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Sport - Basket-ball / NBA

Grant fustige les mensonges de Jordan dans « The Last Dance »

Duel entre Michael Jordan (Chicago Bulls) et Jeff Hornacek (Utah Jazz), le 4 juin 1997, lors du match n° 2 de la finale NBA. Vincent Laforêt/AFP

L’ancien ailier Horace Grant, vainqueur de trois titres NBA avec Michael Jordan au sein des Chicago Bulls, a fustigé sur la chaîne ESPN « les mensonges » racontés par la légende du basket dans The Last Dance – sur l’épopée de Jordan à la tête des Bulls dans les années 1990 avec six titres glanés en huit ans –, qu’il ne considère pas comme un documentaire. « Je dirais que c’était divertissant, mais nous savons, nous les coéquipiers qui étions là, qu’à peu près 90 % de ce qui y est raconté est bidon par rapport à la réalité. Ce n’est pas la réalité, parce que beaucoup de choses que (Jordan) a dites à certains de ses coéquipiers ont résulté de réponses à son endroit. Mais tout cela a été en quelque sorte coupé au montage du documentaire, si vous voulez appeler cela un documentaire », a déclaré Grant. Il est ainsi revenu sur l’allégation, formulée par Jordan, selon laquelle il a été une des sources-clés du livre The Jordan Rules, qui raconta la saison 1990-1991 des Bulls de l’intérieur, en se focalisant sur l’attitude parfois belliqueuse de Jordan dans le vestiaire. « Mensonge, mensonge, mensonge, a martelé Grant. Si MJ m’en veut, réglons ça comme des hommes. Parlons-en ou réglons ça autrement. Mais encore et encore, il sort ce truc mensonger en disant que j’étais la source. » Bien que l’ancien Bull ait admis être « ami » avec l’auteur du livre, le journaliste Sam Smith, il a insisté sur le fait qu’il avait toujours protégé le « caractère sacré du vestiaire » et qu’il n’avait jamais « rien dévoilé » de ce qui s’y passait.

Au micro d’ESPN, Grant a en revanche critiqué la conduite de Jordan auprès de jeunes joueurs de l’équipe des Bulls, l’accusant de violences physiques et verbales. The Last Dance, coproduit par la star, raconte entre autres l’épisode bien connu du coup de poing donné à Steve Kerr, aujourd’hui entraîneur des Golden State Warriors, lors d’une altercation à l’entraînement. Grant a assuré pour sa part qu’il avait refusé de se laisser intimider par Jordan. Il « pensait qu’il pouvait me dominer, mais il s’est trompé. Parce que chaque fois qu’il s’est approché de moi, je suis allé à sa rencontre tout de suite ». « Mais s’agissant de Will Perdue, Steve Kerr et du jeune Scott Burrell, c’était navrant de voir un leader s’en prendre à eux comme ça », a déploré Grant, évoquant « des coups de poing et des choses de ce genre qui n’étaient pas nécessaires ».

Cinq moments forts

The Last Dance a livré ses deux derniers épisodes au cours du week-end dernier, l’occasion de revenir sur quelques moments forts du documentaire.

- Jordan « l’inactiviste » : ses innombrables exploits, sa rage de vaincre et son palmarès plaident pour le meilleur joueur de tous les temps. En revanche, son engagement politique aura été inexistant. Ce qui lui fut souvent reproché, comme en 1990 lorsqu’il refusa de soutenir le candidat démocrate noir Harvey Gantt dans la course sénatoriale en Caroline du Nord contre le républicain Jesse Helms, connu pour ses positions racistes. On lui prêta alors cette phrase cynique, « les républicains achètent aussi des sneakers », qui écorna son image. Après avoir longtemps nié, Jordan avoue enfin avoir prononcé ces mots. Cette citation, « je l’ai dite en blaguant dans un bus avec Horace Grant et Scottie Pippen », explique-t-il sans regret, ajoutant ne s’être « jamais considéré comme un activiste ».

