaré le leader du parti chiite dans une allocution télévisée lors de laquelle il n'a pas évoqué que très succinctement la situation au Liban, qui fera selon lui l'objet d'une prochaine allocution. "Pour Washington, Israël est un poste militaire avancé qu'il soutient sur les plans militaire, financier, économique et politique. Les Etats-Unis utilisent l'ensemble de leurs relations, lancent et soutiennent des guerres pour protéger Israël, a-t-il ajouté.
Hassan Nasrallah a affirmé que l'Iran était "le centre de gravité de l'axe de la résistance". "C'est pour cette raison que l'Iran est attaqué par l'autre axe", a-t-il déclaré. "Les Israéliens ont parié sur une guerre US contre l'Iran, sur les sanctions américaines décrétées par (le président américain Donald) Trump, qui a décidé de se retirer de l'accord nucléaire, et sur les groupes takfiristes pour renverser le régime iranien. Cela n'a pas eu lieu. L'Iran reste forte et solide", a ajouté le chef du parti chiite. "Les Etats-Unis pensaient même pouvoir se servir de la crise du coronavirus pour cela", a-t-il ajouté, se moquant de la gestion par l'administration Trump de cette pandémie aux Etats-Unis.Dans ce contexte, le leader du Hezbollah a affirmé que "la Syrie a fait échouer la guerre mondiale contre elle et fait tomber le projet américano-israélien contre l'Etat syrien, ce qui constitue une victoire pour l'axe de la résistance", estimant que le projet américano-israélien avait également échoué en Irak et au Yémen.
S'en prenant aux "pays dans la région qui se sont rangés dans le camp américano-israélien", Hassan Nasrallah a dans ce contexte salué la prise de position du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a déclaré dans la journée que lutter pour "la libération de la Palestine" était un "devoir islamique", et accusé des pays arabes d'avoir joué les "marionnettes américaines" et aidé à normaliser les relations avec Israël.
Dans ce sillage, le leader du Hezbollah a critiqué le "deal du siècle" pour la paix au Proche-Orient, présenté en janvier par l'administration de Donald Trump. "Le but est clair. Israël se dirige vers une annexion totale des territoires qu'elle occupe et ne veut laisser à l'Autorité palestinienne qu'un pouvoir administratif restreint", a-t-il jugé.
Plus largement, le chef du parti chiite a déclaré qu'il considérait Israël comme "une entité illégitime, usurpatrice et occupante". "Notre position idéologique, spirituelle, humaine et morale sur la Palestine et son peuple, sur Israël et son projet sioniste, ne changera et ne se négociera jamais (...) Le droit ne s'évapore pas avec le temps. La Palestine appartient aux Palestiniens, et doit leur revenir. Même si ce qui a été volé est légitimé par le monde entier, nous continuerons à ne pas l'accepter", a-t-il lancé. Et d'ajouter que "la responsabilité de la restitution de la terre de Palestine et des lieux sacrés incombe d'abord aux Palestiniens, mais aussi à la oumma (la communauté des croyants musulmans)".
"Être forts"
Sur le plan du Liban, Hassan Nasrallah a affirmé qu'Israël observait une certaine prudence. "Israël est aujourd'hui prudent dans le dossier libanais et craint une guerre car les capacités de la résistance se sont renforcées", a-t-il déclaré, s'amusant par ailleurs du fait qu'Israël ait "tenté de faire croire que le mouvement de contestation contre la classe dirigeante qui s'est levé en octobre visait le Hezbollah".
"Le Liban a les capacités d'être fort, de préserver sa souveraineté, notamment dans ses eaux territoriales, sans pour autant tomber mourir de faim", a affirmé le leader du parti chiite. Endetté à hauteur de 92 milliards de dollars (170% du PIB), Le Liban, dont 45% de la population vit sous le seuil de la pauvreté selon les estimations officielles. traverse sa plus grave crise économique et financière depuis la fin de la guerre civile en 1990. Face à cette crise, le gouvernement de Hassane Diab, parrainé par le Hezbollah et ses alliés, a élaboré un plan de redressement sur la base duquel il négocie des aides extérieures, notamment avec le Fonds monétaire international (FMI). Le Hezbollah a exprimé à plusieurs reprises ses réserves quant à un recours au FMI et à ses exigences.
Par ailleurs, il a appelé les Libanais à respecter les mesures de protection contre le coronavirus "qui constitue un véritable danger". "Si le système de santé venait à s'effondrer, nous serions face à une grande propagation du virus", a-t-il prévenu. Ces deux derniers jours, le nombre de cas détectés dans le pays a atteint des sommets. Selon un dernier bilan officiel, 1 086 personnes ont été contaminées au total depuis le 21 février, dont 26 sont décédés.
commentaires (9)
Il est très facile de déclencher des guerres depuis un pays où on en a rien à cirer de ses intérêts ou de la vie de ses citoyens. Si HN veut faire la guerre à Israel ou aux Américains. Il s’y croit le mec. Qu’il aille en Syrie puisqu’il est si fort au lieu d’utiliser les Libanais et leur pays comme armures pour se cacher derrière. Il sait très bien qu’aucun pays ne veut voir ce pays détruit et il profite de ça pour fanfaronner . Pourquoi il n’a pas libéré le Golan depuis la Syrie depuis le temps qu’il envoie des hommes et du matériel. Il nous prend pour des demeurés et continue à faire des propagandes comme si on ne savait pas que sa force c’est qu’il veut détruire le Liban et les autres pas. Sinon il n’aurait plus existé depuis 2006.
Sissi zayyat
12 h 49, le 01 juin 2020