Carlos Ghosn lors d’une interview accordée à Reuters, le 14 janvier 2020. Mohamed Azakir/Reuters/File Photo
Les autorités américaines ont arrêté hier, à la demande de la justice japonaise, deux hommes soupçonnés d’avoir aidé l’ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, à fuir le Japon, selon l’agence Reuters. Les deux hommes, Michael Taylor, 59 ans, un ancien membre des forces spéciales, et son fils Peter, 26 ans, ont été arrêtés dans l’État du Massachusetts et pourraient être extradés. L’ancien « Béret vert » et son fils devraient comparaître par visioconférence devant un juge fédéral de Worcester, dans l’État du Massachusetts.
Le 30 janvier dernier, la justice japonaise avait lancé des mandats d’arrêt à l’encontre de l’ancien PDG de Renault-Nissan et de trois complices présumés dans sa fuite spectaculaire au Liban, en violation des conditions de sa liberté sous caution au Japon. Outre un mandat d’arrêt contre M. Ghosn pour avoir quitté illégalement le pays, les trois autres ont été émis à l’encontre de Michael et Peter Taylor ainsi que de George Zayek, un Libanais de 60 ans également soupçonné d’avoir directement participé à l’exfiltration de M. Ghosn du Japon.
L’ancien grand patron de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est soupçonné d’avoir quitté le Japon le soir du 29 décembre en se dissimulant dans un caisson de matériel audio. Sa fuite au Liban, ultramédiatisée, a plongé dans l’embarras les autorités japonaises, qui ont réclamé son retour dans l’archipel pour qu’il y soit jugé pour les faits de malversations financières qui lui sont reprochés et qu’il nie en bloc. Une demande d’arrestation a été lancée à son encontre début janvier via Interpol à l’attention des autorités libanaises. Cependant, le Liban n’a pas d’accord d’extradition avec le Japon. La justice libanaise lui a interdit le 10 janvier de quitter le pays suite à cette « notice rouge » d’Interpol.
Le 23 janvier, la justice a demandé au Japon de lui envoyer le dossier de l’affaire, comportant les accusations portées par la justice japonaise à l’encontre de M. Ghosn, pour que son procès puisse avoir lieu au Liban.