Rechercher
Rechercher

Sport - Football

Du chaudron au huis clos, le derby de Berlin au temps du coronavirus

En Bundesliga, 90 minutes de silence... Plus une pour les victimes de la pandémie.

Kai Havertz (au centre), milieu de terrain du Bayer Leverkusen, marquant lundi dernier un but lors du match contre le Werder Brême. Stuart Franklin/Pool/AFP

Dans le silence des stades vides, une minute de silence... La Bundesliga a décidé de rendre hommage ce week-end aux victimes du coronavirus, pour ne pas oublier non plus que la reprise du football en Allemagne ne tient toujours qu’à un fil. Mieux loti que ses voisins italien, français ou britannique, le pays déplore tout de même plus de 8 000 morts. Et l’épidémie continue de tuer. Les autorités politiques ont néanmoins autorisé depuis la semaine dernière une reprise du championnat, à huis clos et avec des mesures sanitaires draconiennes, ce qu’aucun grand pays n’a encore fait jusqu’à présent.

La reprise s’est bien passée, mais, dans la semaine, la Ligue allemande de football (DFB) a entendu les critiques sur l’absence d’hommage aux victimes. « Le football professionnel allemand voudrait exprimer sa compassion lors des deux prochaines journées de championnat », a fait savoir le président de la DFB, Christian Seifert, qui a annoncé que toutes les équipes porteraient un brassard de deuil et observeraient un instant de recueillement avant les coups d’envoi. Testés deux fois par semaine pour le coronavirus, joueurs et membres de l’encadrement resteront soumis aux mesures de protection jusqu’à la fin de la saison au moins. Et si tout va bien, si aucune contamination massive n’oblige à interrompre de nouveau le championnat, la DFB compte faire disputer les 8 journées restantes avant fin juin.

Ce soir, la première affiche de cette 27e journée de Bundesliga sera le derby de Berlin entre le Hertha et l’Union. Duel de feux d’artifices, échauffourées et trois blessés ! Le premier derby de Berlin en novembre dernier (1-0 pour l’Union) avait été chaud en tribunes. Le match retour ce soir à huis clos, dans le silence du gigantesque stade olympique, aura une tout autre tonalité. Au temps du coronavirus, ce n’est plus le comportement des fans qu’autorités et médias vont scruter, mais celui des joueurs, pour vérifier s’ils respectent les distances de sécurité sanitaire lors des célébrations des buts... Pour la reprise le week-end dernier, le Hertha s’est retrouvé sous le feu des critiques parce que son attaquant belge Dedryck Boyata avait embrassé sur la joue son coéquipier Marko Grujic, après le premier de leurs trois buts à l’extérieur à Hoffenheim (3-0). Quelques jours plus tôt, Salomon Kalou avait été suspendu par le club pour avoir diffusé une vidéo où on le voyait serrer les mains de ses équipiers dans le vestiaire. La Ligue allemande n’a pas sanctionné, mais elle insiste sur le devoir d’exemplarité des stars du championnat. L’objectif : diffuser le bon message à l’heure où les mesures de distanciation sociale sont encore en vigueur dans le pays.

Au classement, les deux clubs sont au coude-à-coude au milieu du tableau, le Hertha 11e avec 31 points et l’Union 12e à une longueur. Mais si l’Union sourit, le Hertha fait grise mine. Après un démarrage difficile en août et septembre derniers pour ses premiers pas en 1re division, l’Union a trouvé son rythme et semble en position d’assurer son maintien, malgré la défaite (2-0) à domicile dimanche dernier contre le Bayern Munich. Au Hertha, en revanche, où les dirigeants ambitionnent de se positionner comme un Big City Club (club d’une grande ville), la saison a été un cauchemar. Labbadia est le quatrième coach à prendre place sur le banc depuis août. Et le désastreux épisode Jürgen Klinsmann a laissé des traces. Recruté fin novembre pour faire franchir un palier au club, l’ancien sélectionneur national a claqué la porte 76 jours après son arrivée, accusant ses dirigeants de ne pas lui laisser assez d’autonomie.