- L’abandon de Pippen : l’épisode 7 évoque l’incident marquant où Scottie Pippen, alors capitaine de Bulls orphelins de Jordan parti s’essayer au baseball, refusa de jouer la dernière possession d’un match des play-offs 1994 contre New York, vexé de ne pas être le tireur désigné par Phil Jackson. « Nous ne pouvions pas croire qu’il ait fait ça. Nous étions anéantis », témoigne Steve Kerr. « Le lendemain, je reçois un appel de Michael qui me dit : je ne sais pas si Scottie va s’en remettre. Ça reviendra toujours le hanter à un moment ou à un autre », raconte Jackson. Vingt-six ans après, la prophétie de Jordan se réalise en mondovision. « C’était un de ces incidents dont j’aurais espéré qu’il n’arrive jamais, mais si ça devait se reproduire, je ne changerais rien », avoue Pippen.

- La pizza « empoisonnée » : match n° 5 de la finale NBA 1997. Jordan, fiévreux et épuisé, réussit néanmoins une performance d’anthologie (38 points) pour une victoire cruciale des Bulls à Utah. Mais le fameux « flu game » (le match de la grippe) n’en était pas un, Jordan ayant en réalité souffert d’une intoxication alimentaire. « Nous étions à l’hôtel. Il avait faim, et j’ai commandé une pizza. Tout le monde savait où nous logions. Ils sont venus à cinq pour la livrer. J’ai eu un mauvais pressentiment, raconte son ancien préparateur physique Tim Grover. À 2h du matin, il m’a appelé. Je l’ai retrouvé recroquevillé en position fœtale. 100 % sûr que c’était un empoisonnement. »

- Le 7e titre : « la dernière danse », ou la quête d’un 6e et dernier sacre, résulta de la décision du manager général Jerry Krause de ne pas reconduire Phil Jackson, puisque celui-ci ne voulait pas reconstruire une équipe autour de Jordan. Pourtant, ce dernier assure qu’après coup, si les dirigeants avaient demandé à Jackson, Pippen, Rodman et lui-même de repartir pour un 7e titre, « tous auraient accepté ». « C’est rageant, car je sentais que nous aurions pu le gagner », ajoute Jordan. « Il dit cela. Mais il n’y avait aucune chance pour que Pippen signe un an de plus, sachant qu’un gros contrat l’attendait ailleurs », le contredit l’ancien propriétaire des Bulls Jerry Reinsdorf. Il mentionne aussi un détail oublié : « Personne ne veut s’en rappeler, mais pendant l’intersaison, Michael s’était tailladé un doigt avec un coupe-cigare. Il n’aurait pas pu jouer cette année-là. » Cible idéale, Jerry Krause, mort en 2017, ne peut répondre aux critiques. Mais sa veuve a livré à la NBC des extraits de ses Mémoires, jamais publiés, où il explique notamment que « l’âge et la vie dissolue de Dennis Rodman » et « les deux opérations subies par Scottie Pippen » l’obligeaient à renouveler l’effectif.

- Les yeux jaunis : les images montrant Jordan du temps de sa splendeur tranchent avec celles où il est interviewé chez lui, dans un fauteuil. À portée de main, un cigare dans un cendrier et un verre de tequila Cincoro, marque dont il est copropriétaire. Ce qui saute encore plus aux yeux, ce sont les siens, jaunis. Internet n’a pas manqué de s’en inquiéter, y voyant les signes de problèmes de santé, les associant inévitablement à l’alcool. Ces spéculations résultent en outre d’une mise en scène renvoyant l’image d’un homme seul dans son immense villa, tel un Citizen Kane de la NBA devant parfois lutter avec ses émotions face à la caméra.

Source : AFP

L’ancien ailier Horace Grant, vainqueur de trois titres NBA avec Michael Jordan au sein des Chicago Bulls, a fustigé sur la chaîne ESPN « les mensonges » racontés par la légende du basket dans The Last Dance – sur l’épopée de Jordan à la tête des Bulls dans les années 1990 avec six titres glanés en huit ans –, qu’il ne considère pas comme un documentaire....

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