Demain soir, la seconde affiche opposera le Bayern Munich (leader avec 4 points d’avance sur le Borussia Dortmund) à l’Eintracht Francfort. Après sa victoire inaugurale à Berlin contre l’Union, le Bayern est dans les meilleures dispositions pour aller chercher un 8e titre consécutif. L’entraîneur Hansi Flick aura l’embarras du choix : pour épauler Robert Lewandowski, qui survole le classement des buteurs avec 26 réalisations (en 24 matches joués), il aura à sa disposition son duo d’ailiers Serge Gnabry/Kingsley Coman, à moins qu’il ne titularise de nouveau Thomas Müller, comme à Berlin, où Coman avait débuté sur le banc. En outre, mercredi soir, le Rekordmeister a annoncé la prolongation du contrat de son capitaine et gardien Manuel Neuer jusqu’en 2023, et continue ainsi de verrouiller son avenir. Après Müller et Alphonso Davies, reconduits jusqu’en 2025, d’autres signatures sont attendues. « Nous voulons dans tous les cas prolonger avec David Alaba et Thiago Alcântara », a déclaré le président du Bayern, Herbert Hainer.

Derrière, le Borussia Dortmund peut encore nourrir quelques espoirs, d’autant qu’il recevra le Bayern mardi prochain pour la 28e journée dans un « Klassiker » au goût étrange, mais crucial, sans son mythique « Mur jaune », que la presse a rebaptisé « le Mur gris », de la couleur des gradins vides. Le Borussia, qui se déplace demain à Wolfsburg, a fait la preuve qu’il avait bien géré le retour après la pause forcée de deux mois, en s’imposant brillamment (4-0) la semaine dernière dans le derby de la Ruhr contre le Schalke 04, malgré l’absence de plusieurs joueurs-clés : Marco Reus en attaque, Axel Witsel et Emre Can au milieu. Victime début février d’une blessure musculaire, le capitaine Reus n’arrive toujours pas à revenir, et le quotidien Bild annonçait même cette semaine que la saison était terminée pour lui.

À cinq points du Bayern, Mönchengladbach est toujours sur le podium et reste la très bonne surprise de la saison. « L’autre » Borussia a lui aussi parfaitement réussi sa reprise en allant gagner (3-1) samedi dernier à Francfort, grâce notamment à ses deux joueurs français Alassane Pléa et Marcus Thuram, auteurs des deux premiers buts. Le RB Leipzig, la jeune équipe aux dents longues, a en revanche grillé tous ses jokers, en concédant un nouveau nul à domicile la semaine dernière contre Fribourg (1-1). Relégué en 4e position à 7 longueurs du leader, le RB a quasiment perdu toute chance de titre. Il n’aura pas le droit à l’erreur dimanche à Mayence s’il veut rester dans le quatuor de tête, synonyme de qualification pour la Ligue des champions.

Ailleurs en Europe

D’autre part, la Fédération italienne de football a annoncé que la saison 2019-2020 était prolongée jusqu’au 20 août, avec l’espoir de conclure tous les championnats professionnels. Le coup d’envoi de la prochaine saison (2020-2021) a été fixé au 1er septembre. En Espagne, l’attaquant basque Aritz Aduriz (Athletic Bilbao) a annoncé sur son compte Twitter que « l’heure des adieux est arrivée », confirmant prendre sa retraite de joueur à 39 ans. En Angleterre, le gardien de but argentin Willy Caballero a prolongé d’un an son contrat avec Chelsea, où il est habituellement la doublure de l’Espagnol Kepa Arrizabalaga. Caballero est désormais lié à Chelsea jusqu’à la fin de la saison 2020-2021. Et enfin, en France, Memphis Depay, attaquant vedette de Lyon dont le contrat arrive à expiration en 2021, reste en discussion pour prolonger avec son club, a confié le président lyonnais, Jean-Michel Aulas.

Source : AFP

Dans le silence des stades vides, une minute de silence... La Bundesliga a décidé de rendre hommage ce week-end aux victimes du coronavirus, pour ne pas oublier non plus que la reprise du football en Allemagne ne tient toujours qu’à un fil. Mieux loti que ses voisins italien, français ou britannique, le pays déplore tout de même plus de 8 000 morts. Et l’épidémie continue de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut